OTAN en emporte l’argent

Publié le par sceptix


 
il y a encore quelques mois, le Kosovo était synonyme de tension, d’instabilité. Depuis l’indépendance, il y a un black-out sur la situation locale dont même les Serbes n’ont pas idée. En effet, étant à quelques kilomètres de la frontière, les habitants locaux ne savaient rien de ce qui s’y déroulait.
En passant la frontière au nord, nous sommes confrontés à premièrement la police serbe, puis l’ONU et la KFOR, la force de l’OTAN. Aucune présence d’une éventuelle autorité kosovare.
 Les militaires sont partout sur la route qui mène à Pristina, la capitale. Sur celle-ci, on y retrouve bien entendu des traces de la guerre, mais surtout un immense effort de reconstruction. Les travaux sont apparents.
C’est simple : il n’y a qu’une route qui conduit vers Pristina, et celle-ci a été payée par l’Union Européenne.
Quand en Serbie on retrouve le dinar, le Kosovo jouit déjà de l’euro. Les plans de partenariat avec l’UE sont partout affichés, promus.
À proximité de la capitale, on constate la présence de riches résidences nouvellement construites, au style résolumment contemporain. On croirait qu’on y construit une véritable banlieue comme Laval. Les scènes sont surréalistes.
Dans ce décor de type désertique se dresse d’immenses baraques de trois étages.
Les Mercedes pullulent sur la route. Nombreuses sont celles qui sont immatriculées en Allemagne, en Autriche ou ailleurs en Europe de l’Ouest. En arrivant à Pristina, c’est la confirmation.
Des travaux à n’en plus finir, d’énormes bâtiments administratifs en chantier, des drapeaux américains flottant au vent aux quatres coins de la ville...
En discutant avec un entrepreneur local, celui-ci explique la création toute nouvelle d’un McDonald a Pristina. Les compagnies américaines et les investisseurs étrangers se bousculent à l’entrée du Kosovo afin de profiter de cette nouvelle manne de profits.
Le contraste avec la Serbie toute proche est saisissant. Celle-ci est pauvre, rurale et paysanne.
Le Kosovo est bien entendu marqué par une longue guerre, mais on sent qu’en quelques mois, c’est à dire depuis l’indépendance, tout avance à vitesse grand V. Le point culminant est la découverte d’un immense centre commercial édifié sur le modèle nord-américain.
 
On comprend ainsi très bien les intérêts des USA et des puissances membres de l’OTAN. Les États-Unis bénéficient de la plus importante base militaire de la région, spécialement utilisée pour surveiller les dispositifs russes, et située en pleine Europe de l’Est, position géographique idéale

Voila pourquoi la Russie et la Chine n’acceptent pas le nouveau Kosovo, qui est ni plus ni moins qu’un territoire annexé pour les investisseurs occidentaux.
Petit pays ancré au sud des Balkans, celui-ci a tout à gagner de sa position actuelle, avec des dirigeants qui peuvent légitimement rêver de s’en mettre plein les poches.
La population kosovare, elle, est bercée dans cette illusion que les États-Unis jouent un rôle humaniste bienveillant, «parce qu’ils apportent du travail et de l’argent».
Voici encore le résultat d’une guerre impérialiste dans une des régions les plus troublées du globe.
 Il y a ceux qui organisent et instrumentalisent la guerre, et ceux et celles qui souffrent des conséquences, quelles qu’elles soient.


Extrait du numéro 22 du journal Cause commune
http://www.nefac.net/en/node/2438
 
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Publié dans Révolutions

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