11 Septembre 2001 : les pompiers croient-ils aux théories du complot ?

Publié le par sceptix

Controverse brûlante : les pompiers croient-ils aux théories du complot ? (Slate.com)

Parmi les articles de la presse dominante abordant le sujet des théories du complot -officielle et alternatives- sur le 11 Septembre, rares sont ceux qui adoptent une approche objective et équilibrée (1). C’est le cas de ce court article publié sur Slate.com, l’un des plus gros sites d’actualité aux Etats-Unis, et qui expose simplement, sans passion et de façon factuelle les raisons du questionnement légitime sur le 11 Septembre. Le journaliste a rempli son devoir d’information honnêtement puisqu’il a pris la peine de se renseigner auprès de quelques-unes associations de professionnels réclamant le réouverture d’une enquête et renvoie le lecteur aussi bien vers les "enquêtes" gouvernementales que vers les sites du Mouvement pour la Vérité sur le 11/9.


 
Photo : Daniel Sunjata dans le rôle de Franco Rivera dans "Rescue Me"

Dans le nouvel épisode de la série dramatique "Rescue Me" (Sauvez-moi) de la chaîne FX, le pompier Franco Rivera se range à l’idée que le 11/9 était "un complot intérieur." Selon un article de l’édition dominicale du New York Times, les scénaristes ont ajouté cette assertion car l’acteur Daniel Sunjata est un "truther" (NDT : "chercheur de vérité") ; pourtant, ces allégations ont offensé les vrais pompiers qui travaillent comme conseillers sur le script. C’est pourquoi l’Explainer s’interroge : Y a-t-il des pompiers pour croire aux théories du complot du 11/9 ?

Oui. Rien ne prouve que les pompiers gagnés aux théories du complot soient plus nombreux que dans le reste de la population. (Selon un sondage réalisé par Zogby en 2007, 26% des Américains pensent que le gouvernement "a laissé faire". Un sondage réalisé en 2006 par Scripps-Howard en a comptabilisé plus d’un tiers.) Mais certains pompiers croient réellement que le gouvernement a été derrière le 11/9 et se réfèrent au fait qu’ils furent les premiers sur place pour attirer l’attention sur leurs affirmations.

La théorie du complot la plus commune soutenue par les pompiers est que les Tours Jumelles - tout comme un troisième bâtiment, le World Trade Center 7- se sont effondrées, non pas à cause des avions, mais grâce à une démolition contrôlée. Le 11 septembre, un reporter de NBC a cité Albert Turi, Chef du Département de la Sécurité Incendie de New York, qui pensait que des explosifs avaient été placés dans l’une des tours. Après les attaques, Le Département Incendies de New York a interrogé des pompiers pour établir une histoire orale du 11/9. Ces enregistrements - qui n’ont pas été révélés avant 2005 - comportent de nombreuses références aux explosions entendues juste avant la chute des bâtiments. Un site Web créé en 2008, "Les Pompiers pour la Vérité sur le 11/9", affirme que le gouvernement a détruit les preuves montrant que le World Trade Center a été soufflé. Ce site héberge une pétition demandant au Congrès de prendre en considération la possibilité que "des accélérateurs exotiques" ont détruit les bâtiments. (L’Institut National des Standards et de la Technologie, qui a enquêté sur l’effondrement du World Trade Center 7, a conclu qu’ "il n’y a pas eu d’explosions dans le bâtiment et qu’il n’a pas été trouvé de preuves soutenant la survenue d’un phénomène explosif.")

Une autre théorie commune est que les agents fédéraux ont retrouvé trois des quatre boîtes noires des avions et les ont cachées ou détruites car elles contenaient des preuves compromettantes. Nicholas DeMasi, un pompier affecté autrefois à l’Engine Company 261 dans le Queens, a été cité dans un procès-verbal de 2003 comme ayant été présent lorsque les agents fédéraux ont fait cette découverte. Quelqu’un d’autre a confirmé sa version. Bien que ses affirmations soient contredites par le Rapport de la Commission sur le 11/9, affirmant que les boîtes n’ont jamais été retrouvées, de nombreux "Truthers" préfèrent croire qu’on a tenté d’étouffer l’affaire.

