Camps de rétension et expulsions de sans papiers
La gourmandise de Herr von Hortefeux :
une famille expulsée au mépris du droit.
A Gray (Haute Saône) la famille tchétchène Aoucheva (5 enfants) expulsée ce matin !
Laëla Aoucheva (née en 1973, arrivée en France en novembre 2007), son mari Ayub Aouchev (né en 1972, arrivé en France le 25 mai 2007) et leurs 5 enfants (de 3 à 12 ans) sont arrivés de Tchétchénie via la Pologne. Laëla Aoucheva a fui la Tchétchénie en 2004 après que son véhicule ait été écrasé par un char Russe, le conducteur tué, et elle blessée légèrement près de l’oeil, aux cotes et à la jambe. Elle devait être opérée en juin. Ayub Aouchev a dû fuir aussi lorsqu’il a été rattrapé dans la forêt et subi alors diverses violences (coups sur le crâne). Plusieurs certificats médicaux attestent de la fragilité et de la détérioration de leur état de santé.
Les 5 enfants sont scolarisés à Gray, 2 en maternelle, 2 en primaire et l’aînée au collège. Première arrestation le 19 mars 2008, en même temps qu’une autre famille tchétchène. Toutes deux sont transportées et mises en rétention à Oissel d’où elles sont libérées deux jours plus tard. Pour les Aouchev, le JLD statue sur l’atteinte à la vie des enfants que constituerait une expulsion et donne ainsi tort à la préfecture de Haute Saône qui ne lâche pas. Elle fait appel, sans résultat pour Laëla, gagne pour Ayoub qu’elle assigne à résidence. Nouveau recours : la préfecture perd à nouveau le 4 avril, Ayoub est libéré du pointage quotidien.
La bataille juridique se poursuit entre l’avocat et la préfecture, c’est Dublin 2 contre le respect du droit français. L’avocat dépose un recours en référé suspension qui doit être jugé le 30 mai. La solidarité locale joue à fond pour protéger la famille, mais la tension est très lourde, dure à supporter pour la famille, et particulièrement pour la maman, dont le 15 mai, un certificat de santé très complet du CHU de Besançon atteste l’aggravation de l’état de santé. Laëla redoute une expulsion partielle, et à la demande de la famille, les précautions s’allègent et la famille se retrouve réunie depuis huit jours, dans leur appartement, celui là même qu’occupait la famille Raba.
La préfecture se doute - t-elle qu’elle risque à nouveau de perdre sur le fond ? Mercredi 21 mai 08, jour des enfants, dès 6h moins le quart, les gendarmes sont en bas de l’immeuble. A 6 heures ils pénètrent, et en 40 minutes la famille est embarquée pratiquement sans bagages par 5 véhicules de gendarmerie, 19 gendarmes, et conduite à Dole (39) sans doute à l’aéroport de Tavaux 8h 22 : Laëla parvient à passer un coup de fil. La famille est à bord d’un avion sans doute privé, spécialement affrété, le tout aux frais des contribuables.
Persécutions, acharnement, violence psychologique dévastatrice dans cette arrestation soigneusement préméditée, organisée et menée de bout en bout avec le maximum de secret. 19 gendarmes affectés à la réussite d’une opération de destruction, à l’arrachement de toute une famille à son quartier de voisins solidaires et de soutiens qui jour après jour les ont aidés à retrouver un peu d’humanité. 5 chaises vides à l’école, et que répondra-t-on aux questions des copains de classe ?
La chasse aux familles bat son plein : négation du droit à la santé, violation du droits des enfants à une scolarité régulière et suivie, mépris du droit français et des procédures engagées Ceux qui étaient là, accourus au petit matin, ne sont prêts d’oublier l’extrême dignité des parents, leurs mots de remerciements, les cris et le regard des enfants embarqués dans les véhicules des gendarmes.
15 heures : La famille AOUCHEVA a été remise à la police polonaise. Depuis, son portable ne répond plus.
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Détenus affamés, violentés, terrorisés, ...
ça ne vous rappelle rien ?
« Mardi dernier je reçois un appel d’un leader associatif malien représentant de la jeunesse malienne expatriée en France. Il a suivi la grève de la faim, et la marche et il a demandé à me visiter. Il est solidaire du mouvement. J’ai demandé une visite confidentielle selon l’article 24 du règlement intérieur du centre qui stipule que tout résident a droit à une visite confidentielle si les locaux le permettent. J’ai fait la demande 72 h avant. J’ai aussi demandé selon l’article 20 de rencontrer un responsable du centre pour faire le point sur mon dossier. Les deux demandes ont eu une fin de non recevoir.
