Biographie de Bush - Nouv. rallonge pour le pentagône
George Bush : Une biographie non autorisée par Webster G. Tarpley & Anton Chaitkin (extraits)
Les avoirs de la famille Bush saisis pour relations commerciales avec l’ennemi.
En octobre 1942, les États-Unis préparent leur première attaque d’envergure contre l’armée nazie. Prescott Bush (le grand-père de George W. Bush) est alors gérant associé de Brown Brothers Harriman. Son fils George, âgé de 18 ans, futur président des Etats-Unis, vient d’entamer une formation comme pilote dans l’aéronavale. Le 20 octobre, le gouvernement des États-Unis ordonne la saisie des opérations bancaires menées à New York par Prescott Bush au profit de l’Allemagne Nazie.
En vertu de la Loi sur le commerce avec l’ennemi, le gouvernement prend le contrôle de la Union Banking Corporation, dirigée par Bush, et saisit les valeurs de Prescott Bush, E. Roland Harriman, trois hauts dirigeants nazis et deux autres associés de Bush. Les dirigeants nazis concernés travaillent pour la métallurgie allemande (Thyssen). Les actionnaires de l’UBC sont donc en relation d’affaires directe avec les ennemis des États-Unis.
Le 26 octobre 1942, les troupes américaines se dirigent vers l’Afrique du Nord. Le gouvernement ordonne la saisie des avoirs de deux banques servant de couverture aux intérêts nazis : la Holland-American Trading Corporation et la Seamless Steel Equipment Corporation. Ces deux établissements sont dirigés par le tandem Bush-Harriman.
Le 8 novembre 1942, les troupes états-uniennes débarquent à Alger. Les combats font rage tout le mois de novembre. Les avoirs de la Silesian-American Corporation, dirigée par Prescott Bush et son beau-père George Herbert Walker, sont saisis en vertu de la Loi sur le commerce avec l’ennemi. Seuls sont saisis les avoirs nazis, les actionnaires américains pouvant continuer leurs activités.
La famille du Président Bush avait déjà joué un rôle de premier plan dans le financement des activités de Hitler avant 1933. En finançant et en organisant la prise du pouvoir de Hitler, la mise sur pied d’une industrie de guerre afin de conquérir l’Europe et de faire la guerre aux États-Unis, et en promouvant les théories génocidaires des nazis, avec les résultats que nous ne connaissons que trop bien.
Pour mieux comprendre qui fut réellement le président George Herbert Walker Bush, il faut connaître ces faits et les mettre en perspective. Les puissantes familles anglo-américaines qui l’ont propulsé au sommet de la CIA, puis à la Maison Blanche étaient des relations de son père, associées aux visées politiques de Hitler.
En décidant que Prescott Bush et d’autres dirigeants de la Union Bank Corp. servaient de paravent aux nazis, le gouvernement américain a esquivé le problème historique le plus important : dans quelle mesure les nazis furent-ils recrutés, armés et instruits par la clique londonienne et new yorkaise dont Prescott Bush était la cheville ouvrière ?
Financer Hitler
On sait que Fritz Thyssen et ses relations d’affaires furent les plus importants financiers allemands de Hitler dans sa montée vers le pouvoir. Dans son ouvrage Comment j’ai financé Hitler, Thyssen reconnut avoir aidé financièrement Hitler et le mouvement nazi dès octobre 1923. Ce qu’avaient constaté des diplomates américains en poste à Berlin en 1932. L’ordre de saisie de la banque Bush-Thyssen se montra étrangement discret quant à l’identité des dirigeants épinglés. Mais deux semaines avant cet ordre de saisie, des enquêteurs gouvernementaux avaient fait savoir secrètement qu’« Averell Harriman avait résidé en Europe avant 1924 (en fait dès 1922 pour créer une succursale de Harriman & Co, sous la présidence de George Walker) et qu’il y avait noué des relations avec Fritz Thyssen. C’est alors que les deux hommes avaient convenu de créer un établissement bancaire à New York.