D’autres professions rassemblent-elles leurs compétences pour mettre à mal la version officielle ? Absolument. Les "Architectes et Ingénieurs pour la Vérité sur le 11/9" mettent en exergue les lois de la physique lors de l’effondrement des tours - il s’agit de la vitesse d’une "chute libre", de l’éjection latérale de l’acier, de la pulvérisation en plein ciel du béton"- comme preuves qu’elles n’ont pu tomber par le seul impact des avions. Les "Pilotes pour la Vérité sur le 11/9" ont leurs propres théories focalisées sur les boîtes noires des avions et les trajectoires empruntées. Ils soutiennent, par exemple, que les pirates de l’air du vol 77 d’American Airlines auraient dû accomplir une manœuvre extrêmement difficile pour frapper le Pentagone à cet endroit. Les "Juristes pour la Vérité sur le 11/9" concluent que l’enquête de la Commission a été insuffisante. Les "Spécialistes pour la Vérité sur 11/9 et la Justice" (à ne pas confondre avec leurs rivaux, les "Spécialistes pour la Vérité sur le 11/9") s’attaquent aux aspects scientifiques de l’effondrement des tours, tels que les résidus de matériaux explosifs comme le thermate qu’on prétend avoir retrouvé dans la poussière à Ground Zero. Une corporation notable qui n’a pas son propre groupe pour la Vérité sur le 11/9 est la Police. 

L’Explainer remercie Mike Berger de 911Truth.org, Mark Fenster de l’Université de Floride, Erik Lawyer des Firefighters for 9/11 Truth ("Pompiers pour la Vérité sur le 11/9"), ainsi que Barrie Zwicker.

Par Christopher Beam (le 8 avril 2009) pour Slate.com
Traduction par apetimedia pour ReOpenNews


(1) Quelques exemples d’articles de presse traditionnelle "équilibrés" :

Les précédentes ReOpenNews sur la série "Rescue Me" :

 http://www.reopen911.info/News/2009/05/05/controverse-brulante-les-pompiers-croient-ils-aux-theories-du-complot-slatecom/

  • Commentaire de Phoebus
  • Vraie bonne nouvelle que cet article, et qui prouve qu’on a tort de désespérer de la corporation des journalistes.
    Pour ceux que cette 5e saison de “Rescue Me” intéresseraient, les trois premiers épisodes (en VO sous-titrée) sont téléchargeables ici :
    http://www.emule-island.com/telecharger-rescue-me-les-heros-du-11-septembre-saison-5-vostfr-series-tv-14486.divx
    Les épisodes suivants arriveront au fur et à mesure de leur diffusion.

    L’administration Bush a intimidé les témoins lors des auditions de la Commission d’enquête sur le 11-Septembre

    En remettant en cause le fonctionnement autoritaire de l’Administration Bush et en souhaitant plus de transparence dans l’exercice du pouvoir, l’Administration Obama a ouvert une boîte de Pandore. De nombreux documents jusqu’ici secrets sont déclassifiés. Parmi eux, des notes internes de la Commission d’enquête sur le 11-Septembre. Celle que nous publions aujourd’hui atteste que des pressions ont été exercées sur les fonctionnaires et militaires ayant comparu devant la commission afin qu’ils ne répondent pas aux questions relatives au rôle et à la réaction de l’Administration face aux attentats.


     
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    Les membres de la Commission « d’enquête » sur les attentats du 11-Septembre.

    On savait que la Commission d’enquête du les attentats du 11-Septembre était une mise en scène visant à valider la version gouvernementale des attentats en se substituant à une enquête judiciaire ou parlementaire. Après d’interminables tergiversations, le président Bush avait nommé lui-même une commission indépendante du Congrès qui n’avait pas manqué de l’innocenter de toute erreur ou culpabilité dans cette tragédie. Devant la colère des familles de victimes, M. Bush avait d’abord confié la présidence de cette commission au docteur Henry Kissinger [1] assisté de George J. Mitchell. Puis devant le tollé suscité par ces nominations, il les avaient remplacés par un ancien administrateur de la National Endowment for Democracy (NED), le républicain Thomas Kean, assisté par le démocrate Lee Hamilton [2]. Cependant, comme l’a montré Philip Shenon, journaliste au New York Times, le travail de la commission était en réalité encadré par son directeur exécutif, Philip Zelikow, en étroite collaboration avec Condoleezza Rice et Karl Rove [3]. M. Zelikow s’est attaché à écarter tous les témoins incontrôlables. Le schéma détaillé du rapport et les conclusions qu’il devait établir avaient été rédigés avant même que ne commencent les auditions. Le document que nous publions aujourd’hui atteste de la surprise des personnels de la commission devant les pressions exercées sur les fonctionnaires et militaires auditionnés pour qu’ils ne livrent aucune information qui s’écarte de ce schéma. Il va de soi que les recommandations des personnels de la commission pour plus de transparence n’ont jamais été prises en compte par les commissaires. [4].