J’ai réitéré la demande auprès de l’agent qui me conduisait au poste de visite, et une fois au poste j’ai demandé à nouveau. On m’a répondu avec un ton sec, discourtois et déplacé que je dois faire comme les autres. Elle était ignorante totalement du règlement. Elle a crié, elle était sortie d’elle même, elle a tout de suite pris la responsabilité d’annuler la visite. Une dizaine d’agents m’ont emmené en bas en sortant les muscles et en criant. Ils m’ont conduit de force à l’accueil. Quatre policiers gantés m’ont assis de force. Ils ont mis leur gants juste avant. Ils m’ont insulté, menacé “tu vas voir si tu te rebelles on va te faire voir, tu es à la base de l’instigation du mouvement”. Toutes sortes d’insultes. J’ai été mis en isolement pendant 30 minutes pour non respect du règlement intérieur. Quand je suis sorti vers 18h j’ai réitéré ma demande et je n’ai toujours pas de réponse à cette date (vendredi).
Brigade canine toute la nuit, les chiens aboient tout le temps, ils empêchent ceux qui ont les chambres de ce coté de dormir. Les projecteurs sont braqués sur les gens en permanence, dans le réfectoire et les chambres. Ils sont tellement puissants qu’ils traversent les vitres teintées. La lumière est trop forte pour regarder la télé.
Les lits superposés craquent à chaque mouvement. Ça pousse à la crise de nerf, la perte de contrôle, les gens s’en prennent à leur cohabitants. Ma chambre est contigüe aux toilettes. Quand on touche au robinet du lavabo ça fait du bruit, comme un gros boum boum qui dure. Les douches sont bouchées, les toilettes n’ont jamais été désinfectées, depuis un mois que je suis là. Elles sont pleines à craquer, à tel point qu’il faut parfois les vider dehors.
Si on mange un repas équilibré à midi il faut attendre le lendemain soir pour avoir un autre repas complet. Certains ne mangent que du pain et du lait et du fromage. Il y a eu du riz blanc et du couscous sans sauce. Les musulmans sont obligés de renvoyer leur barquette et de se contenter de pain et de yaourt.
Quand je suis arrivé je pesais 70kg, maintenant 55kg. Un ami est passé de 80kg à 60. La plupart perdent un tiers de leur poids.
Les chiens sont comme un CD qui tourne. Cris de chiens ininterrompus toute la journée mais je les vois jamais en face. Les être humains sont utilisés comme des sujets d’expérimentation par l’école de police [qui est contigüe au centre].
Un retenu se fait trainer jusqu’à sa chambre pour vérifier sa carte alors que ça fait 20 jours qu’il est là, qu’il donne son nom matin et soir, et les agents ne sont pas capables de le reconnaître.
Aujourd’hui il n’y a pas de passage devant le Juge des libertés et de la détention. Il y a des rafles, il y a pas de place dans les centres, dans les vols. Les centres sont engorgés. La « machine » judiciaire est enrayée. La politique d’expulsion est grippée. Il faut en profiter pour intensifier les mobilisations à l’intérieur et à l’extérieur.
[concernant les visites des associations de soutien] : certains retenus sont membres de ces associations, ils cotisent, et cherchent donc à recevoir leur visite. [pour visiter, les associatifs doivent faire une demande officielle]. Pour avoir des associatifs en visite, le détenu n’est pas soutenu par la Cimade qui crée des empêchements.
La Cimade ne fait pas la place aux autres associations. Par exemple avec la coordination des sans papiers du 8ème, pour un jeune malien, ils n’ont pas facilité. Idem avec Droit Devant, ils ne leur ont pas permis. La Cimade a le pouvoir de manière subtile d’empêcher les policiers d’accepter la visite. On s’en rend compte par les comptes rendus téléphoniques des membres des associations.
Mais ces derniers peuvent se faire passer pour de simples visiteurs. Ils se présentent comme n’importe quel autre visiteur mais ensuite la police leur dit que c’est pas possible : Ils avaient rendu visite d’abord à la cimade qui a informé ensuite la police qui ne se serait pas rendu compte sans la Cimade que ce n’était pas de simples visiteurs.
