MADAGASCAR : La tempête tropicale Jade fait beaucoup de victimes et de dégâts
Fanja Saholiarisoa
ANTANANARIVO, 10 avr (IPS) - Le bilan est encore provisoire depuis le passage de la tempête tropicale Jade qui a frappé Madagascar en début de semaine. Jusqu’à vendredi, neuf morts et plus de 36.000 sinistrés ont été enregistrés officiellement, et les dégâts sont estimés entre 15 et 25 pour cent sur toute la Grande île.
Les secours commencent à être coordonnés, mais les routes coupées par la violence des intempéries provoquées par la tempête dans plusieurs districts du pays, risquent de retarder les interventions. Par exemple, le district de Mampikony est enclavé dans le nord-ouest de l'île. "Le pont principal qui rallie ce district aux autres sur la route nationale 6 est coupé interdisant toute circulation. Seuls les canoes peuvent y circuler. Nous devons attendre que l'eau baisse", souligne le Bureau national des risques et des catastrophes (BNGRC).
Madagascar a été secoué de plein fouet par la tempête tropicale Jade qui est entrée par le nord-ouest de l’île lundi matin, et a sillonné beaucoup de districts avant de sortir par le sud-est dans la nuit de mardi. Le bilan officiel communiqué par le BNGRC fait état de neuf morts et 36.319 sinistrés, mais il pourrait s’alourdir davantage. Cinq morts sont enregistrés dans le district de Mananjary, dans le sud-est, trois autres à Mampikony, dans la région de Sofia, dans le nord-ouest, et un autre à Nosy Varika, un district de la côte sud-est de Madagascar.
La région d’Analanjirofo, dans la partie orientale de l’île, a été la plus touchée avec 25.000 sinistrés. Le district de Maroantsetra, sur la côte nord-est, détient le plus lourd bilan avec 18.926 sinistrés. Plus de 480 maisons sont décoiffées, tandis que quatre écoles ont été également touchées par les intempéries provoquées par Jade. On compte quelque 4.090 sans abris et 2.063 habitations détruites.
«La montée des eaux (des fleuves) fait souffrir presque tout le district, notamment dans le village de Vinanindidy où les habitants ont cherché refuge sur les hautes terres», explique à IPS, Mohammed Djaffar, adjoint au maire de la commune urbaine de Maroantsetra et membre du comité régional pour la gestion des risques et des catastrophes.
Des interventions d’urgences doivent s’organiser pour sauver ce district, selon l’organisation non gouvernementale (ONG) locale Medair. «Le district de Maroantsetra a besoin d’eau et d’assainissement. Dans beaucoup de villages, l’accès à l’eau potable est impossible car tous les puits sont contaminés par les eaux sales. Dans la commune d’Anjanazana, la hauteur de l’eau atteint encore un mètre», souligne Audrey Demaurex, un responsable de l'ONG Medair.
La population est traumatisée
«Nous n’avons jamais connu un tel désastre. Nous avons dû interrompre toutes nos activités vivrières depuis quelques jours car la montée des eaux est difficile à surmonter», se plaint à IPS, Jeannine Rakotoarinosy, une mère de famille habitant du village sinistré de Vinanindidy, dans la région d'Analanjirofo, dans l'est de l'île.
Selon le BNGRC, le district de Soanierana Ivongo, toujours dans la région d’Analanjirofo, dans l’est de l’île, vit une situation catastrophique, avec plus de 5.917 sinistrés répartis dans cinq communes sur les huit existantes. Mananara-Nord, un autre district de la même région d'Analanjirofo, compte plus de 1.110 sinistrés et 351 habitations endommagées.
La population se souvient encore de cette nuit d’horreur. «Nous avons entendu de fortes rafales de vent lundi matin puis elles ont repris tout l'après-midi de lundi. La tempête tropicale Jade a balayé les petites maisons sur son passage», raconte à IPS, Aimé Razafindradoda, un responsable de l'encadrement des secouristes de Mananara-Nord.