    Document

    Circulation limitée aux membres de la commission

    A : Dan Marcus et Steve Dunne
    De : Kevin Scheid, Col. Lorry Fenner et Gordon Lederman
    Date : 2 octobre 2003
    Objet : Intimidation des témoins par les représentants de l’Exécutif

    Au cours des entretiens de l’équipe 2 et d’autres, nous avons observé trois tendances concernant les représentants (« surveillants ») du Pouvoir exécutif présents [5].

    En premier lieu, ce qui manque aux agences c’est une définition commune de la fonction des surveillants durant les entretiens. Les différents point de vue des agences incluent : (1) les surveillants comme représentants des agences, devant s’assurer que le personnel de la commission se conforme à l’accord entre l’Exécutif et la commission concernant l’étendue concrète de l’enquête menée par la commission ; (2) les surveillants en tant que participants aux entretiens, répondant aux questions adressées aux témoins ; (3) les surveillants en tant que rapporteurs des agences, rendant compte auprès de leur agence respective des directions prises par l’enquête de la commission et des réponses des témoins au mot près ; (4) les surveillants en tant que conseillers, pouvant être consultés par les témoins durant les entretiens ; et (5) les surveillants en tant que greffiers d’actes précis survenus lors des entretiens, comme par exemple la transmission de documents soumis par les témoins au personnel de la commission. Nous suggérons que Dan Levin [6] formule une définition commune du rôle de la présence des surveillants aux entretiens.

    En second lieu, les surveillants ont parfois répondu aux questions adressées aux témoins. Il est important pour notre enquête que nous puissions déterminer non seulement comment la communauté du renseignement est censée fonctionner dans le cadre de sa politique et de ses procédures, mais également comment celle-ci fonctionne réellement. Lorsque nous avons souhaité entendre des témoins au sujet de certains rôles et responsabilités au sein de la communauté du renseignement, les surveillants ont préempté les réponses des témoins en se référant à la politique et à la procédure formelles. En conséquence, les témoins n’ont pas répondu à nos questions et nous nous sommes trouvés dans l’impossibilité de comprendre le fonctionnement réel de la communauté du renseignement et la vision des témoins de leur rôle et responsabilités.

    Troisièmement, les surveillants ont adopté des postures physiques et une attitude qui, selon nous, intimident les témoins afin qu’ils ne donnent pas de réponse complète et sincère à nos questions. Les surveillants se sont la plupart du temps installés à côté des témoins et face au personnel de la commission, suggérant aux témoins qu’ils sont également des participants à l’entretien et qu’ils ont le même statut que ces derniers. De plus, les surveillants prennent note au mot près des déclarations des témoins, ce qui d’après nous suggère aux témoins la possibilité que leurs supérieurs examinent ultérieurement leur témoignage et puissent les sanctionner. Nous pensons que l’impact global du comportement des surveillants, intentionnellement ou non, est d’intimider les témoins et de faire obstruction à des réponses exhaustives et sincères. En outre, la prise de note exacte par les surveillants facilite, pour les agences, la tâche consistant à informer les futurs témoins de la direction prise par l’enquête de la commission et permet aux agences de préparer les futurs témoins de façon explicite ou implicite.

    Nous vous demandons de soulever la question de l’attitude des surveillants auprès du Pouvoir exécutif afin de faire en sorte qu’ils n’agissent plus ainsi à l’avenir. L’énoncé de principes ci-joint sera peut-être utile afin de définir le rôle et l’attitude des surveillants. Nous vous sommes par avance reconnaissants pour votre aide. Merci.

    Principes encadrant les représentants de l’Exécutif participant aux entretiens menés par la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis

    (1) Le but de la présence de représentants de l’Exécutif (« surveillants ») lors des entretiens est de s’assurer que les questions du personnel de la commission se limitent au champ d’investigation négocié entre l’administration et la commission. Si un surveillant estime qu’une question outrepasse cet accord, alors le surveillant doit immédiatement émettre une objection.

