Un nouveau recours en Conseil d’Etat contre le fichier CRISTINA

Publié le par sceptix


EDVIGE n’est donc pas le seul fichier attaqué en Conseil d’Etat par les organisations membres du Collectif "Non à Edvige". Onze de ces associations et organisations syndicales ont également déposé un recours contre le « décret de création de CRISTINA (décret non publié) » . Une bonne nouvelle.

Les choses bougent, et c’est à mon sens un réel progrès, même s’il serait utile de connaître le contenu global du recours.

En particulier, il paraît important de savoir si des conclusions ont été déposées contre le Décret 2008-609 définissant les missions de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI). Au nom des « intérêts fondamentaux de la nation » ce décret prévoit notamment que la DCRI participe « à la surveillance des individus, groupes, organisations et à l’analyse des phénomènes de société, susceptibles, par leur caractère radical, leur inspiration ou leurs modes d’action, de porter atteinte à la sécurité nationale » .

Un inquiétant usage du mot « radical » , alors que c’est précisément par les missions assignées à la DCRI qu’il est possible de se faire une idée du contenu du fichier CRISTINA.

Quel est le délai du recours contentieux contre un décret non publié et protégé par le « secret défense » ? Dans la mesure où les citoyens n’ont pas été mis à même d’en prendre connaissance, il paraîtrait équitable qu’un tel délai ne puisse pas courir. Mais j’ignore ce qu’en pense le Conseil d’Etat.

 
Voir également mon article du 27 août :

CRISTINA, EDVIGE, FBIsation... le délai pour saisir le Conseil d’Etat expire bientôt

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article70405

et mes articles précédents des 31 juillet, 2 août, 8 août et 18 août).

 

Luis Gonzalez-Mestres
lgm_sci@yahoo.fr
http://scientia.blog.lemonde.fr
http://notresiecle.blogs.courrierinternational.com

 

Suit mon article du 2 septembre sur mon blog "Notre Siècle"

Le décret non publié portant création de CRISTINA

http://notresiecle.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/09/02/le-decret-...

 

Mon recours en Conseil d'Etat contre le dispositif ayant institué notamment les fichiers EDVIGE et CRISTINA a encore été complété par des précisions spécifiant que j'entends attaquer, entre autres, le décret non publié mentionné dans la délibération 2008-177 de la CNIL et dans le Décret 2008-631. Ces textes font état d'un « Décret portant création au profit de la direction centrale du renseignement intérieur d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé CRISTINA », qui à ce jour n'a pas été rendu public mais dont l'annulation vient d'être demandée par un collectif d'associations et centrales syndicales.

 

D'après le site du Collectif "Non à Edvige", onze organisations membres du collectif ont formé «  un recours devant le Conseil d’État contre le décret de création de CRISTINA (décret non publié)  ». Le communiqué précise que «  ce recours a été déposé le 29 août 2008  » et que les requérants sont six organisations syndicales et cinq associations :

  1. L’Association AIDES
  2. L’Association INTER-LGBT
  3. L’Association IRIS (Imaginons un Réseau Internet Solidaire)
  4. Le Collectif contre l’Homophobie et pour l’égalité des droits
  5. La CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail)
  6. La CGT (Confédération Générale du Travail)
  7. La FSU (Fédération Syndicale Unitaire)
  8. La LDH (Ligue des Droits de l’Homme)
  9. L’Union Syndicale Solidaires
  10. Le SAF (Syndicat des Avocats de France)
  11. Le SM (Syndicat de la Magistrature)

 

En effet, un tel décret est mentionné par les textes publiés le 1er juillet, mais ne semble avoir fait à ce jour l'objet d'aucune diffusion. Dans le délai du recours contentieux, j'ai adressé au Conseil d'Etat une note complémentaire pour mon propre recours 318952 spécifiant que, parmi les décisions concernant le fichier CRISTINA dont je demande l'annulation, j'entends bien inclure ce décret non publié (précision au point 5 de la relation qui suit). Dans l'état actuel de mon recours, je demande donc l'annulation de l'ensemble connexe suivant :

1 - Décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE »  ;

2 - Décret n° 2008-631 du 27 juin 2008 portant modification du décret n° 91-1051 du 14 octobre 1991 relatif aux fichiers gérés par les services des renseignements généraux et du décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 pris pour l'application du I de l'article 30 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 ;