En ce moment il y a des travaux, suite à la visite de deux eurodéputés (dont Harlem Désir) puis de cinq médecins de la préfecture, ils sont en train de remplacer les installations des extincteurs qui auraient pu servir à se pendre. Avant la visite, ils ont fait un grand nettoyage notamment le jardin. Les médecins de la préfecture ne nous ont pas adressé la parole, on leur a quand même dit ce qu’il se passait ici et ils ne nous ont pas écouté.
Il y a aussi la commercialisation des produits. On arrête des gens qui sont déjà pauvres et on les dépouille de leur sous : les cigarettes sont vendues à 5E50, la boisson coûte 1E50, et le café 50c. Tout un commerce est organisé autour des retenus.
Un malien a « perdu » 60 euros entre sa garde à vue lundi au commissariat de la Gaité et son arrivée au centre de rétention : on lui a pas transféré son argent. Il l’a signalé à la police et à la Cimade, à la date d’aujourd’hui il a toujours pas récupéré son argent.
Hier en début d’après midi un retenu a avalé deux lames de rasoir, il est entre la vie et la mort. Il a été emmené à l’hôpital Hôtel Dieu, on ne sait pas ce qu’il est devenu.
Il y a une complicité entre les médecins de l’Hôtel Dieu et l’administration du centre. Ils donnent des somnifères pour endormir les gens qui vont être expulsés.
Un Haïtien a d’abord refusé un vol, de retour au centre on lui a proposé de prendre des médicaments alors qu’il ne l’avait pas demandé. Depuis il ne mange plus à la cantine, il ne mange que du pain et la nourriture des distributeurs. Il ne fait confiance ni à la restauration ni à la médecine. Sa rétention est jusqu’au 24, il attend sa libération.
On a fait des assemblées d’information. 80 % du personnel a été renouvelé depuis un mois. Il y a maintenant une majorité de Chinois et Arabes, il faut passer par ceux qui parlent français dans les communautés.
On passe dans les chambres, dans le jardin et le réfectoire et on propose une heure de réunion. À l’heure des repas on sensibilise mais il a des difficultés . On se retrouve dans le réfectoire, on communique sur l’actualité, sur les actions à entreprendre et sur les droits. Quand on se réunit il y a des policiers qui rodent autour.
Là, deux agents sont en train de m’écouter vous parler, ils disent qu’ils contrôlent les ouvriers qui font les travaux. Ces derniers temps ils avaient infiltré certains prisonniers à qui ils donnent des rations supplémentaires. Il y a un policier en civil qui se fait passer pour un prisonnier. On s’en rend compte parce qu’il rédige tous les soirs un rapport, il sort et rentre comme il veut, il a exceptionnellement un stylo ; il se permet d’acheter quotidiennement les journaux à l’accueil. Le jour de la manif du 4 mai, il faisait diversion avec les policiers à côté du grillage où on s’était rassemblé.
Celui qui faisait le lien avec le deuxième centre [CRA 1] a été libéré, donc en ce moment on a pas de contact avec eux. C’est pendant les audiences devant le juge ou les consulats, qu’on peut se voir mais comme dernièrement je ne suis pas sorti, je n ai pas de nouveau contact. »
« J’essaye de parler avec les gens pour qu’ils refusent le vol, pour qu’il y ait un cumul de refus de vols chez les sans papiers expulsables.
Il y trop de bruit, ils nous réveillent a 2h du matin, pour expulser les gens à 4h.
Les expulsions, convocations au tribunal, et les audiences avec les consuls sont affichées sur un tableau.
C’est le même produit qui fait bain de bouche et qui désinfecte les plaies. C’est interdit de ramener des médicaments dans le centre, donc ceux qui sont malades ne peuvent pas le faire. Un diabétique a été amené menotté à l’hôpital. Tout le monde a des boutons sur le corps, des allergies à cause de la nourriture. Les haricots sont déconditionnés de leur boites de conserve et reconditionnés dans des barquettes plastique pour falsifier le date de péremption.
Les appels au haut parleur commencent à 6h du matin pour appeler les gens, ce qui réveille tout le monde.
Ces derniers jours il n’y a pas eu de réunions entre les détenus. C’est difficile de se rassembler, car il y a plusieurs nationalités, âges, mentalités, il y a des gens qui ne parlent pas français.