Ainsi, par le biais d’un accord de personne à personne entre Averell Harriman et Fritz Thyssen scellé en 1922, W.A. Harriman & Co (entre d’autres termes la Union Banking Corporation) opéra, dans les deux sens, des transferts de fonds entre New York et « les intérêts de Thyssen en Allemagne ». Ayant mis 400000 dollars dans l’affaire, Harriman devint copropriétaire et gérant des opérations bancaires de Thyssen hors d’Allemagne. En 1942, un rapport d’enquêtes du gouvernement américain établit que la banque servant de couverture aux nazis dirigée par Bush était intimement liée à la Vereinigte Stahlwerke (Les Aciers Réunis) dirigée par Fritz Thyssen et ses deux frères. Après la guerre, un rapport montra que cette entreprise avait produit :
50,8% de la production de la fonte de l’Allemagne nazie
41,4% de la tôle d’acier
36% de blindage
38,5% de feuilles galvanisées
45,5% de tuyaux et de tubes
22,1% de fil d’acier
35% d’explosifs
Les activités bancaires de la société Walker-Bush n’étaient pas simplement une entreprise juteuse, politiquement neutre, dont les buts coïncidaient avec ceux des nazis. En ces temps, les affaires européennes du groupe gravitaient autour de forces politiques antidémocratiques. Le groupe fit des affaires avec l’Union Soviétique et l’Italie fasciste. La grande crise financière de 1929-1931 ébranla les États-Unis, l’Allemagne et l’Angleterre, affaiblissant tous les gouvernements. Sous pression, Prescott Bush fut plus que jamais déterminé à faire tout ce qui était en son pouvoir pour préserver sa place au niveau mondial. Cette crise encouragea certains milieux anglo-américains dans leur détermination à installer Hitler au pouvoir.
Prescott Bush se vit alors confier la direction de la Vereinigte Stahlwerke de Thyssen.
L’entreprise financerait Hitler jusqu’à son accession au pouvoir.
Hitler devint chancelier le 30 janvier 1933 et exerça une dictature totale dès mars de la même année. Deux filiales de l’organisation Bush-Harriman jouèrent un rôle très important dans cette entreprise criminelle : le consortium métallurgique Thyssen et plusieurs dirigeants de la Hamburg-Amerika Line (Compagnie maritime Hambourg-Amérique). Hitler reçut des dons ou des prêts avantageux de plusieurs centaines de milliers de marks-or, à une époque où l’argent était particulièrement rare dans le pays. Il put ainsi financer la S.A. et la S.S.
Une très importante compagnie sidérurgique (les Aciéries de Haute Silésie) se trouve alors près d’Oswiecim (le futur Auschwitz). Ses principaux actionnaires sont Friedrich Flick et Prescott Bush. En 1934, le gouvernement polonais les accuse de mauvaise gestion, de comptabilité fictive, d’évasion fiscale. Prescott Bush parvient à un compromis avec le gouvernement polonais et la compagnie peut continuer à piller les minerais polonais pour la fabrication d’armements lourds qui serviront à l’Allemagne nazie pour envahir la Pologne en 1939. C’est à Oswiecim qu’Hitler fera construire en 1939 le premier camp d’extermination. Des dizaines de milliers de prisonniers “ valides ” travailleront pour IG Farben et la Consolidated Steel. Pendant la guerre, Thyssen et Flick revendront leur entreprise sidérurgique à UBC. Rebaptisée Silesian American Corporation, la société sera entièrement contrôlée par Harriman et Prescott Bush.
Prise de contrôle du commerce nazi
Bert Walker s’était arrangé pour fournir à Harriman les crédits nécessaires à la prise de contrôle de la Hamburg-Amerika Line dès 1920. À bien des égards, la société maritime devint un élément essentiel de la montée de Hitler vers le pouvoir. Le tandem Walker-Harriman s’allia aux familles Warburg, Cuno, Voegler, Thyssen, Flick, Schroeder, Prescott Bush ayant comme avocats Allen et John Foster Dulles, respectivement directeur de la CIA et ministre des affaires étrangères dans les années cinquante.
On peut considérer comme des actes de haute trahison certaines des activités de la compagnie maritime Harriman-Bush en 1932. Qui finançait alors les 300 à 400000 hommes constituant les milices privées de Hitler en 1932, milices ayant à leur actif le meurtre de centaines d’opposants ? Selon l’ambassade des Etats-Unis, la Hamburg-Amerika Line finançait et achetait de la propagande anti-gouvernementale.
Bref, Hitler fut soutenu et financé par une alliance de grands capitalistes américains et allemands, jusqu’au banquier juif Max Warburg, membre du comité exécutif de la Reichsbank et du comité directeur d’IG Farben, avant qu’il ne soit forcé d’émigrer aux Etats-Unis en 1938.
Bien qu’une partie de la presse américaine se montrât très critique vis-à-vis des pratiques hitlériennes, l’establishment juif prêcha la modération. L’American-Jewish Committee, dominé par la famille Warburg, le B’nai B’rith, sous la férule de la famille Sulzberger, propriétaire du New York Times, préconisèrent formellement le non boycott de l’Allemagne nazie et la fin des manifestations hostiles à Hitler.
On peut se demander pourquoi, dans l’après-guerre, les chasseurs de nazis ne se sont jamais intéressés à l’origine de la fortune de la famille Bush.
