Un document dévastateur pour Sarkozy publié par le magazine tchèque «Reflex»
Le magazine tchèque Reflex vient de publier un document dévastateur pour Nicolas Sarkozy, qu'il qualifie de «représentant d'une civilisation extra-terrestre». Il s'agirait d'une «transcription» - soumise à caution - d'une conversation à huis clos entre le premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, et le président français.
Sarkozy, «représentant d'une civilisation extra-terrestre»...
Nicolas Sarkozy n'avait pas besoin de cela, déjà en position délicate au sein de l'Union Européenne. Si ce document venait à être authentifié, il aurait l'effet d'une bombe. Jeudi 27 novembre, le magazine tchèque Reflex publiait ce qu'il affirme être la retranscription d'une discussion entre Nicolas Sarkozy et Mirek Topolanek, à Paris, le 31 octobre dernier, au cours de leur dernier déjeuner de travail. Ce document proviendrait «de cercles diplomatiques de haut-niveau». La page de garde est en fac-similé, avec papier à en-tête de l'ambassade tchèque à Paris. Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire prend la précaution de prévenir le lecteur : «vous allez avoir l'impression que la délégation tchèque a négocié avec le représentant d'une civilisation extra-terrestre». Bienvenue au club.
Dans le rôle du Marsien, Nicolas Sarkozy. Au cours de cette conversation, il tente dans un premier temps de convaincre son interlocuteur, qui prendra sa suite à la présidence de l'Union Européenne au 1er janvier 2009, de lui laisser la direction de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Et, comme à l'accoutumée, Sarkozy use d'un tact diplomatique sans égal sur cette planète.
«Seul contre tous les Arabes»
«Tu sais ce que c'est d'être seul contre tous les Arabes ? De les avoir au téléphone ? Ils sont terribles, je te jure», argumente-t-il avant de poursuivre : «Le président algérien Bouteflika, le Tunisien, le roi marocain, la Lybie, Israël. Un travail fou !». Ou qui rend fou, plutôt... Mirek Topolanek ne le contredit pas, et visiblement rempli de compassion, lui répond : «Oui, je sais, j'ai eu l'occasion d'en faire l'expérience. Nous avons eu quelques problèmes en Orient. Mais je sais pourquoi vous dites cela : l'Union pour la Méditerranée est votre bébé. Sans l'argent de la France, il ne survivra pas».
Nicolas Sarkozy propose alors un accord. «Ecoutez-moi. Vous deviendrez le leader de l'Europe de l'Est. Vous aurez besoin de moi. Je serai toujours au pouvoir, je ne suis pas prêt de partir. Qui croyez-vous que je préfère ? Angela [Merkel] ou vous-même ? Je vous aiderai et je suis sûr qu'à la fin de votre présidence, vous aurez la même autorité que la France vis à vis de l'Union pour la Méditerranée. Soutenez-moi aujourd'hui et je vous défendrai plus tard». Un peu plus loin dans le document, il s'en prend aussi à Berlusconi. Voilà pour le plus gros...
Tensions diplomatiques franco-tchèques
Suite à ce déjeuner à huis clos, Mirek Topolanek avait approuvé officiellement qu'il était prêt à voir la France prendre la tête de l'UPM, qu'il qualifiait alors de «bébé de Nicolas Sarkozy». «Le résultat de notre déjeuner est gagnant-gagnant», avait-il alors expliqué aux journalistes du Monde. Mirek Topolanek était venu à l'Elysée sur fond de tensions, car Paris s'inquiète de l'euroscepticisme - pour ne pas dire sarkoscepticisme - du président Vaclav Klaus. Et depuis ce rendez-vous, les relations entre la France et la République Tchèque se sont encore dégradées, suite à la bourde de l'«extra-terrestre» sur le bouclier antimissile (cf. article de demain). L'impétrant Vaclav Klaus ayant pris le loisir de déclarer que Sarkozy avait «la parole plus rapide que la pensée». D'où cette fuite ? A voir...
Six Tchèques et six Français participaient à cette entrevue. L'Elysée a fermement démenti : «Cette histoire est une invention complète», a déclaré Franck Louvrier, conseiller presse de Nicolas Sarkozy, qui considère que l'incident est clos. Le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, a présenté ses «excuses» à la France pour «cet incident inacceptable, et pour le fait qu'un texte aussi trompeur soit apparu». Mais le président Klaus s'est précipité sur l'occasion pour railler la «camaraderie» européenne de son premier ministre, et adversaire politique. La fin du mandat de Sarkozy s'annonce pour le moins difficile.
Nicolas Sarkozy se battrait avec autant de ferveur pour travailler avec... des Arabes ? Est-ce vraiment crédible ?
(Merci à Aurélien de nous avoir signalé cette information, du bord de sa fenêtre)
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")