Il y a des gens qui se blessent avec des couteaux ou autre chose parce qu’ils ne veulent pas prendre l’avion. Un mec s’est gavé de médicaments, il était inconscient, il s’est déshabillé devant tout le monde, et avec un couteau il s’est blessé sur tout le corps.
[Concernant l’attitude des consulats] : Le consul égyptien ne délivre pas de laissez passer à ceux qui n’ont pas de passeport. Pour les Algériens c’est le contraire : je suis algérien j’avais pas de passeport, j’ai donné toute mes références (nom, âge...) et la consulat a donné le laissez passer.
Le consul vient dans une salle spéciale qui lui est réservée dans le centre. Pendant l’entrevue entre le détenu et le consul, le consul essaye de piéger les gens, il demande au détenu s’il a un avocat, si non il donne un contact qui se fait payer par exemple 2000 euros. Et l’avocat et le consul se partagent le fric entre eux, et en échange le consul ne donne pas de laissez passer [ce qui fait que le détenu sans passeport ne peut pas être expulsé].
Quand le détenu n’a pas de passeport, le consul devrait chercher des info dans son pays d’origine pour vérifier son identité, ce qui prend plusieurs jours. Mais en fait, il donne les laissez passer très rapidement, donc il ne prend jamais le temps de faire ces recherches.
Un marocain qui ne veut pas rentrer au Maroc dit qu’il est algérien, le consulat algérien le reconnaît comme ressortissant algérien. Une fois en Algérie, il se fait emmerder par les flics algériens puis au bout d’un certain temps il est renvoyé en France. »
[Source : fermeturetention@yahoo.fr]
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Nouvelle grève de la faim des sans-papiers au camp de rétention du Canet près de Marseille
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Un prisonnier du CRA qui a contacté RESF indique que plusieurs dizaines de retenus ont entamé une grève de la faim depuis samedi 24 mai pour protester contre leur enfermement, particulièrement celui des malades.
Ils subissent de violentes pressions de la police pour casser leur mouvement de protestation. Ils souhaitent que leur situation soient connue. Refusons l’inacceptable en étant nombreux à témoigner de notre solidarité avec eux mardi 27 mai à 18h devant le CRA de Marseille. Centre de rétention du Canet, bd des Peintures (13014, débouchant au niveau du 26 Bd Casanova), métro Bougainville.
Une cinquantaine de détenus ont entamé depuis hier matin une grève de la faim pour protester contre les raisons et les conditions de détention.
Parmi les cas cités :
expulsion d’un monsieur qui vit en France depuis 30 ans,
expulsion prévue le 26 mai d’un détenu qui doit subir une très grave opération le 27 mai,
mariage rendu impossible pour cause d’expulsion.
Beaucoup d’expulsions sont également programmées la semaine prochaine.
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Intermittents et précaires :
deux mises en examen
pour "violation de domicile"
suite à une plainte de la CFDT...
Mais où va-t-on ?
Michel Roger, de la Compagnie théâtrale Jolie Môme, et Ludovic Prieur, animateur du webmedia associatif et coopératif hns-info.net, se retrouvent mis en examen par un juge d’instruction du TGI de Paris pour violation de domicile suite à une plainte de la Direction nationale de la CFDT...
Le siège de la centrale syndicale, boulevard de La Villette à Paris...
Le 19 avril 2005, à l’appel de collectifs et d’individus, une centaine de personnes entrent au siège de la CFDT à l’occasion d’une exposition ouverte au public.
Pour ces chômeurs, intermittents, RMIstes, salariés à temps partiels ou en CDD, il s’agit de rencontrer des dirigeants de la CFDT afin de leur faire part des conséquences induites sur la vie de centaines de milliers de personnes par la signature des nouveaux accords UNEDIC (régime général, protocole des intermittents).
