PRIX NOBEL D’ECONOMIE US : LE PLAN BUSH EST «MONSTRUEUX»

Publié le par sceptix

PRIX NOBEL D’ECONOMIE US : LE PLAN BUSH EST «MONSTRUEUX»

Dans une interview donnée au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine dimanche 21 septembre, le plus célèbre prix Nobel d'économie américain vivant, Joseph Stiglitz, juge que le prétendu " plan de sauvetage " de l’économie décidé par George W. Bush est tout simplement "monstrueux".

"Ce plan n'est qu'une solution à court terme. On met les placements à risque entre les mains des contribuables: comme aucun investisseur privé ne veut des placements à risque, on les colle au contribuable, c'est monstrueux ".

Joseph Stiglitz voit dans la crise actuelle "la fin d'un modèle économique désastreux et la fin de l'idéologie selon laquelle les marchés libres et dérégulés fonctionnent toujours". Selon lui, le système financier américain ? tout comme le gouvernement du pays ? ont perdu leur crédibilité.

LA FIN DU LEADERSHIP AMERICAIN ET DU CAPITALISME ULTRA-LIBERAL

De fait, le plan de soutien massif au secteur bancaire annoncé par Washington, qui ne suffira d'ailleurs probablement pas à sauver l’économie mondiale du désastre, constitue à la fois le plus grand hold-up de l’Histoire sur les économies des contribuables, mais aussi le plus grand reniement du capitalisme libéral que l’on puisse imaginer.

L’époque qui s’ouvre est historique. Comme le dit avec beaucoup de pertinence Françoise Garteiser dans la lettre électronique Agora,

"les semaines et les mois qui se profilent s'annoncent passionnants.
Wall Street et les Etats-Unis viennent en effet d'amorcer un virage historique vers une perte de leadership économique et diplomatique.
La Chine et la Russie piaffent d'impatience et veulent profiter d'une situation qui s'apparente, par de nombreux aspects, à une version capitaliste de la faillite du système collectiviste soviétique ou à celui hérité de Mao fin 1989".




GEORGE W. BUSH PANIQUE : "SI L'ARGENT N'EST PAS LACHÉ, TOUT SERA FOUTU !".
Dans une allocution télévisée exceptionnelle de moins de deux minutes, le président américain George W. Bush vient d'implorer le Congrès d'adopter rapidement le plan de sauvetage du secteur bancaire proposé par son administration, en affirmant que tout le monde était d'accord pour "que quelque chose d'essentiel" soit fait.

"Nous avons besoin d'un plan de sauvetage du secteur financier, nous devons agir rapidement", a supplié le président Bush, en admettant que "nous avons un gros problème". Il faisait ainsi référence à l'échec d'une réunion sans précédent à la Maison Blanche sur la crise financière, avec les deux candidats à la présidentielle, Barack Obama et John McCain, et les chefs de file des partis démocrate et républicain. Cette déclaration alarmiste et solennelle intervient le jour même où l'on a appris la faillite du groupe financier Washington Mutual, plus grosse faillite bancaire de tous les temps.

Des propos de mafieux

Mais surtout, les médias américains ont relayé toute a journée une déclaration paniquée que George W. Bush a lâché devant ses visiteurs lors de la réunion d'hier. S'exprimant dans un langage de mafieux, le locataire de la Maison Blanche a en effet avoué que "si l'argent n'est pas lâché, tout sera foutu". .

Ces propos stupéfiants dans la forme comme dans le fond n'ont été ni confirmés ni démentis par la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino : "Ce n'est pas quelque chose que j'ai écrit, ni dont je me souvienne précisément", a-t-elle dit. Mais "c'est une façon fleurie et abrupte de décrire la gravité de la situation (...) et cela n'a échappé à personne dans la salle", a-t-elle relevé.

L'EMPIRE AUX ABOIS

Un commentaire est-il utile ? Non, tout le monde comprend désormais l'exceptionnelle gravité et le caractère historique de ce qui se profile. Ce dont il est question, c'est non seulement d'une crise financière puis économique de première magnitude, mais aussi, et plus abruptement, de la fin de l'hégémonie américaine sur le monde.

Si la crise inquiète légitimement à travers le monde, force est de constater que l'hypothèse d'un coup d'arrêt à l'impérialisme et à l'arrogance de l'Empire américain réjouit secrètement des pans entiers de l'opinion publique française et mondiale.

"La Roche Tarpéienne est proche du Capitole." («Arx tarpeia Capitoli proxima») disait le proverbe romain. Le dicton est en train de se vérifier, semble-t-il, pour la suprématie américaine et la fin de la présidence Bush a de fortes probabilités de se transformer en cauchemar.


Reproduction autorisée sur Internet en citant la source : Union Populaire Républicaine
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