Tous les "migrants" sont-ils des violeurs?
On se le demande après avoir entendu les infos à la télé.
"Migrant" est en apparence moins péjorativement connoté que "sans-papiers" ou, pire, "clandestins". mais à la télé, on s'occupe activement à salir le terme.
"Migrant" était répété plusieurs fois, à l'occasion d'un reportage sur le viol d'une jeune femme, quelque peu inconsciente, (ce qui ne justifie, bien entendu, pas l'acte) dans la "jungle" de Calais, où elle s'était aventurée en photographe, sans être accompagnée par le moindre humanitaire, qui s'occupe bénévolement, à la place de l'Etat défaillant, de ces personnes, pourchassés par Hortefeux, qui rêvent de passer en Grande-Bretagne pour trouver du travail, espérant échapper à leur situation de "travailleur originaire d'une région peu développée s'expatriant pour trouver du travail, ou un travail mieux rémunéré" selon le Petit Robert.
Mais, peu sensible à la contradiction, la présentatrice ajouta, vers la fin du reportage, que ce migrant, selon la victime, parlait français. Certes, on parle notre langue dans toute la francophonie, qui devrait donc être considérée comme un réservoir de violeurs en puissance, mais tout de même, on était troublé. Et s'il ne s'agissait pas d'un migrant? Mais d'un Français de France ou d'un Wallon, ou d'un Québécois? Mais d'accent, il ne fut pas question.
Quelle que soit la langue parlée par le violeur, ça ne change rien à l'odieux de l'acte. Mais du point de vue de la xénophobie galopante, qu'on amplifie bien dans certains médias, ça fait une différence!
Au fait, n'est-il pas écrit:
"Tu accueilleras l'étranger, car tu as été étranger en Egypte."?http://www.lepost.fr/article/2008/08/30/1254196_les-mots-pour-ne-pas-le-dire.html