2008, l'année de tous les dangers pour les banques françaises

Publié le par sceptix

De l'affaire Kerviel aux pertes de la Caisse d'Epargne en passant par les mécomptes du "subprime", 2008 a été une "annus horribilis" pour les banques françaises, loin des profits mirifiques des années précédentes.

Pourtant réputées rigoureuses en matière de prêts, elles ont imprudemment investi dans des produits financiers gagés sur des crédits consentis à des ménages américains insolvables.

Le risque qu'elles minimisent en France en ne prêtant qu'à des emprunteurs solides est revenu, comme un boomerang, plomber leur bilan par le canal de leur banque d'investissement.

Après avoir gonflé leurs résultats pendant plusieurs années, cette activité est devenue un boulet, générant près de 20 milliards d'euros de pertes.

2008 avait de toutes façons mal commencé : fin janvier, la Société Générale révèle une perte record de 4,9 milliards d'euros dont elle impute la responsabilité à un de ses traders, Jérôme Kerviel. Mis en examen, il reconnaît les faits, mais assure qu'il n'est pas le seul à agir ainsi et accuse la banque d'avoir fermé les yeux tant qu'il gagnait de l'argent.

La banque voit son image sérieusement écornée et les appels à la démission se multiplient contre son PDG Daniel Bouton.

Au printemps, la Société Générale, qui s'est recapitalisée, semble tirée d'affaire, mais ce sont les banques mutualistes qui traversent une mauvaise passe.

Natixis, d'abord, dont les pertes l'obligent à tailler dans ses effectifs. Et Crédit Agricole, dont le patron sauve tout juste son siège malgré un trou conséquent.

A l'été, les banques françaises semblent avoir soldé les comptes du "subprime".

Las ! Avec la faillite de l'américaine Lehman Brothers, dont elles détiennent des actifs, les voici de nouveau plongées dans la tourmente. Car non seulement elles y laissent des plumes, mais doivent aussi faire face à la perspective d'un effondrement du système bancaire.

L'argent, nerf de la guerre, se fait rare : les banques, affolées, refusent de se prêter entre elles et les grands investisseurs ne se fient plus qu'aux Etats. Les banques françaises peuvent compter sur leurs dépôts, à condition que leurs clients ne retirent pas leur argent dans un accès de panique qui les conduirait droit à la faillite.

"On ne sait pas combien de temps on va tenir ainsi", confie le 24 septembre le dirigeant d'une banque française, sous couvert d'anonymat. Quelques jours plus tard, Dexia, la banque franco-belge des collectivités locales, ne trouvant plus à se financer, échappe de peu à la faillite grâce à l'intervention des Etats belge, français et luxembourgeois.

Pour éviter le pire, le président Sarkozy assure que l'Etat garantira les dépôts jusqu'au dernier euro et un plan d'aide aux banques est concocté. Accusées de ne plus prêter aux ménages et aux entreprises, les banques doivent accepter, en échange, d'augmenter leurs crédits de 3 à 4%.

Octobre est le mois de tous les dangers. Les marchés sont si erratiques que les banques les moins expérimentées ne contrôlent plus les risques. La Caisse d'Epargne perd ainsi 750 millions à cause de l'initiative malheureuse d'un trader. Natixis, sa filiale, 500 millions.

Les banquiers ont le sentiment d'être passés à deux doigts de la catastrophe en 2008, mais 2009 ne leur dit rien de bon.

La crise économique va se traduire par une hausse des impayés, même si leur prudence dans l'octroi de crédit devrait leur éviter les pires difficultés.

Certains pronostiquent que le modèle de la banque d'affaires ne survivra pas à ce cataclysme, mais d'autres se montrent plus cyniques : "La finance a toujours été la finance".

http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?&news=6186267

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L
une annus hrribilis 2008 ?2009 sera alors une annus gigantus où bien des épargnants et déposants finiront avec des hémoroïdes horribilis.(lol)Joyeux noel à toi Bridge.
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