Changement de clowns mais le cirque continue

Publié le par sceptix

Frédéric Mitterrand : la gauche caviar à la Culture

Frédéric Mitterrand, neveu de l’ancien Président de la République François Mitterrand et actuel directeur de la Villa Médicis a confirmé son arrivée au Ministère de la Culture. A la veille du remaniement, annoncé pour mercredi.

La première tête est tombée. Christine Albanel, victime de son ratage sur la loi Hadopi, doit quitter le gouvernement. Elle cédera sa place à Frédéric Mitterrand, en poste à la Villa Médicis depuis juin 2008. Elle défendra ses convictions jusqu’à demain, ou plus tard dit-elle, mais il est peu probable qu’elle garde une place au sein de l’équipe remaniée. Nicolas Sarkozy avait annonçé de légers changements, le couperet est tombé, c’est un véritable coup médiatique !

Il a réussi son plus joli tour, avec Bernard Kouchner, en s’arrogeant deux des plus belles figures qui incarnent la gauche caviar. Alors que des soupçons pesaient, de la part de militants UMP excédés, sur la réelle utilité de l’ouverture, cette annonce fait figure de surprise. D’autant que le nom de Mitterrand reste attaché à l’oncle du nouveau Ministre, symbole éminent de la gauche française. Nicolas Sarkozy a pêché un gros poisson, et comme à son habitude, cette nomination relève du "gagnant-gagnant."

Le tout-à-l’égo

Frédéric Mitterrand a annoncé son arrivée avant tout le monde, en la qualfiant de "tâche exaltante", qu’il assurera avec "honneur." Certains y verront le signe de son indépendance, bien décidé à ne pas revendiquer son statut de nommé qui lui avait déjà permis d’excercer la fonction de Président de la Villa Médicis, sous l’injonction du chef de l’Etat. Mais cette précipitation est plutôt le symbole de son égotisme qu’un poste de Ministre parviendra peut-être à suffir. Successivement animateur de télévision, écrivain, scénariste, producteur et réalisateur, et désormais incarnation de la culture française, d’aucuns ont peine à croire que cette mission assèchera son besoin de reconnaissance.

Le Ministère de la Culture, d’autant plus sous Nicolas Sarkozy, fait figure de poste-godillot. Le pouvoir n’est plus Rue de Valois, il s’est exilé dans les bureaux des conseillers du chef de l’Etat. Il a déserté, comme dans tous les ministères. Peu se souviennent des différents Ministres de la Culture, à l’exception d’André Malraux, le premier, écrivain et favori du Général de Gaulle, ou encore Jack Lang, figure de proue de l’élite culturelle autoproclamée, à l’origine de la Fête de la Musique. Rien ne laisse présager que le nom de Frédéric Mitterrand figurera dans les annales des différents représentants de la culture française.

La culture est forcément de gauche

Nicolas Sarkozy, par cette nomination, affaiblit encore une fois la gauche ; et démontre que la limite entre cette gauche caviar représentée par Frédéric Mitterand, et l’UMP ; se réduit comme peau de chagrin. Mais le chef de l’Etat avait déjà entamé cette décomposition de l’opposition en désigant Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel, Eric Besson, Fadela Amara ou Martin Hirsch ministres ou haut commissaires. Sa volonté est d’affadir la gauche, mais il sait que la tuer lui serait préjudiciable. Qu’un gouvernement sans opposants n’est plus légitime.

Cette nomination relève d’autre chose que la simple volonté de dézinguer la gauche. Premièrement, Frédéric Mitterrand est-il encore de gauche, ou l’a-t-il déjà été ? A cette question ennuyeuse, il a répondu "je leur laisse [à ceux qui s’interrogent] le soin de répondre à la question." Pour se comparer ensuite à son oncle : "François Mitterrand quand il ne voulait pas répondre ne répondait pas. Je suis pareil." Une habile manière d’esquiver la question, et attiser les doutes. Deuxièmement, elle relève de la logique de Nicolas Sarkozy, qui considère que la culture est nécessairement de gauche. Avec Carla, Frédéric incarne la culture dans toute sa splendeur. Or, cette gauche est-elle encore la gauche ?

Plus rien n’étonne sous Nicolas Sarkozy, pas même la nomination d’un descendant des Mitterrand dans un gouvernement de droite. Etonnant ? "Nicolas Sarkozy a bien été ministre au temps de Mitterrand", a répondu le nouveau Ministre.

Jérémy Collado

http://www.humanite.fr/Frederic-Mitterrand-la-gauche-caviar-a-la-Culture

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P
Juste un mot pour dire que j'ai mis cet article sur mon blog
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P
Le politique à toujours besoin d'être mis en avant. La communication est sa drogue, est Sarko est le lus dopé de tous !!Frédérique Mittérand a tout de même été à un moment au PRG, mais lui aussi par se besoin de reconnaissance, a voulu prendre le contre pied de Tonton...mais j'y pense, Tonton n'a pas soutenu également Chirac en 95 ?
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F
Bonjour Mamie Sceptix,Ton blog mérite bien son nom, surtout avec cet article que je viens de déguster. Gauche, droite, est-ce que cela existe encore aujourd'hui ? Non puisque l'ouverture apparente musèle les rivaux d'hier. Ce qui est certain c'est que le nouveau ministre n'a jamais été de gauche : il a su profiter de la position du tonton pour se mettre en avant. D'ailleurs, il n'a jamais caché qu'il était de droite. Revisons donc nos classiques : l'esprit de famille ne fait pas l'allégeance. Je rigole, ça va de soi, car l'ouverture n'est qu'une porte de plus en plus étroite. Les transfuges "apparents"  de gauche entrés au gouvernement ne sont ni plus ni moins que des hommes de droite, prêts au transformisme politique pour ne pas êtres les oubliés du pouvoir quel qu'il soit.
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