Le sud-est isolé
La région de Vatovavy Fitovinany, dans le sud-est de Madagascar, a enregistré également ses victimes, avec trois morts et plus de 7.483 sinistrés dans le district de Mananjary et 1.638 sinistrés à Manakara.
«Le district de Mananjary a subi beaucoup de dégâts matériels, en particulier des bâtiments administratifs décoiffés, dont l'hôpital communal et de nombreuses maisons détruites. La mort des trois personnes fait suite à un éboulement de terrain en dehors de la ville», explique Abdon Andriatsiferana, chef du district de Mananjary, qui indique que les sinistrés sont logés dans les écoles primaires publiques pour le moment.
Andriatsiferana ajoute que dans la journée de mardi, un vent fort a continué à terroriser toute la ville. «La montée des fleuves de Mananjary et des Pangalanes est alarmante. Trois personnes ont encore été prisonnières dans le fleuve d'Ambonaramena à cause des courants d’eau forts. Le sauvetage en pirogue et en vedette a été très difficile à cause des rafales de vents», affirme-t-il.
Le district de Vohipeno, dans le sud-est, compte pour sa part 1.500 sinistrés, et des communes environnantes sont isolées du fait des routes coupées. A Nosy Varika, tous les réseaux téléphoniques sont coupés, ce qui risque d'isoler le district.
Beaucoup de districts dans le sud-est de l’île risquent d’être enclavés parce que les différentes routes nationales sont coupées. Une mission de survol menée par l’équipe du BNGRC a fait une évaluation au cours d’une réunion de coordination des secours, jeudi à Antananarivo, la capitale malgache. La mission estime globalement entre 15 et 25 pour cent de dégâts sur tout le territoire après le passage de Jade.
Pour le moment, la communauté internationale n’a pas encore réagi, même si les Nations Unies ont lancé un appel mercredi en vue de mobiliser un fonds de 35,7 millions de dollars pour aider Madagascar à faire face à la crise alimentaire qui pourrait être aggravée par le passage de cette tempête. (FIN/2009)
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ANTANANARIVO, 10 avr (IPS) - Le bilan est encore provisoire depuis le passage de la tempête tropicale Jade qui a frappé Madagascar en début de semaine. Jusqu’à vendredi, neuf morts et plus de 36.000 sinistrés ont été enregistrés officiellement, et les dégâts sont estimés entre 15 et 25 pour cent sur toute la Grande île.
Les secours commencent à être coordonnés, mais les routes coupées par la violence des intempéries provoquées par la tempête dans plusieurs districts du pays, risquent de retarder les interventions. Par exemple, le district de Mampikony est enclavé dans le nord-ouest de l'île. "Le pont principal qui rallie ce district aux autres sur la route nationale 6 est coupé interdisant toute circulation. Seuls les canoes peuvent y circuler. Nous devons attendre que l'eau baisse", souligne le Bureau national des risques et des catastrophes (BNGRC).
Madagascar a été secoué de plein fouet par la tempête tropicale Jade qui est entrée par le nord-ouest de l’île lundi matin, et a sillonné beaucoup de districts avant de sortir par le sud-est dans la nuit de mardi. Le bilan officiel communiqué par le BNGRC fait état de neuf morts et 36.319 sinistrés, mais il pourrait s’alourdir davantage. Cinq morts sont enregistrés dans le district de Mananjary, dans le sud-est, trois autres à Mampikony, dans la région de Sofia, dans le nord-ouest, et un autre à Nosy Varika, un district de la côte sud-est de Madagascar.
La région d’Analanjirofo, dans la partie orientale de l’île, a été la plus touchée avec 25.000 sinistrés. Le district de Maroantsetra, sur la côte nord-est, détient le plus lourd bilan avec 18.926 sinistrés. Plus de 480 maisons sont décoiffées, tandis que quatre écoles ont été également touchées par les intempéries provoquées par Jade. On compte quelque 4.090 sans abris et 2.063 habitations détruites.
