Dans la foulée de Wall street et de Tokyo, les bourses européennes flambent.
![](http://www.tdg.ch/files/imagecache/468x312/story/exc085.jpg)
AFP | 29.10.2008 | 09:24
A l’ouverture de leurs transactions à 08H00 GMT, Londres et Paris ont gagné plus de 5%. Deux heures plus tôt, Tokyo avait gagné 7,74%, galvanisé par New York où le Dow Jones a fait un bond de 10,88% mardi.
A Francfort, Volkswagen a bouleversé le marché. Le titre du constructeur automobile a été multiplié par plus de quatre depuis lundi à la suite de sa prise de contrôle par Porsche, entraînant une hausse du Dax de 11% mardi.
Une chute de 36% du titre Porsche mercredi a fait chuter le Dax de 7,53% à l’ouverture des transactions.
Flambée des cours
Possibles baisses de taux aux Etats-Unis, au Japon et en Europe, accalmie sur le marché des changes et stabilisation du prix du pétrole, rebond technique après les plongeons de la semaine passée, ralentissement des ventes panique des fonds spéculatifs : de nombreux facteurs concouraient à la flambée des cours, qui laissait pourtant sceptiques de nombreux opérateurs.
"C’est typique des marchés boursiers de rebondir de manière complètement folle", rappelait à New York l’analyste Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, en estimant que les marchés avaient subi des "ventes excessives" ces derniers jours.
Le Dow Jones, comme les Bourses européennes et asiatiques, a perdu environ 30% depuis début octobre, début d’une débâcle historique des marchés boursiers.
"On ne peut s’empêcher de penser que cette force extrême va être suivie d’une faiblesse extrême. Ce qu’on aimerait vraiment, c’est retrouver un niveau stable", a commenté Alexandra Dalzell, conseillère chez ABN Amro Craigs en Nouvelle-Zélande.
A Tokyo, le marché a bénéficié d’informations de presse faisant état d’une baisse d’un quart de point du taux directeur de la Banque centrale du Japon, qui ne s’était pas joint au mouvement général des grandes banques centrales du 8 octobre en raison du niveau déjà très bas de son taux (0,5%).
Baisse du yen
Le marché a également profité d’un repli du yen, dont la forte hausse des derniers jours, en pesant sur les capacités d’exportation, avait déprimé la tendance. L’euro de son côté s’est stabilisé face au billet vert, à 1,27 dollar.
Ailleurs en Asie, la tendance était plus modérée. Sydney a clôturé en hausse de 1,3%, mais vers 08H00 GMT l’indice Hang Seng à Hong Kong ne gagnait que 0,88%. Shanghai et Seoul ont même clôturé en baisse, respectivement de 2,94% et 3,00%.
Les cours du pétrole étaient en hausse mercredi matin dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre gagnait 1,99 dollar à 64,72 dollars le baril.
Tous les investisseurs attendaient également mercredi une baisse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué lundi qu’une baisse de taux était possible la semaine prochaine.
Recul de la consommation
Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs s’est effondrée en octobre à 38,0 points, contre 61,4 en septembre, un niveau jamais vu depuis 1967, et la publication jeudi des chiffres du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, attendus en recul, devrait confirmer jeudi l’ampleur des difficultés de la première économie mondiale.
Les difficultés s’accumulent également pour les entreprises en Europe.
La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé mercredi une chute de 74,6% à 149 millions d’euros de son bénéfice net au troisième trimestre.
Au Danemark, la compagnie aérienne à bas coût Sterling Airways a annoncé mercredi qu’elle allait se déclarer en faillite, en raison de la défaillance de ses actionnaires islandais.
Réforme du système
Face à ces difficultés, la mobilisation politique se poursuit dans la perspective du sommet du G20 du 15 novembre à Washington, destiné à amorcer une réforme du système financier international. "Nous voulons tous deux que des décisions concrètes soient prises pour que les causes qui ont créé la crise (...) ne se reproduisent plus jamais", a affirmé mardi le président français Nicolas Sarkozy à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, qui doit à son tour accueillir jeudi à Londres la chancelière allemande Angela Merkel.
Le président français, qui préside l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, a également souhaité que l’UE porte de 12 à "au moins 20 milliards" le plafond des prêts pouvant être accordés à des Etats européens en difficulté.
Sur ce plan, le Fonds monétaire international a annoncé mardi qu’un accord avait été signé pour accorder à la Hongrie des prêts du FMI, de l’Union européenne et de la Banque mondiale d’un montant total de 20 milliards d’euros.
La Hongrie est devenue le troisième pays à obtenir un prêt du FMI pour affronter les conséquences de la crise financière, après l’Islande et l’Ukraine.
Source : http://www.tdg.ch/actu/economie/2008/10/29/climat-menacant-marches-boursiers-rebondissent
Notre dossier: L'économie mondiale en crise