Ottawa «indirectement» responsable de la torture de 3 Canadiens

Publié le par sceptix


Un rapport publié par un juge conclut que les autorités d’Ottawa ont pu indirectement contribuer à la détention et à la torture de trois citoyens canadiens originaires du Proche-Orient entre 2001 et 2003. L’enquête qui a duré deux ans s’est déroulée à huis clos, et découle de l’affaire Maher Arar, un Canadien qui a été torturé en Syrie et a obtenu les excuses officielles du gouvernement. Il semble que les services de renseignement canadiens ou la Gendarmerie royale du Canada ne soient pas sciemment responsables de la torture subie par les trois hommes. Par contre, selon le juge Iacobucci, des erreurs ont été commises concernant le partage d’informations avec les responsables américains et syriens.



Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Entre 2001 et 2003, des services de renseignements laissent entendre qu’Abdullah Almalki, Muayyed Nureddin et Ahmad Elmaati pourraient être liés à al-Qaïda. Ces trois Canadiens originaires du Proche-Orient sont arrêtés par les autorités syriennes, détenus et torturés.

Selon le rapport publié par le juge Frank Iacobucci, les services de renseignements canadiens et la police fédérale ont joué un rôle indirect dans la torture qu’ils ont subie. La gendarmerie royale du Canada, par exemple, aurait utilisé une partie de la confession de l’un d’eux pour mettre un suspect sur écoute, tout en envoyant à leurs collègues syriens quelques questions à poser à un autre.

Partage d'informations

Le juge ne désigne pas de responsables en particulier. Cette affaire pourrait découler du climat qui régnait à la suite des événements du 11 septembre 2001.

Les autorités canadiennes n’ont peut-être pas mesuré l’impact sur l’avis des gens du partage des informations avec les services de renseignements étrangers, notamment américains. Le ministre de la Sécurité publique affirme que des mesures ont été prises pour corriger ces erreurs.

Les trois citoyens concernés poursuivent cependant le gouvernement car ils souhaitent être blanchis des accusations qui ont longtemps pesé sur eux.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_73819.asp

L'Europe, ne l'oublions pas, pratique également ce "partage d'informations" avec les services secrets US, nous ne sommes pas à l'abri de ce genre de dérive. La presse a bien sûr évité d'informer les citoyens européens de ces accords secrets entre les USA et l'Europe !

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