Pourquoi Obama ne peut que décevoir (vidéo)

Publié le par sceptix

Après deux mandats républicains, la loi de l’alternance voulait que la victoire aille aux Démocrates. Deux mandats qui plus est d’un certain George W. Bush, le président le plus décrié de l’histoire récente des Etats -Unis, empêtré dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan, dans les scandales de Guantanamo et d’Abu Ghraib, et les violations en série des droits de l’homme.

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D’autre part, la presse et Hollywood ont massivement soutenu Obama, candidat exotique et « libéral ». Les médias, toujours féroces, ont mis en pièce la malheureuse Palin, bien trop jeune et trop fraîche pour remplacer, au pied levé, un président risquant d’être défaillant en cours de mandat. Le choix de sa colistière par Mc Cain a effectivement été malheureux et s’est retourné contre lui. Les journalistes n’ont eu aucun mal à opposer un candidat jeune, beau parleur et portant beau à un candidat âgé, livide (et, vraisemblablement, encore sous traitement médical).

Le candidat noir a bénéficié de quatre fois plus de ressources financières que son adversaire malheureux. Or, en matière électorale, la répétition par les médias fait souvent la conviction. Wall Street - et les groupes de pression qui sont derrière - a voté pour Obama, après l’avoir choisi et construit sa carrière bien avant (1) .

Le rôle du vote ethnique a également été déterminant. Les Noirs ont voté Obama à 95 %, les Hispaniques à 60% et les Blancs à 30%. Le nombre des nouveaux électeurs inscrits , non « Caucasiens » pour la plupart, a atteint le chiffre faramineux de 10 % de l’électorat total.

Enfin, la crise financière a aussi joué un rôle décisif.

Dans ces conditions, le plus curieux dans cette curieuse affaire est que l’écart de voix entre le vainqueur et le vaincu ne soit que de 10 % et non bien davantage. Ce qui donne à penser que la coalition électorale qui a élu Obama est hétérogène et fragile à terme.

Pourquoi il ne peut qu’échouer (sauf miracle)

Ce n’est pas faute d’intelligence. L’homme est au contraire, très astucieux, très séduisant, et, disons le mot, fort sympathique. Mais ces qualités font un excellent candidat, mais pas forcément un bon président. D’autant plus qu’il est totalement inexpérimenté, quoiqu’en disent les médias.

Or les circonstances économiques sont un vrai cauchemar pour l’économiste et la situation inextricable. Ce n’est pas en enfournant des quantités gigantesques de crédits publics dans l’économie américaine que l’on va rétablir une économie profondément déséquilibrée par 10 à 15 ans de folie démagogique, précisément fondée sur un excès de crédit. En d’autres termes, hantés que nous sommes par le souvenir de la grande crise de 1929, en voulant à toute force éviter la récession, ne risque-t-on pas de tomber dans un mal bien plus grave encore, stagflation chronique ou dépression ?

Car où et quand a-t-on vu guérir le mal par le mal, le crédit par encore plus de crédits publics ? Et le déficit fédéral dans tout cela ? Et les impôts ? Et le déficit de la balance des paiements ? Et l’inflation ? Et la consommation ? Et la dette publique ? Et l’endettement extérieur ? Quid du dollar ?

Les Etats-Unis ont, pendant plus d’une décennie, vécu largement au dessus de leurs moyens en faisant appel démesurément au crédit de l’étranger (Chine, Japon, Moyen-Orient, etc.) Un redressement fondé sur une sévère cure d’austérité est inévitable. Ce n’est pas en sauvant de la faillite les banques, puis l’industrie, puis l’automobile, puis le consommateur surendetté, que l’on va guérir le mal mais, au contraire, l’entretenir et l’aggraver.

Pour guérir et revenir à la normale, il faudrait que l’Amérique (et le reste du monde ?) accepte une réduction forte et durable du niveau de vie associée à un relèvement vigoureux de l’effort productif. Obama sera-t-il capable d’appliquer ce traitement à un électorat qui attend tout de lui ? L’opinion publique américaine est-elle disposée à accepter ce remède de cheval ?


Sa communauté d’origine, les Afro Américains, qu’il a délibérément choisie pour poursuivre sa carrière (2) pourrait être la première déçue. Les Noirs américains ont très naturellement placé de grands espoirs en lui. Il ne pourra absolument pas y répondre, surtout dans les circonstances présentes. En conséquence, les Afro Américains risquent fort de se retourner contre lui avec d’autant plus de violence qu’ils seront déçus.

Les Blancs qui ont voté pour lui devraient assez rapidement figurer sur la liste des cocus… Voyant disparaître les perspectives d’un redressement rapide et aisé, ils n’auront que trop tendance à attribuer, fort injustement, cet échec à la couleur de sa peau.

Joe Biden a déjà prévenu qu’Obama ne pouvait que décevoir en matière de politique étrangère. Les médias du monde entier qui, par idéologie tiersmondiste, ont massivement « voté » pour lui finiront bien par émerger de leur extase onirique. Ils vont tôt ou tard réaliser que le nouveau président fera exactement comme l’ancien - ou pire (3) -, avec, peut-être, un peu plus de doigté.

Obama va hériter du monde multipolaire tant réclamé. Mais c’est un monde grouillant de contradictions et riche de frictions - boîte de Pandore ou « can of worms » (4) -. L’Europe en particulier va souffrir et être contrainte de devenir, enfin, adulte, c’est-à-dire maîtresse de son destin.

Personne ne sait encore qui est le véritable Obama, probablement même pas lui-même. Jouet instrumentalisé de groupes de pression américains et étrangers ou nouveau Lincoln ? L’avenir se chargera de nous le dire.

Yves-Marie Laulan

(1) Car, sauf à croire aux contes de fées, n’oublions pas que la famille d’Obama était très pauvre et totalement dépourvue de relais politiques ou familiaux. Lui-même est un homme sans racines, venu de nulle part. Il n’a été sénateur que deux années, c’est-à-dire pratiquement rien. Une bonne fée s’est donc manifestement penchée sur le berceau du futur président

(2) En épousant « Michelle », dès le début de sa carrière (alors qu’élevé par des grands-parents blancs, il aurait pu faire le choix inverse)

(3) Une confrontation avec l’Iran, et peut être la Chine, est inévitable, sans compter la Russie…

(4) Une boîte d’asticots

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Publié dans USA

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