BOURSES/MARCHÉ EUROPÉENS: clôtures avec un moral en berne, financières attaquées
Paris (AWP/AFX) - Les Bourses européennes ont clôturé sur un troisième repli consécutif mercredi, affectées par la réaction négative de Wall Street au plan de sauvetage de l'assureur américain AIG, et inquiètes quant à l'état de la planète financière.
En fin de matinée, les pertes de la Bourse de New York s'intensifiaient, sous l'effet de nouvelles attaques sur les valeurs financières, alors que le sauvetage de AIG confortait les analyses les plus pessimistes sur la gravité de la crise: le Dow Jones perdait 3,09% et le Nasdaq 3,60%.
La Réserve fédérale américaine a porté secours à AIG lui octroyant une aide inédite de 85 milliards de dollars afin d'éviter une crise financière. Un soutien qui n'a que temporairement rassuré les places boursières.
Cette intervention "représente l'échec de l'investissement privé", a ainsi estimé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. Et les interrogations demeurent sur le nom de la prochaine victime de la crise financière.
L'Eurostoxx 50 a cédé 2,49%.
La Bourse de Paris a plongé à son plus bas niveau depuis mai 2005, le CAC 40 chutant de 2,14% et prolongeant un début de semaine cauchemardesque, dans un marché tétanisé par les déboires du secteur financier.
L'indice vedette a lâché 87,29 points à 4000,11 points. Le CAC 40 a porté à 7,67% ses pertes depuis la séance de lundi, marquée par la quasi-faillite de la banque américaine Lehman Brothers et les craintes sur l'assureur américain AIG.
Dans ce contexte, les valeurs bancaires ont oscillé toute la journée avant de s'enfoncer dans le rouge en fin de séance: BNP Paribas a cédé 3,27% à 56,19 euros, Crédit Agricole a perdu 2,52% à 11,77 euros, Dexia 5,65% à 8,22 euros et Société Générale 2,86% à 54,37 euros.
La Bourse de Londres a elle aussi décroché terminant en nette baisse après avoir pourtant commencé la séance dans le vert, plombée par de nouvelles inquiétudes sur la banque HBOS, qui devrait être rachetée par Lloyds TSB.
L'indice Footsie-100 des principales valeurs a reculé de 113,20 points, soit de 2,25% par rapport à la clôture de mardi à 4912,40 points.
La banque HBOS qui, désormais en discussion de rachat avec sa rivale Lloyds TSB, a cédé 19,18% à 147,10 pence.
Royal Bank of Scotland a cédé 10,42% à 169,40 pence. Même HSBC, généralement stoïque dans cette tourmente, a perdu 4,61% à 801 pence.
En revanche Barclays, après ce qui pourrait être un coup de maître, le rachat pour presque rien des activités de Lehman Brothers aux Etats-Unis, a gagné 3,17% à 317,75 pence.
L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a abandonné 1,75% à 5.860,98 points, le sauvetage in extremis de l'assureur américain AIG n'ayant pas fait cessé les tourments des banques. Le MDax, qui rassemble les valeurs moyennes, a lâché 2,62% à 7497,52 points.
Après avoir ouvert en hausse, l'inquiétude a repris le dessus, sur fond de crise financière et bancaire aux Etats-Unis. Commerzbank a perdu 3,54% à 13,48 euros, Postbank 1,70% à 35,93 euros. Deustche Bank a reculé de 2,74% à 50,32 euros.
Le réassureur Munich Re a regagné 1,13% à 96,85 euros, après avoir fait part mardi de son intérêt pour certains actifs d'AIG, si ces derniers étaient mis en vente. Allianz en revanche a perdu 3,50% à 94,63 euros.
A Madrid, l'indice Ibex-35 a perdu 2,29% à 10'661,40 points soit le plus bas depuis janvier 2006.
Les banques ont subi une nouvelle séance négative avec un recul de 3,97% à 10,41 euros pour BBVA et une chute de 5,58% à 9,99 euros pour Santander.
L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a lâché 3,13% à 2788,95 points.
Fortis, lanterne rouge de l'indice, a plongé de 9,59% à 6,681 euros. Dexia a perdu 5,03% à 8,239 euros et KBC 3,62% à 56,47 euros.
A Milan, l'indice SP/Mib a abandonné 2,52% à 25920 points à la clôture, entraîné par une forte baisse des valeurs financières.
La première banque italienne, UniCredit, qui a chiffré son exposition à la banque d'affaires américaine en quasi faillite Lehman Brothers à environ 158 millions d'euros, a dégringolé de 8,33% à 3,18 euros tandis que la deuxième, Intesa Sanpaolo, dont l'exposition est d'environ 260 millions d'euros, a reculé de 3,78% à 3,47 euros.
La Bourse suisse a accusé un recul de 1,17% de son indice vedette SMI à 6654,33 points. Après avoir repris quelques couleurs en début de séance, les bancaires ont clôturé en baisse.
UBS, l'un des établissements les plus affectés au monde par la crise des "subprime", a touché un plus bas historique après trois jours de descente aux enfers. Le titre a plongé de 5,65% à 15,70 francs (-17,21% lundi et -14,54% mardi). Credit Suisse a perdu 2,71% à 45,90 francs.
