Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy
Monsieur,
Vous avez parfaitement le droit d’apprécier le luxe ostentatoire, d’aimer les montres hors de prix ou les vacances de milliardaire, mais dans le contexte actuel de paupérisation des classes populaires, c’est indécent de la part du chef de l’État.
Il va de soi que vous êtes libre de vous comporter de manière vulgaire, et de vous montrer souvent trivial, parfois grossier. Mais vis-à-vis de notre jeunesse et de l’ensemble des éducateurs de France, l’exemple que vous donnez est déplorable.
Libre à vous également de vous imposer dans une réunion de copropriété pour vous préoccuper des problèmes de fosse septique des résidents du Cap Nègre, ou d’envoyer des escadrons de gendarmes protéger les brins d’herbe de la pelouse d’un ami du showbiz. Mais dans les deux cas, vous frisez le ridicule.
Et que dire de vos rodomontades permanentes, de vos fanfaronnades médiatiques ? À vous écouter, ou à lire les échos des journalistes qui vous suivent, rien dans notre monde ne saurait trouver de solution sans votre magistrale intervention : pas la moindre guerre, pas la plus petite crise. J’attendais un président, je vois un Matamore à l’égo hypertrophié, et je souffre des rires de nos voisins européens.
Tout cela, je l’ai pourtant accepté, bon gré mal gré. Mais il est une chose que je ne supporte plus : que vous puissiez continuer à prétendre être au-dessus des partis. À cet égard, je ressens comme une insupportable provocation la manière dont vous venez, une nouvelle fois, de modeler l’UMP à votre main et de vous afficher à sa dernière grand’messe dans le costume d’un chef de parti entouré de sa garde prétorienne.
À l’évidence vous n’êtes pas,
Résolument à gauche, je n’ai pas voté pour vous en mai 2007. Néanmoins j’ai toujours été respectueux du résultat des urnes et j’ai reconnu tous les présidents élus de notre pays comme des chefs d’État légitimes, quelle que soit leur couleur politique. Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, chacun a, durant son mandat, été MON président.
Vous l’étiez vous aussi. Jusqu’à ce jour. À compter de maintenant, je ne vous reconnais plus ce titre, même si vous restez, de droit, le chef d’État de la France, ce que je ne conteste pas. C’est pourquoi je m’adresse à vous par ce simple «
Je vous prie d’agréer, Monsieur, des salutations dont je vous laisse mesurer vous-même l’empressement à l’aune de ce qui précède.
agoravox.fr
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