«La montée des eaux (des fleuves) fait souffrir presque tout le district, notamment dans le village de Vinanindidy où les habitants ont cherché refuge sur les hautes terres», explique à IPS, Mohammed Djaffar, adjoint au maire de la commune urbaine de Maroantsetra et membre du comité régional pour la gestion des risques et des catastrophes.
Des interventions d’urgences doivent s’organiser pour sauver ce district, selon l’organisation non gouvernementale (ONG) locale Medair. «Le district de Maroantsetra a besoin d’eau et d’assainissement. Dans beaucoup de villages, l’accès à l’eau potable est impossible car tous les puits sont contaminés par les eaux sales. Dans la commune d’Anjanazana, la hauteur de l’eau atteint encore un mètre», souligne Audrey Demaurex, un responsable de l'ONG Medair.
La population est traumatisée
«Nous n’avons jamais connu un tel désastre. Nous avons dû interrompre toutes nos activités vivrières depuis quelques jours car la montée des eaux est difficile à surmonter», se plaint à IPS, Jeannine Rakotoarinosy, une mère de famille habitant du village sinistré de Vinanindidy, dans la région d'Analanjirofo, dans l'est de l'île.
Selon le BNGRC, le district de Soanierana Ivongo, toujours dans la région d’Analanjirofo, dans l’est de l’île, vit une situation catastrophique, avec plus de 5.917 sinistrés répartis dans cinq communes sur les huit existantes. Mananara-Nord, un autre district de la même région d'Analanjirofo, compte plus de 1.110 sinistrés et 351 habitations endommagées.
La population se souvient encore de cette nuit d’horreur. «Nous avons entendu de fortes rafales de vent lundi matin puis elles ont repris tout l'après-midi de lundi. La tempête tropicale Jade a balayé les petites maisons sur son passage», raconte à IPS, Aimé Razafindradoda, un responsable de l'encadrement des secouristes de Mananara-Nord.
Le sud-est isolé
La région de Vatovavy Fitovinany, dans le sud-est de Madagascar, a enregistré également ses victimes, avec trois morts et plus de 7.483 sinistrés dans le district de Mananjary et 1.638 sinistrés à Manakara.
«Le district de Mananjary a subi beaucoup de dégâts matériels, en particulier des bâtiments administratifs décoiffés, dont l'hôpital communal et de nombreuses maisons détruites. La mort des trois personnes fait suite à un éboulement de terrain en dehors de la ville», explique Abdon Andriatsiferana, chef du district de Mananjary, qui indique que les sinistrés sont logés dans les écoles primaires publiques pour le moment.
Andriatsiferana ajoute que dans la journée de mardi, un vent fort a continué à terroriser toute la ville. «La montée des fleuves de Mananjary et des Pangalanes est alarmante. Trois personnes ont encore été prisonnières dans le fleuve d'Ambonaramena à cause des courants d’eau forts. Le sauvetage en pirogue et en vedette a été très difficile à cause des rafales de vents», affirme-t-il.
Le district de Vohipeno, dans le sud-est, compte pour sa part 1.500 sinistrés, et des communes environnantes sont isolées du fait des routes coupées. A Nosy Varika, tous les réseaux téléphoniques sont coupés, ce qui risque d'isoler le district.
Beaucoup de districts dans le sud-est de l’île risquent d’être enclavés parce que les différentes routes nationales sont coupées. Une mission de survol menée par l’équipe du BNGRC a fait une évaluation au cours d’une réunion de coordination des secours, jeudi à Antananarivo, la capitale malgache. La mission estime globalement entre 15 et 25 pour cent de dégâts sur tout le territoire après le passage de Jade.
Pour le moment, la communauté internationale n’a pas encore réagi, même si les Nations Unies ont lancé un appel mercredi en vue de mobiliser un fonds de 35,7 millions de dollars pour aider Madagascar à faire face à la crise alimentaire qui pourrait être aggravée par le passage de cette tempête. (FIN/2009)
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