Une nouvelle affaire Kerviel à la Société générale?

Publié le par sceptix

Des milliards de pertes, un service qui spécule sans contrôle, des responsables écartés...  Et le tout cela qui se déroule à la Société générale. Cela ne vous rappelle rien? Et bien, une affaire du même acabit que l'affaire Kerviel s'est produite dans la banque de ce cher Monsieur Bouton. Et, en plus, à la même période. Seulement, personne ne s'en est rendu compte, obnubilé par les pertes du jeune trader.

Tout était pourtant écrit dans les comptes de la banque. Certes pas de manière visible, puisqu'il fallait aller chercher dans les annexes pour faire une estimation de l'ampleur des dégâts. Mais ce qu'on y découvre est impressionnant. La banque reconnait un autre fiasco de quelque 5 milliards, qui pourrait même grimper jusqu'à 10 milliards.

Responsable cette fois-ci, non pas un trader, mais les responsables du département de la filiale de gestion alternative d'actifs, Société Générale Asset Management Alternative Investments (Sgam AI). Sgam AI a été laissé libre de spéculer grâce à une direction soit complice, soit défaillante. Résultat, aujourd'hui, ce département doit être fermé, ses anciens dirigeants ont été discrètement écartés, enfin, la filiale dont il dépend (Sgam), qui rassemble l'ensemble de la gestion d'actifs de la banque, va être vendu au Crédit agricole. Ce qui devrait conduire à la suppression de centaines de postes.

Je n'en dis pas plus. Et je vous incite à lire l'enquête que je publie demain dans Libération. La une, ainsi que quatre pages, sont consacrés à ce nouveau scandale au coeur de la Société générale.

Nicolas CORI

Des placements hasardeux pourraient coûter 5 milliards d'euros à la Société Générale

Une des plus grandes banques françaises, la Société Générale (SG), pourrait enregistrer entre 5

Une des plus grandes banques françaises, la Société Générale (SG), pourrait enregistrer entre 5 et 10 milliards d'euros de nouvelles pertes à cause d'investissements hasardeux réalisés par un département de sa filiale de gestion d'actifs (Sgam), affirme le quotidien Libération lundi. (© AFP Eric Piermont)

 

PARIS (AFP) - La Société Générale (SG) pourrait enregistrer entre 5 et 10 milliards d'euros de nouvelles pertes à cause d'investissements hasardeux, affirme lundi le quotidien Libération, ce que la banque française a démenti "formellement".

"En toute discrétion et bien caché dans les annexes de ses comptes, un autre fiasco de quelque 5 milliards d’euros est reconnu par la banque", après l'affaire Kerviel, qui avait déjà coûté 4,9 milliards de pertes en 2007, écrit Libération.

"Société Générale dément formellement les affirmations de Libération publiées ce jour", a réagi la banque dans une déclaration écrite envoyée à l'AFP.

Le quotidien ajoute que "même si, jusqu’à aujourd’hui, la banque n’a enregistré +que+ 1,2 milliard d’euros de pertes, la facture finale pourrait atteindre les 10 milliards".

De son côté, la Société Générale affirme que le quotidien "fait la confusion entre des pertes et le montant d'actifs transférés en 2008 des OPCVM de SGAM (sa filiale de gestion d'actifs, ndlr) vers Société Générale". Elle ajoute que "les pertes de SGAM au titre de l'exercice 2008 se sont élevées à 258 millions d'euros après impôt", comme indiqué lors de la publication de ces résultats en février, et sont "sans aucun rapport avec ce que prétend" le journal.

Libération indique néanmoins avoir interrogé la banque, qui "ne dément aucun de ces faits édifiants", écrit le quotidien, ajoutant que depuis, "elle s’est empressée de demander le départ de nouveaux responsables".

Libération explique que cette "perte colossale" est le fait d'"un département tout entier de la filiale en charge de la gestion d’actifs", appelé SGAM Alternative Investments (AI).

Ce département "a été laissé libre de spéculer" et a multiplié "par le passé les investissements hasardeux dans ce qu’on appelle des +produits structurés+", des produits financiers complexes.

Si "à ce jour, personne n'est accusé d'un quelconque délit", les patrons de la Société générale, Daniel Bouton, le président, et Frédéric Oudéa, le directeur général, ont "donné des ordres pour faire le ménage" dans cette filiale, dont "les principaux responsables ont été poussés discrètement au départ ou sont sur le point de l’être".

Profitant "de sa large indépendance" au sein de la banque, "deux personnes avaient la mainmise sur le département: Philippe Collas, un proche de Daniel Bouton, directeur général adjoint de la Société générale et patron de l’ensemble de la gestion d’actifs, ainsi que Philippe Brosse, le dirigeant opérationnel de Sgam AI", affirme Libération.

"L’entité Sgam va être démantelée et une partie vendue au Crédit agricole. Plusieurs centaines de personnes pourraient être licenciées lors d’un plan social qui sera lancé d’ici quelques mois", poursuit le journal.

Dans son démenti écrit, la Société Générale n'aborde pas ce point.

Fin janvier, le Crédit Agricole et la SocGen avaient annoncé la création d'une coentreprise dans la gestion d'actifs, détenue à 70% par la première et à 30% par la seconde.

© 2009 AFP
http://www.liberation.fr/depeches/0101564212-des-placements-hasardeux-pourraient-couter-5-milliards-d-euros-a-la-societe-generale

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