Bayrou attend les prochaines élections en toute discretion
François Bayrou, victime d’une petite déprime post-défaite municipale paloise ? «Pas du tout. C’est mal le connaître. Ce n’est pas son genre» , assure Eric Azière, un de ses proches collaborateurs au sein du Mouvement démocrate (Modem). Pourtant, depuis ce funeste mois de mars, l’élu béarnais se fait rare, ménage ses apparitions et ses interventions. De manière délibérée. Face à un Président présent sur tous les fronts, la figure de proue du Modem joue la rareté pour n’en apparaître que plus cher aux yeux des Français. «J e ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut parler tous les jours. La parole politique s’use si l’on s’en sert sans discernement» , explique François Bayrou qui a opté pour une stratégie de relative discrétion. «C’est vrai que l’absence d’un groupe à l’Assemblée constitue un handicap lorsqu’il veut intervenir comme sur l’envoi de renforts en Afghanistan», reconnaît un autre de ses collaborateurs. «Un peu de discrétion après les municipales ne faisait pas de mal. Il n’avait pas envie de se précipiter pour parler de tout et de rien», commente Marielle de Sarnez, la numéro 2 du Modem.
«Message». Pour autant, Bayrou n’est pas inactif : il a fortement participé à tous les débats sur la réforme de la Constitution, qu’il ne votera d’ailleurs pas. «Cette réforme ne répond à aucun des problèmes institutionnels. Elle les aggrave. Elle présente en apparence quelques progrès mais c’est une régression», lâche le leader centriste, de plus en plus campé dans sa position de principal opposant au chef de l’Etat.
De retour du Liban (lire page 8), François Bayrou clôturera la convention européenne du Modem, dimanche à Paris et sera invité le soir même sur Europe 1. Cette réunion lance le coup d’envoi de la campagne du parti centriste pour les élections au Parlement européen de juin 2009. «Pour nous, c’est un scrutin majeur. L’Europe est au cœur de notre engagement», constate Marielle de Sarnez. «Cette campagne doit nous permettre de délivrer un message clair aux électeurs et d’effacer un peu l’impression d’aller un coup à gauche et l’autre à droite, laissée par les municipales» , espère un responsable de la formation.
Pour mener à bien la bataille, François Bayrou s’est attelé à remettre sa boutique en état de marche. «J’ai travaillé à l’organisation de la maison» , explique-t-il avec sa casquette de chef de parti. «Nous sommes rentrés dans la phase définitive de la construction du Modem. Tout cela nous a pris un temps considérable, notamment la rédaction du règlement intérieur», explique Eric Azière. Les fédérations départementales devraient procéder également à l’élection de leurs responsables fin septembre.
«Offre». En attendant les européennes, le Modem prépare les sénatoriales «pour consolider le groupe centriste au Palais du Luxembourg et éventuellement combler d’éventuels départs». «Le positionnement centriste représente toujours une offre politique alléchante pour les élus locaux»,explique Eric Azière. Des élus sensibles aux charmes discrets de l’UDF mais pas forcément aux sirènes du Modem.
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