BAYROU : petit retour avant la présidentielle
En complément des articles d'Hadria sur le Béarnais.
Voilà pourquoi Bayrou nous a fait la gueule Vendredi, 15 Décembre 2006 11h30, vendredi 15 décembre 2006, rue de l’Université à Paris, au siège de l’UDF. Nous patientons devant le bureau de François Bayrou. L’intéressé arrive, nous salue, l’air renfrogné : «Vous êtes là pour quoi exactement ?», nous lance-t-il un peu agacé. «Pour vous interviewer, comme convenu !», lui répondons-nous. «Ah, c’est vous qui me harcelez !»… Chaude ambiance. Nous voici assis face à lui dans son bureau. «Vous m’avez raconté des histoires. Vous n’avez pas interviewé tous les candidats à l’élection présidentielle !», nous lâche-t-il en guise d’introduction. «Nous n’avons jamais dit ça. Nous avons déjà rencontré Arlette Laguiller, Olivier Besancenot, Jean-Marie Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan – ils sont bien candidats n’est-ce pas ? – et nous attendons les réponses de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy», nous justifions-nous. L’homme se renfrogne un peu plus, le regard est suspicieux, sévère même. L’interview peut enfin commencer. On se lance : «Vous avez été ministre. Vous êtes aujourd’hui député et Président d’une importante formation politique, pourtant à vous entendre, vous semblez découvrir les dérives du système comme si vous veniez de faire votre entrée en politique. En matière de pluralisme politique et médiatique…». François Bayrou nous coupe la parole : «Mais vous êtes qui ? Vous représentez quoi ?». Nous nous expliquons, mais l’homme ne se déride pas. Il nous en veut et ne fait pas le moindre effort pour répondre à nos questions. Sur la rénovation démocratique, la VIe République, la représentativité de l’Assemblée nationale, ses rapports avec les médias, le Président de l’UDF nous expédie en deux coups de cuillère à pot. Son téléphone sonne. Bayrou sort de son bureau et nous revient 7 minutes plus tard, l’air plus détendu. «Vous m’avez harcelé !» Le candidat à la présidentielle se fait alors plus conciliant, plus chaleureux et ça tombe bien, car nous en sommes arrivés aux questions sur l’emploi et le chômage. Vingt minutes plus tard, nous lui rendons sa liberté. En nous saluant, François Bayrou revient à la charge (il a retrouvé son air coincé) : «Mais vraiment, vous m’avez harcelé», nous lâche-t-il en guise d’au revoir. «Vous savez – comme vous – nous n’avons pas d’autre choix pour exister et nous faire entendre», lui répondons-nous sur le ton de la plaisanterie. Celle-ci n’est visiblement pas passée chez lui. Mais que nous reproche-t-il exactement ? «UDF emploi», «UDF chômage»… Google renvoie sur Actuchomage ! C’est très simple. Monsieur Bayrou nous reproche d’avoir mis nos «menaces» à exécution. Pendant deux longs mois (au printemps 2006), il - enfin, son service de presse - nous a fait tourner en bourrique, en nous promettant une interview, puis en y renonçant, avant de nous envoyer balader (lire ici le récit de nos mésaventures ). Mésaventures que nous avons, bien évidemment, relatées sur nos sites et qui ont eu des répercussions finalement assez fâcheuses (d’où son allusion au harcèlement). Quelques mois plus tard en effet, Google – premier moteur de recherches Internet dans le monde – plaçait notre article «vengeur» en tête de ses références sur les requêtes «Bayrou emploi», «Bayrou chômage» et même, «UDF emploi», «UDF chômage», devant les sites officiels de son parti ! Ça fait désordre… à quelques mois d’une élection cruciale qui va aussi se jouer sur Internet. Nous avons contraint Bayrou à nous rencontrer. Et il n’a pas apprécié ! Si nous avons réussi à obtenir cette interview, c’est qu’au mois de novembre, nous avons relancé une dernière fois François Bayrou en lui signalant que ce référencement était pour lui et sa formation politique un vrai handicap (à tel point qu’en mai, juin et juillet 2006, plusieurs dizaines d’adhérents ou sympathisants UDF se sont étonnés auprès de nous de son refus de nous rencontrer). En fait, François Bayrou s’est senti obligé de répondre à nos questions alors qu’il n’en avait aucune envie. Mais, Monsieur Bayrou, ce n’est pas nous qui avons créé les algorithmes informatiques utilisés par Google, ces logiciels qui nous placent en tête des références fournies par ce moteur de recherches. Et ce n’est pas de notre fait si Google considère Actuchomage et Rénovation-démocratique comme des sites références sur ces thèmes. Donc, évidemment, tout ce que nous écrivons ressort à un moment ou un autre… même ce qui fâche. Et ce 15 décembre, François Bayrou était vraiment fâché ; il nous l’a fait comprendre. Yves BARRAUD pour Rénovation-démocratique. L’interview de François Bayrou sera prochainement mise en ligne sur nos sites. |