    (2) Un seul surveillant pourra participer à l’entretien même si le témoin a occupé des fonctions dans plusieurs agences. Le personnel de la commission est susceptible d’entendre un tel témoin au sujet de ses activités dans n’importe laquelle de ces agences. L’Exécutif devra préciser avant chaque entretien si le témoin a occupé des fonctions dans plus d’une agence et devra décider quelle agence dépêchera un surveillant pour participer à l’entretien.

    (3) L’ambassadeur ou l’adjoint au chef de mission désignera le surveillant pour les consultations entre le personnel de la commission et les représentants de gouvernements étrangers hors des États-Unis. Le département d’État désignera le surveillant pour toute consultation de ce type sur le territoire des États-Unis. Le personnel de la commission pourra solliciter d’autres représentants de l’Exécutif afin qu’ils participent à ces consultations.

    (4) Les anciens employés du Pouvoir exécutif pourront choisir de solliciter un surveillant délégué par l’Exécutif afin qu’il participe à leur entretien.

    (5) Le personnel de la commission annoncera le début de l’entretien à l’heure prévue sans attendre un surveillant tardif.

    (6) Les surveillants ne répondront pas aux questions adressées aux témoins. Un surveillant souhaitant fournir des informations au personnel de la commission pourra le faire par écrit à l’issue de l’entretien.

    (7) Les surveillants garderont « profil bas » pendant l’entretien, par exemple en s’installant derrière les témoins de façon à ce que ces derniers ne les voient pas. Dans tous les cas, les surveillants prendront place selon les instructions du personnel de la commission.

    (8) Les surveillants ne prendront pas note mot pour mot des entretiens, ce dont le personnel de la commission informera les témoins.

    (9) Si un témoin souhaite consulter le surveillant, alors ce témoin doit demander une suspension temporaire de l’entretien.

    (10) Si un surveillant enfreint une quelconque disposition parmi celles énoncées ci-dessus, alors le personnel de la commission pourra suspendre et reprogrammer l’entretien, de même il pourra interdire à ce surveillant de participer à tout entretien futur.

    Documents joints
    (Format Acrobat - Cliquez sur le document pour télécharger) (PDF - 615.7 ko)

    Publié sur le réseau Voltaire (http://www.voltairenet.org/article159916.html)
    Traduction : Réseau Voltaire

     


    Références :

    [1] « Le retour d’Henry Kissinger », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 novembre 2002.

    [2] Henry Kissinger est aujourd’hui l’un des trois principaux conseillers informels du président Obama. John Mitchell est envoyé spécial du président Obama au Proche-Orient. Tandis que Lee Hamilton est président du Conseil pour la Sécurité de la patrie. Le nom de Thomas Kean est évoqué pour présider une commission d’enquête sur l’usage de la torture par l’administration Bush.

    [3] The Commission : The Uncensored History of the 9/11 Investigation, par Phillip Shennon, Twelwe éd., 464 pp., 2008.

    [4] Pour une analyse des Omissions et manipulations de la Commission d’enquête, on se reportera au livre éponyme du professeur David Ray Griffin.

    [5] NdT. Le terme original « minder » est trivial et ambigu. Il peut être traduit en général par « ange gardien » et désigne ici les agents chargés d’accompagner les fonctionnaires et militaires cités à comparaître devant la commission. Cependant on ne sait s’ils assistent les témoins pour que ceux-ci ne fassent pas des déclarations qui se retournent contre eux ou pour qu’ils ne fassent pas de déclarations qui se retournent contre l’agence qui les emploie. Pour rendre compte de cette ambigüité, nous avons choisi de traduire « minder » par le mot, également ambigu, de « surveillant ».

    [6] Daniel Levin était à l’époque assistant de l’Attorney general des États-Unis. il dirigeait le bureau chargé de formuler la doctrine légale de l’Administration. Il s’est illustré, en 2004, en autorisant le waterboarding (forme améliorée du supplice de la baignoire) pourvu qu’il soit pratiqué sous certaines conditions.

    http://www.reopen911.info/News/2009/05/06/l%e2%80%99administration-bush-a-intimide-les-temoins-lors-des-auditions-de-la-commission-d%e2%80%99enquete-sur-le-11-septembre/

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