L’ETAT VOYOU OU LE TERRORISME FINANCIER

Publié le par sceptix

L’ETAT VOYOU OU LE TERRORISME FINANCIER

Le premier Etat capitaliste au monde ne se limite pas à bombarder l’Afghanistan puis à envahir (sans mandat de l’ONU) l’Irak, il accompagne ses actions militaires ( pour le hold-up du pétrole et de la cocaïne) du plus grand hold-up financier de l’histoire de l’humanité au point d’ébranler toute l’économie mondiale.

Ironie de l'Histoire, c’est à l’ONU que l’oncle Sam se fait tirer les oreilles: « quand on gagne on a un bonus et quand on perd, on a aussi un bonus, ce n’est pas normal » entend il de son ami Sarkosy. Avec la plus grande intervention étatique au monde (sans l’accord du FMI) et la plus grande nationalisation de l’histoire du plus grand état libéral dans l’économie de marché et le comble, c’est que ce sont la Chine communiste et les capitaux « islamiques » qui financeront l’essentiel des 700 milliards de dollars qui devront être injectés dans les banques américaines pour apurer les créances pourries d’un système pourri. N’est-ce pas un terrorisme financier d’un Etat voyou ? Mais n’est pas aussi la fin du capitalisme à l’anglo-saxonne ou du capitalisme à l’excès ?

L’ère Bush (1/2001-1/2009) ou la fin de l’Empire américain


Du règne de G. W. Bush, l’histoire ne retiendra que 2 mots : guerres et crises. La chute du mur de Berlin en Novembre 89 a donné un espoir de liberté, de démocratie, de valeurs humaines, mais le porte drapeau des Libertés s’est progressivement comporté en hors la loi, abusant de sa position dominante. La crise financière, pour la première fois comparée à la crise de 1929, n’est que la partie visible de l’iceberg. En 1929, Herber Hoover disait « tout va bien ! la prospérité est au bout de la rue." ». En 2008, Bush, fait payer la note par les pays émergents. Mais la guerre financière ne fait que commencer au détriment du roi-dollar.


En effet, le symbole du capitalisme financier à l’américaine est représenté depuis le début du siècle dernier par Wall-Street et les banques d’investissement comme Lehman Brothers, Meryll Lynch, Goldman Sachs et Morgan Stanley, Après la faillite de Lehman Brothers et le rachat de Merill Lynch par Bank of America, Goldman Sachs et Morgan Stanley vont changer de statut. Leur fonctionnement sera régulé par la banque centrale américaine, la FED. En moins de quinze jours, les plus grandes banques d’affaires de Wall Street ont donc toutes perdu en théorie leur indépendance, et les survivantes sont désormais sous le contrôle de la Banque Centrale des Etats-Unis, ou de Bank of America. Mais ce nouveau statut va permettre aux banques qui ont perdu d’avoir un bonus. Comment ? Tout simplement en changeant de statut, elles pourront acheter (à crédit) des banques commerciales et par ce bais avoir accès à leurs réseaux et surtout à leurs dépôts. Voilà comment les « perdants » gagnent.

Qui finance l’Empire ?

Le déficit de la balance des paiements américaine et le déficit budgétaire sont depuis plusieurs années financés par l’émission de bons de Trésor qui sont souscrits essentiellement par des états étrangers dont la balance des paiements est excédentaire : Chine, Russie, pays du Golfe et les pays du Sud qui cherche refuge pour leurs excédents. Du fait de ces déficits, la dette publique américaine est estimée à ce jour à 10 500 Milliards de dollars dont 1 200 Milliards détenus par la seule Chine, prés de 4 milliards par les pays du Sud et 200 par la Russie. La Chine détient 400 milliards de dollars dans la compagnie d’Assurance AIG, sauvée in extrémis par la nationalisation.

Comme l’explique l’économiste James K. Galbraith,
[les États-Unis se procurent] "des produits et services réels, le fruit du dur labeur de gens beaucoup plus pauvres [que les consommateurs américains], contre la remise de chits (argent volant) qui ne leur demandent aucun effort".

Les Etats-Unis sont enclins à laisser le dollar baisser, ce qui aura pour conséquence de faire baisser d’autant la valeur de leur dette, et ce qui constituera pour les pays créanciers le plus grand hold-up de l’histoire.

Si la baisse du dollar américain continuait, on se trouverait en présence du plus grand manquement à ses engagements de la part d’un pays qui ait existé dans toute l’histoire.

Cette modification unilatérale des modalités de la dette américaine est un autre exemple du privilège excessif rattaché au fait d’être l’émetteur de la principale monnaie de réserves du monde.

Mais l’exemple de ce que se permet le plus important débiteur au monde donne aux gouvernements du Sud une raison supplémentaire de refuser de rembourser des dettes illégitimes de toute évidence vu leur origine : des dettes odieuses parce qu’elles ont été contractées par des dictateurs ou parce qu’elles se sont accumulées en raison de taux d’intérêt exorbitants. 20 milliards de dollars des plus pauvres, n’est ce pas une bouchée de pain face aux 700 milliards réclamés pour sauver l’Empire.

Voilà les nouveaux enjeux des débats à l’ONU et qui ont mis le nucléaire iranien au second plan. Mais n’est ce pas la volonté de l’Iran de vendre le pétrole en euro - ce qui contribuera à précipiter la chute du dollar - qui lui vaut l’animosité de l’Empire, plutôt que le nucléaire ? Le monde doit rechercher l’équilibre de la terreur financière et non plus seulement l’équilibre de la terreur nucléaire.

Étant donné la précarité de cette situation, ce dont le monde a besoin est, comme le disait John Maynard Keynes, d’un « programme de désarmement financier ». Il proposait de créer une monnaie internationale remplaçant l’or ou les monnaies nationales pour régler les comptes commerciaux.

Ce sujet fera l’objet des prochaines conférences internationales, car à défaut de « désarmer » le système monétaire international, tous les Etats deviendront des « volés-voleurs » et des « voleurs-volés» et le terrorisme sera entre de nouvelles « mains invisibles » non plus dans les grottes du Kandahar comme nous le martèle l’Empire, mais dans les salons feutrés des tours infernales construites à crédit non remboursable sur le dos des abrutis travailleurs chinois et autres et des non moins abrutis « émirs du pétrole ».
Source :  http://robocup555.blogs.nouvelobs.com/

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