L'interview est ici : http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=PagEd&file=index&topic_id=10&page_id=240
Voilà pourquoi Bayrou nous a fait la gueule | 3 Commentaires | |
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Bayrou accepte finalement de nous rencontrer (Score : 1) par Yves actif 15 Déc 2006 (Profil Utilisateur | Envoyer un message) http:// |
Il y a 6 mois, nous avions contacté François Bayrou (son secrétariat et son service de presse) afin de recueillir ses sentiments sur l'actualité politique et sociale, et sur sa candidature à l'élection présidentielle de 2007. Son secrétariat nous avait baladés pendant près de deux mois avant, finalement, de décliner notre «invitation». Le 13 novembre, nous avons relancé le Président de l'UDF, comme ça, pour voir, et le lendemain matin, celui-ci nous répondait… favorablement. Il faut dire que, sur ce coup-là, nous avons mis le paquet ! Notre mail du 13 novembre : Monsieur François Bayrou, Nous vous avions sollicité au printemps en vue d'obtenir une interview de votre part… que nous n'avons pas réussi à obtenir (nous avons été "baladés" pendant deux mois par votre service de presse). Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus sollicités - je vous le garantis - par des sympathisants UDF (adhérents ?) qui nous demandent quelques explications concernant cette fin de non-recevoir. En effet, malheureusement (mais - en son temps - j'avais cru bon de vous alerter sur cet aspect), si vous associez les mots "Bayrou" ou "UDF" aux mots "emploi", "chômage", "rénovation démocratique", les Internautes tombent invariablement sur nos articles en premières références Google, devant les liens "officiels" de vos sites, ce qui fait un peu "désordre". En souvenir de l'excellent contact que nous avions eu avec Monsieur Francis Vercamer (interviewé il y a un an et demi), je vous demande de mesurer à sa juste valeur le vrai handicap que constitue ce référencement Internet, au regard du poids que va prendre le Web dans la campagne 2007. Nous souhaiterions - vraiment - inverser cette tendance (que j'estime franchement pénalisante… et que je déplore), en corrigeant le tir de cette interview manquée. Il ne tient qu'à vous… Je reste donc à votre disposition. Je vous prie d'agréer, Monsieur Bayrou, l'expression de mes meilleurs sentiments. Yves Barraud La réponse de François Bayrou du 14 novembre : Je suis évidemment d'accord pour faire cette interview. Sous quelle forme ? Cordialement. François Bayrou Donc, François Bayrou sera prochainement l'invité de Rénovation-démocratique/Actuchomage. |
Mon sentiment (Score : 1) par superuser actif 15 Déc 2006 (Profil Utilisateur | Envoyer un message) |
Présente à cette entrevue, je confirme : François Bayrou a été limite désagréable, à la fois arrogant, méprisant, et sur la défensive. Surtout, mes sentiments initiaux à son égard ont été définitivement confortés : • son double jeu est évident quand il dit s'intéresser à l'impact d'Internet sur l'électorat français tout en privilégiant… les mêmes gros médias traditionnels. Tandis qu'il les fustige pour faire parler de lui et entretenir un buzz autour de sa campagne électorale, tirant à lui la couverture médiatique, il ignore ouvertement un média alternatif qu'il encense pour la forme. • alors qu'il tient un discours aux apparences peut-être plus sociales, son programme est quasiment le même que celui de l'UMP (vous jugerez en lisant l'interview que nous allons retranscrire ce week-end). • alors qu'il refuse les deux "tendances uniques" UMP et PS, il propose un centrisme bon teint où le clivage gauche-droite serait fondu-enchaîné, ce qui est en soi paradoxal et heureusement impossible tant qu'il y aura deux France, de plus en plus éloignées l'une de l'autre. • alors que ses méthodes "rentre dedans" pour faire parler de lui équivalent au forcing que Yves a déployé pour obtenir cette entrevue, nous constatons que ce qu'il trouve normal pour lui, il ne l'accepte pas chez les autres. Bref, François Bayrou, c'est "faites ce que je dis et pas ce que je fais" ou "beaucoup de bruit pour pas grand'chose", au choix. http://www.renovation-democratique.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=224 |