3 - ensemble des modifications que les décrets 2008-632 et 2008-631 introduisent dans d’autres textes, et textes tendant à l’application de ces décrets ;

4 - Décret n° 2008-609 du 27 juin 2008 relatif aux missions et à l’organisation de la direction centrale du renseignement intérieur  ;

5 - ensemble des décisions ayant institué et défini le fichier CRISTINA et les modalités de constitution, alimentation et utilisation dudit dossier ; parmi ces décisions, le Décret non publié portant création au profit de la direction centrale du renseignement intérieur d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé CRISTINA, évoqué dans la délibération 2008-177 de la CNIL et dans le décret 2008-631 ;

6 - Décret n° 2008-612 du 27 juin 2008 portant modification du décret n° 85-1057 du 2 octobre 1985 relatif à l'organisation de l'administration centrale du ministère de l'intérieur et de la décentralisation ;

7 - ensemble des modifications que ces décrets introduisent dans d’autres textes, et textes tendant à l’application du décret 2008-612 ou du décret 85-1057 modifié ; parmi ces textes, le Décret 2008-633 du 27 juin 2008 relatif à l'organisation déconcentrée de la direction centrale de la sécurité publique ;

8 - lettre de mission adressée par Monsieur le Président de la République à Monsieur Bernard BAJOLET, évoquée par Le Mondele 4 août dernier, ainsi que l’ensemble des décisions ayant institué un Conseil de Défense et de Sécurité Nationale et un Conseil National du Renseignement présidés par le Président de la République, et défini les missions et attributions de ces instances.

A noter également la mention explicite du Décret 2008-633 dans le point 7. D'autres informations suivront.
Luis Gonzalez-Mestres
lgm_sci@yahoo.fr
http://scientia.blog.lemonde.fr
http://notresiecle.blogs.courrierinternational.com

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article70582%20318952 


Fichiers de police - Edvige souffle la tempête

La nouvelle base de renseignements provoque un tollé. Mais dans l'ombre d'Edvige, Cristina, un autre fichier passé inaperçu, pourrait poser problème.

L'appartenance à la franc-maçonnerie et l'orientation sexuelle figureront dans Edvige, le nouveau fichier de la sécurité publique. Depuis la publication au Journal officiel de son bulletin de naissance, le 27 juin, il a déclenché une tempête. Six cents associations ont demandé son retrait, tandis que 120 000 internautes signaient une pétition anti-Edvige. Dans l'opposition, LCR, MoDem et Verts dénoncent en choeur la menace que fait peser ce fichier de police sur les libertés publiques. Au sein du gouvernement, certains ministres, comme Hervé Morin ( lire l'encadré ci-dessous ), font entendre leur désapprobation. Pas moins de treize recours ont été déposés devant le Conseil d'Etat, qui les examinera en décembre.

Pourtant, la polémique a failli ne jamais avoir lieu. Sans la ténacité de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), Edvige aurait été classé « secret défense » et personne n'en aurait entendu parler, comme le souhaitait le ministère de l'Intérieur. « Nous avons aussi obtenu que le gouvernement fasse marche arrière sur le fichage des comportements et des déplacements des personnalités publiques », explique au Point Alex Türk, le président de la CNIL.

En fait, le fichier de l'« exploitation documentaire et valorisation de l'information générale » reprend en grande partie le défunt fichier des Renseignements généraux. Créé en 1991 sous le gouvernement socialiste d'Edith Cresson, le FRG contenait déjà les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques, religieuses ou l'appartenance syndicale. Désormais, des informations sur la situation patrimoniale, fiscale et, à titre exceptionnel, sur la santé et l'orientation sexuelle pourront être ajoutées. Edvige vise trois catégories de personnes : tous ceux qui ont « sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique », qui jouent « un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif » ou qui sont « susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ». Autre nouveauté : le fichage est étendu aux mineurs dès 13 ans, mais reste limité dans le temps.
la suite ici :  http://www.lepoint.fr/actualites-societe/edvige-souffle-la-tempete/920/0/273183



 

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A
Je trouve que l'on bataille beaucoup depuis le 06 mai 2007 pour préserver nos libertés. Ca devient vraiment inquiètant.
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