L’échange n’a jamais eu lieu car, après deux heures de présence dans les locaux, la centaine de précaires voient débarquer les forces de l’ordre. Quelques instants plus tard, les précaires sortent escortés par la police sans subir de contrôle d’identité ou d’interpellations ce qui témoigne au passage du caractère tranquille, bien que déterminé, de l’occupation. Présent sur les lieux, Ludovic Prieur écrit dans la foulée un article et le publie sur HNS-info (Lire l’article : click !). Pendant deux ans la vie poursuit son cours jusqu’au printemps 2007, où soudainement une dizaine de personnes se voient convoquées par la Brigade de Répression de la Délinquance contre les Personnes. On découvre alors que la Direction nationale de la CFDT a porté plainte pour « diffamation publique, injures, provocations à commettre des infractions dangereuses, violation de domicile, dégradations, vol, violences ayant entraîné une interruption temporaire de travail de moins de 8 jours » et qu’une instruction judiciaire a été ouverte ! Dans le cadre de la procédure, les dirigeants de la CFDT ont livré de nombreuses informations à la police afin d’identifier les auteurs de l’action : images enregistrées par le système de vidéosurveillance de la centrale syndicale, témoignages de salariés et militants de la CFDT, adresses de sites internet où des informations sur l’action ont été publiées, des noms de collectifs de précaires...
Deux de ces personnes, Ludovic et Michel, reconnaissent avoir participé à l’action et être entrés dans les locaux de la CFDT. Ces seules affirmations leur valent aujourd’hui d’être mis en examen pour « violation de domicile », le juge n’ayant pas retenu les autres charges avancées par la CFDT !
Cette question, il faudrait pouvoir la poser aux dirigeants nationaux de,la CFDT. A priori un syndicat est là pour défendre les salariés, y,compris les plus précaires, et non les attaquer ! L’histoire du mouvement syndical, y compris celle de la CFDT, témoigne combien les moyens d’actions autres que la seule négociation ont permis de gagner des combats, d’obtenir de nouveaux droits ou de conserver des acquis sociaux ! Les grèves et les occupations sont parties intégrantes du combat syndical.
Il est vrai que, depuis quelques années, la direction confédérale de la CFDT nous a habitué à favoriser les réformes libérales et à fréquenter les universités d’été du Medef plutôt que de les combattre. Outre sa signature des différents accords UNEDIC, qui pourrait avoir oublié sa participation active à la casse des retraites menée par Fillon en 2003...
Mais tout de même, que penser du signal envoyé par la direction de la,centrale syndicale au travers de cette procédure judiciaire ? En quoi les précaires représentent-ils un danger pour la CFDT ? Alors que le gouvernement Fillon soumettra prochainement une série de projets concernant le monde salarial, pourquoi la confédération de Chérèque sent-elle le besoin de criminaliser des personnes, des collectifs et des réseaux de lutte en mesure de s’opposer à ces futures attaques ultra-libérales ? Le pouvoir de la droite et du MEDEF n’est-ils pas assez hégémonique qu’il faille encore du côté syndical lui prêter main-forte ? Que penser de la démocratie sauce CFDT lorsqu’on sait que les chômeurs,ne sont pas représentés à l’UNEDIC (que la CFDT préside) et qu’ils sont persona non grata au siège de ce syndicat et ne peuvent ainsi obtenir d’explications quant aux décisions prises à leur égard ?
Au regard des articles 226-4, 226-5, 226-31 du code pénal qui leurs sont opposés, chacun d’eux risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende.
L’enjeu de ce procès n’échappera à personne : il s’agit de criminaliser une pratique politique, l’occupation ! Si la direction de la CFDT sortait vainqueur de ce procès, cela donnerait en effet lieu à une jurisprudence ouvrant la voie à la condamnation de tout auteur d’occupation de locaux publics ou privés. Cette pratique de lutte très répandue a montré son efficacité,tant en termes de visibilité que de conflictualité, il nous est donc impossible de perdre ce procès !
Notre victoire permettra aussi de rappeler à tous ceux qui l’auraient oublié qu’il est impossible d’écarter les premiers concernés de tout processus de décision et que les précaires plus que jamais sauront faire entendre leurs voix et leurs revendications.
Faire circuler cette information, signer et faire signer la pétition « Si j’avais su j’y serais allé » (click !).
Si vous êtes membre de la CFDT et que vous ne vous associez pas à la décision de votre centrale, faites leur savoir et à nous aussi...
Si vous côtoyez des syndicalistes de la CFDT, demandez leur de se positionner en leur proposant notamment de signer la pétition.
Évidemment, la défense de Michel et Ludovic nécessite de l’argent et il est important qu’un large mouvement de solidarité financière se crée [1].
Participez aux mobilisations de soutien qui seront prochainement communiquées notamment sur les sites http://www.cie-joliemome.org/ et http://www.hns-info.net.
Communiqué HNS-info, Jolie Môme
26 septembre 2007