Ségolène remporte la première manche
Ségolène Royal remporte la première manche pour le congrès de Reims. Créant la surprise, la finaliste de l'élection présidentielle de 2007 est arrivée en tête du vote des militants socialistes pour le congrès de Reims avec autour de 29%, selon les résultats officiels annoncés dans la nuit.( Discussion: Parti socialiste)
Rien n'est joué pour le congrès du 14 au 16 novembre. Bertrand Delanoë et Martine Aubry étaient au coude à coude pour la deuxième place avec autour de 25% chacun, a précisé Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, lors de l'annonce des résultats à 2h30 du matin. Candidat de l'aile gauche du parti, Benoît Hamon est quatrième avec environ 19%. Les deux "petites" motions du pôle écologique et d'Utopia ont recueilli entre 1,5% et 2%.
La participation a été moyenne. Sur les 233.000 militants susceptibles de voter, 128.970 se sont déplacés, soit une participation de 55,38%.
Ces résultats ne sont pas complets, puisqu'ils n'incluent pas les fédérations du Cher, de la Guadeloupe, de Wallis et Futuna, de Mayotte, de Guyane et de Martinique, ainsi que les Français de l'étranger et pourront être ajustés dans les prochains jours, a précisé M. Le Foll. Mais ils ont été approuvés par les mandataires des six motions réunis dans la nuit au siège du parti, rue de Solférino.
La première place de Ségolène Royal représente une petite surprise. Au début de la campagne, Bertrand Delanoë était donné largement favori. Le maire de Paris bénéficiait du soutien du Premier secrétaire sortant François Hollande, de Lionel Jospin, de Michel Rocard ainsi que de nombreux grands élus.
La présidente de la région Poitou-Charentes, qui propose une transformation profonde du parti, a sans doute bénéficié de la volonté de renouvellement d'une grande partie des militants du PS. Elle a su surfer sur la crise financière pour tenir un discours plus à gauche. La mise "au frigidaire" de sa candidature au poste de Premier secrétaire a aussi contribué à son score auprès de militants lassés par l'affrontement permanent entre présidentiables.
Mais si Mme Royal semble en position de force, rien n'est joué pour le congrès. Elle va maintenant devoir s'allier à d'autres motions pour constituer une majorité susceptible de diriger le parti. "Si nous arrivons en tête, l'offre d'alliance sera faite à tout le monde", prévenait-elle mercredi.
Ses proches s'efforçaient jeudi soir de ne pas céder au triomphalisme. "Le PS est dans la difficulté, ça nous donne une obligation de rassemblement", a commenté son mandataire Patrick Mennucci.
Bertrand Delanoë n'a pu que prendre acte de la victoire relative de sa rivale. Mais il est loin d'avoir abdiqué. Dans un communiqué publié après l'annonce des résultats, le maire de Paris a exclu "toute perspective d'alliance avec un parti qui ne s'assumerait pas clairement de gauche".
Bras droit du maire de Paris, Harlem Désir a exprimé la détermination des "delanoïstes" à "défendre dans le congrès" les options portées par leur motion, à savoir "un socialisme européen, écologiste, réformiste assumé", "un PS qui confirme son ancrage à gauche avec une clarification de sa stratégie d'alliance sans ambiguïté vis à vis du Modem", "un parti de militants, pas de supporters". Une conception du parti qui diffère de celle de Ségolène Royal.
Ségolène Royal devra aussi tenir compte des 25% obtenus par la motion Aubry. Les proches de la maire de Lille ont réitéré leur proposition d'une rencontre dans la semaine des responsables des motions. "On ne peut pas arriver au congrès sans avoir ébauché un minimum de solution", a déclaré son lieutenant François Lamy.
La gauche du parti pourra elle aussi jouer les arbitres à Reims. Son leader Benoît Hamon a vu dans son score la preuve de "l'aspiration au changement" des militants. Le jeune député européen a confirmé sa candidature au poste de Premier secrétaire: "je ne vois pas ce qui justifierait à cette heure-ci aujourd'hui que je renonce à cette candidature". AP
http://fr.news.yahoo.com/3/20081107/tpl-ps-congres-vote-cfb2994_3.html