A la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX des principales valeurs a fini la journée en baisse de 3,83% à 356,98 points.
Les valeurs financières ont encore encaissé de fortes baisses, le bancassureur belgo-néerlandais Fortis plongeant de 10,01% à 6,69 euros, ING laissant 4,93% à 17,35 euros et l'assureur néerlandais Aegon fléchissant de 6,03% à 6,67 euros.
Après une embellie à l'ouverture, les Bourses nordiques ont toutes dévissé, celle d'Helsinki accusant la plus forte chute (-3,95%), le poids-lourd des télécoms Nokia perdant 4,45%. La Bourse de Stockholm a reculé de -3,65%, Copenhague -1,14% et Oslo -2,73%.
A Lisbonne, l'indice vedette, le PSI-20, a clôturé mercredi en baisse de 1,87% à 7951,80 points, plombée par les fortes pertes de Energias de Portugal (-4,30%) et de sa filiale EDP Renovaveis (-5,98%).
La Bourse d'Istanbul a terminé en recul de 2,99%, en raison de la crise financière et bancaire aux Etats-Unis. Les pertes accumulées depuis le début de la semaine ont ainsi atteint 11,63%.
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(AWP/17 septembre 2008 18h55) Romandie News---------------------------------------------
LONDRES - La Banque d'Angleterre a annoncé jeudi matin une action coordonnée des grandes banques centrales (Fed, BCE, Angleterre, Canada, Japon, Suisse) destinée à améliorer la liquidité des marchés financiers.
(©AFP / 18 septembre 2008 09h11)
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PARIS (AFP) — Effrayés par la crise financière et l'effondrement de Lehman Brothers, particuliers et associations commencent à s'inquiéter d'une faillite bancaire en France, mais les experts mettent en avant la solidité du secteur et les protections prévues.
"En 21 ans d'existence, on n'avait jamais vu ça", assure Serge Maître, président de l'Association française des usagers de banques (Afub).
L'Afub affirme avoir reçu en trois mois 250 courriers, appels téléphoniques et e-mails de particuliers s'inquiétant pour la sécurité de leur compte bancaire et pour la solidité des banques françaises en général.
"Nul ne peut actuellement assurer la pérennité du secteur bancaire. En France, il y a de très gros établissements, mais on peut craindre qu'une deuxième crise des +subprime+ les balaye", estime M. Maître.
A l'Association d'aide contre les abus bancaires (Aacab), on constate aussi un regain d'inquiétudes depuis l'annonce lundi de la quasi-faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.
"Des gens nous demandent si leur banque va faire faillite? Et si oui, qu'est-ce qu'ils doivent faire?", raconte Bernard Dagorn, porte-parole de l'association, même s'il reconnaît que ce n'est pas encore devenu la principale crainte de ses adhérents.
"On a plus de questions sur les crédits bancaires" plus difficiles à obtenir du fait de la crise, indique-t-il.
Au Crédit Agricole, on fait état de quelques appels de clients inquiets.
"On serait bien isolés de la planète si ça n'arrivait pas", remarque un porte-parole de la Caisse d'Ile-de-France. "Mais je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une masse d'appels".
"Il n'y a pas la queue à l'agence pour venir retirer des sous", plaisante aussi Jean-Pierre Jond, délégué syndical CGT chez BNP Paribas à Marseille.
D'une manière générale, les banques cherchent à rassurer leurs clients afin d'éviter une panique qui mettrait à mal la confiance dans le système. Lundi, la Fédération bancaire française a ainsi assuré dans un communiqué que les banques françaises étaient "solides".
La dernière faillite bancaire importante date en France de 1995. L'établissement Pallas-Stern avait alors dû mettre la clé sous la porte à la suite de pertes immobilières.
Depuis un an, la crise du "subprime" a coûté 18 milliards aux banques françaises. Mais l'Etat n'a jamais été appelé au secours de l'une d'entre elles, contrairement à ce qui s'est passé aux Etats-Unis (Bear Stearns), au Royaume-Uni (Northern Rock) ou en Allemagne (IKB).
"Le système bancaire français est l'un des plus solides en Europe et dans le monde", estime Elisabeth Grandin, analyste à l'agence de notation financière Standard and Poor's (S&P).
S'il fallait évaluer la solidité des banques sur une échelle de 1 à 20, "les banques françaises auraient des notes comprises entre 16/20 et 19/20", assure Mme Grandin.
"Les inquiétudes des particuliers sont logiques, mais les déboires des banques françaises font d'abord souffrir les actionnaires. Les déposants français n'ont aucune inquiétude à avoir", ajoute-t-elle.
La solidité du secteur tient au fait que, contrairement à d'autres pays, il y a peu de petites banques indépendantes. En outre, les grands groupes français ont tous des activités diversifiées, notamment une forte proportion liées à la banque de détail (à destination des ménages), qui leur assure des revenus stables et prévisibles, rappellent les économistes.
Et en cas de faillite, une loi de 1999 protège les économies des épargnants dans la limite de 70.000 euros. Un fonds de garantie des dépôts a été créé à cet effet et il était doté fin 2006 de 1,7 milliard d'euros.