Hamid Karzaï, le héros des pipelines
Un consultant d'Unocal nommé au pouvoir à Kaboul
Hamid Karzaï, le héros des pipelines
Ils n'ont pas hésité : depuis Bonn, dans un conclave étranger au peuple afghan, les occidentaux ont nommé un président provisoire pour-Kaboul. Il s'agit d'un consultant d'Unocal, en cour auprès de Bush et du consortium pétrolier géant qui lorgne depuis plus d'une décennie les hydrocarbures d'Asie centrale.
Bush est un produit des pétroliers texans, alors que son vice-président Dick Cheney est issu de la compagnie pétrolière Halliburton, et Condoleeza Rice, sa conseillère pour la Sécurité était à la tête de la compagnie Chevron. Tous trois sont convaincus de longue date de l'importance géostratégique de la région Caspienne et ils étaient prêts à toutes les négociations avec le régime taliban (ils se réjouissaient même d'une possible "pax tali-bane") pour prendre le contrôle du corridor afghan par où devaient inéluctablement passer le pétrole et le gaz. Depuis l'éclatement en 1991 de l'URSS, le contrôle de la route d'acheminement de l'or noir vers les ports de l'Océan indien était devenu un enjeu majeur.
Pour cela, les USA avaient même freiné les démarches de leurs services secrets à l'encontre de ben Laden, fermé les yeux sur les crimes de l'Arabie Saoudite, des émirats et du régime du mollah Omar. De même qu'ils étaient et sont prêts à tout contre l'Irak à nouveau. C'est le 11 septembre, qui leur a donné l'occasion de la légitime défense, pour intervenir par la force, directement. Ils auraient pu "faire mine", dissimuler leur entreprise, mais non, le président Hamid Karzaï qu'ils ont fait nommer directement, après avoir écrasé les talibans sous les bombes, est un homme à eux, payé par la plus grande compagnie concernée (cf. D&S n 87-88, du 25 septembre).
Unocal a monté une opération de longue date pour contrôler ce qui représente 1,65 % des réserves mondiales de pétrole (soit 20 % des réserves du Koweït) et 5 % des réserves de gaz (deux fois l'équivalent des réserves de la Mer du Nord).C'est en 1994 que s'est créé l'AIOC (Azerbaïdjan International Operating Company) comprenant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Norvège et la Turquie : un projet faramineux de 8 milliards de dollars avec des géants du pétrole, comme British Petroleum et Amoco. Moscou n'avait pas hésité pour permettre un accord de ce type, à fomenter un coup d'état en Azerbaïdjan contre Aboulfaz Eltchibey afin de ramener un homme plus docile au pouvoir, Gueidar Aliev. Le 25 octobre 1997, un nouveau consortium est fondé associant Unocal (compagnie californienne détenant 36,5 % des parts) Delta Oil, le gouvernement ouzbek, Gazprom et des représentants des talibans : un oléoduc est prévu pour amener le pétrole kazakh et turkmène et aussi celui de Sibérie, par un immense tuyau qui doit traverser 750 km du territoire afghan. Le projet Unocal dont Gazprom (entreprise russe, premier producteur mondial de gaz) détient 10 % des parts, était estimé à lui seul à 2 milliards de dollars, soit 13 % du PNB afghan et a été suspendu le 22 octobre 1998 en attendant un compromis avec les talibans et ben Laden.
En 1998, le prix du baril d'or noir avait chuté de 40 %, parvenant à 10 $ le baril l'un des cours les plus bas depuis 1970. Unocal et ses six compagnies internationales pouvaient ajourner dans ces conditions à leur projet d'oléoduc. D'autant qu'une partie des décideurs sont hypocrites : la Russie et l'Arabie Saoudite n'ont guère intérêt à ce que le désencla-vement de l'Asie centrale ne soit trop rapide, afin de ne pas provoquer un nouvel effondrement des prix. 80 % des recettes de Moscou en devises en proviennent, et l'Arabie Saoudite sait aussi que cela modifierait profondément sa situation : ni le Turkménistan, ni le Kazakhstan ne sont membres de l'Opep ni liés à des quotas de production. La famille royale saoudienne avait intérêt à ce que l'Afghanistan soit une zone de trouble pour assurer la pérennité de sa dynastie dépendante d'un cours convenable du pétrole : la famille ben Laden travaillait pour elle, en défendant le fondamentalisme à Kaboul, en retardant les projets Unocal, en construisant les aéroports pour les avions américains, en construisant les hôtels pour les pèlerins de La Mecque, et même en fabriquant la gomme arabique pour Coca-cola. Tous ces intérêts étroitement imbriqués régissent les choix politiques conflictifs des uns et des autres sous la houlette dominante des USA.
Après la défaite des talibans, s'est jouée la configuration d'un nouveau pouvoir, qui en contrôlant Kaboul, devrait servir les investissements réalisés par Unocal, assurer dans la décennie à venir la voie principale d'accès des pays d'Asie centrale, défendre les intérêts bien compris des pétroliers des USA, de la GB, et de la Russie. Pour cela, il fallait un homme avisé au cœur des dispositifs en place, d'où le choix de Hamid Karzaï, homme de main s'il en est, puisque payé par Unocal depuis le milieu des années 90, afin de suivre toutes ces négociations pas à pas.
On est loin des idéaux autoproclamés de la démocratie, de la "justice sans limites" ou de la "liberté immuable". Le milliardaire ben Laden fou de dieu, et affamé de dollars, a donné prétexte à la main mise des grandes puissances sur le territoire afghan, à leur contrôle plus étroit du Pakistan, au déséquilibre de la dynastie Saoudite (celle qui exécutent les homosexuels à coup de sabres), à la future répartition mondialisée des réserves en hydrocarbures d'Asie centrale au détriment des intérêts des peuples de la région.
MATTI ALTONEN
www.democratie-socialisme.org
Voilà pourquoi nos soldats et le peuple Afghan meurent ! les profits des compagnies pétrolières américaines (halliburton). Le connard qui a prononcé l'éloge funebre de ces pauvres gosses avec des trémolos dans la voix, s'est bien gardé de dire qu'ils étaient morts pour que toutes ces mafias fassent un max de profits.
NABOT J'IRAI CRACHER SUR TA TOMBE AVANT DE CREVER ENC.....