En mai 1933, Harriman International finalisa, avec 150 compagnies, un protocole visant à coordonner les relations commerciales entre l’Allemagne hitlérienne et les États-Unis. Ce protocole avait été élaboré en Allemagne par le ministre de l’économie Schacht et John Foster Dulles, avocat de dizaines d’entreprises nazies. Les frères Dulles aidèrent Prescott Bush à se faire élire sénateur du Connecticut. En outre, durant les années trente, John Foster Dulles s’attacha à restructurer les dettes de nombreuses sociétés allemandes. Il le fit en trouvant un juste équilibre entre les intérêts dus à de grands investisseurs choisis et les besoins de l’industrie de guerre nazie en plein développement (armement lourd, gaz toxiques etc.). Ce, parfois au détriment des petits actionnaires américains.
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6718
Le sénat américain a voté une rallonge de 165 milliards de dollars pour financer les guerres d’agression en Irak et en Afghanistan jusqu’à la fin du printemps prochain.
Comme les Etats-Unis sont fauchés et criblés de dettes, chaque centime de cette somme devra être emprunté. Les Américains sont, eux aussi, fauchés et criblés de dettes. Leur taux d’épargne zéro implique que chaque centime de ces 165 milliards de dollars devra être emprunté à l’étranger.
La "seule superpuissance mondiale" est si fauchée qu’elle ne peut même pas financer ses propres guerres.
Chaque dollar supplémentaire que l’irresponsable régime de Bush doit quémander auprès de l’étranger fait encore chuter le dollar. Au cours des huit années de gâchis et de libéralités du régime de Bush, le dollar autrefois fort a perdu environ 60% de sa valeur contre l’euro.
Le billet vert a perdu encore plus de terrain contre l’or et le pétrole.
Avant les guerres d’agression de Bush, le pétrole était à 25 dollars le baril. Aujourd’hui, il atteint 130 dollars.
Une partie de cette hausse est peut être due à la spéculation débridée des marchés à terme. Cependant, la cause principale en est la chute du dollar. Le pétrole, c’est un produit réel, et contrairement aux dollars, ses réserves sont limitées. Avec les déficits budgétaires et commerciaux des Etats-Unis, il y a un afflux d’obligations en dollars, ce qui fait baisser la valeur du billet vert.
Chaque augmentation du prix en dollars du baril de pétrole entraîne une augmentation du déficit commercial américain, qui nécessite alors une nouvelle aide des capitaux étrangers pour financer la consommation d’énergie en Amérique.
Bush a réussi à faire passer la facture des importations de pétrole de 106 milliards de dollars en 2006 à environ 500 milliards 18 mois plus tard – chaque dollar de cette somme devant être emprunté à l’étranger.
Sans les capitaux étrangers, la "superpuissance" américaine ne peut pas financer ses importations ou le fonctionnement du gouvernement.
Quand le prix du pétrole augmente, les Américains, de plus en plus démunis, n’ont plus les moyens de payer les factures de chauffage en hiver. Or, c’est aux crédits militaires votés par le sénat que passent les subventions pour l’aide au paiement des factures d’énergie de l’armée croissante de pauvres en Amérique.
L’augmentation du prix de l’énergie fait grimper le prix de la production et du transport des marchandises, mais les revenus en Amérique n’augmentent pas, sauf pour ceux qui sont extrêmement riches.
La chute du dollar américain, qui fait monter les prix et accroît le déficit commercial, fait alors grimper les aides à la consommation d’énergie et augmente le déficit budgétaire. Si le pétrole était la raison pour laquelle Bush a envahi l’Irak, ce plan a, de toute évidence, échoué. Le prix du pétrole n’a pas simplement été multiplié par deux ou trois, il a été multiplié par cinq.
Les présidents précédents avaient réduit les aides sociales en taxant ces aides (c’est-à-dire, en prélevant une taxe sur un impôt) et en truquant les chiffres du coût de la vie pour minimiser le taux d’inflation.
Les prochains présidents devront s’attaquer aux retraites privées pour réduire au maximum les dépenses sociales.
Actuellement, le régime de Bush aux abois envisage de réduire les dépenses de Medicaid, l’assurance-maladie financée par les fonds publics et destinée aux pauvres et aux handicapés.
Le Parti républicain veut bien financer la guerre mais considère que les autres dépenses sont de l’argent jeté par les fenêtres. Le parti de la guerre "néoconisé" est en train de détruire les perspectives économiques des citoyens américains. "Guerre à l’étranger et pauvreté chez nous" sera-t-il le slogan de la campagne des Républicains aux élections de novembre prochain ?
Par PAUL CRAIG ROBERTS
23 mai 2008
Paul Craig Roberts est l’ancien sous-secrétaire aux Finances de l’administration Reagan.
Il a été rédacteur en chef- adjoint au Wall Street Journal.
Il est co- auteur de : "The Tyranny of Good intentions".
Source : Counterpunch http://www.counterpunch.org/roberts...
Traduction : Des Bassines et du Zèle
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6722