General Motors: le gouvernement met la pression pour empêcher un enlisement du dossier

Publié le par sceptix

NEW YORK - Le gouvernement américain a pesé de tout son poids mercredi sur le tribunal des faillites de New York pour empêcher un enlisement du dossier General Motors, en soulignant que son soutien n'irait plus de soi si la procédure n'était pas bouclée d'ici le 10 juillet.

"Nous ne pouvons pas nous engager de manière illimitée dans le temps", a souligné Henry Wilson, l'une des membres du groupe de travail de la Maison Blanche sur l'automobile lors de son audition.

GM, qui a déposé son bilan le 1er juin, veut faire valider par le tribunal des faillites de New York une motion permettant la cession de ses actifs sains à un "nouveau" GM. Mais la procédure est ralentie par un feu roulant d'objections de parties prenantes qui s'estiment lésées par ce plan.

Le juge en charge du dossier, Robert Gerber, a manifesté son souhait d'aller vite, survolant rapidement nombre des 850 motions déposées contre le plan de restructuration. Mais au deuxième jour des auditions, nombre d'avocats des plaignants n'avaient toujours pas pu être entendus.

Le petit concurrent de GM, Chrysler, avait réussi à faire approuver son plan de restructuration dans le délai record de 40 jours début juin, malgré l'opposition tenace de créanciers minoritaires qui sont allés --en vain-- jusqu'à la Cour suprême américaine.

Reste que la complexité du dossier GM pourrait ralentir le processus, sans compter les possibles appels d'un feu vert à la motion.

Le "nouveau" GM qui doit émerger de la faillite sera détenu à 60,8% par l'Etat américain, à 11,7% par l'Etat canadien et à 17,5% par le syndicat automobile américain UAW. Les créanciers détiendront 10% en échange de l'annulation de 27 milliards de dollars de dette.

Mais rien n'est prévu pour les actionnaires actuels et GM s'est étonné de la résistance de son cours de Bourse. Le constructeur a mis en garde ses actionnaires contre une inéluctable déconvenue, dans la mesure où la valeur de leurs titres devrait être ramenée à zéro à l'issue de sa restructuration.

Harvey Miller, un des avocats de GM, a fait valoir devant la cour qu'en cas de liquidation, les opposants se retrouveraient sans rien. Et les conséquences sociales pourraient être dévastatrices: "nous ne parlons pas de 20.000 suppressions d'emplois, nous parlons de 90.000 employés aux Etats-Unis, 200.000 dans le monde"... sans parler des milliers de salariés chez les équipementiers.

Depuis son dépôt de bilan, la position du groupe s'est encore aggravée. Ses ventes aux Etats-Unis ont chuté en juin de 33,6% sur un an.

GM, a fait valoir Me Miller, "continue à perdre de l'argent et la cour n'a d'autre choix que d'approuver la vente ou de liquider la compagnie". En cas de feu vert, un retour en Bourse pourrait être envisagé, selon lui, "dès 2010", d'autant que le gouvernement américain a toujours affirmé sa volonté de rendre le groupe au secteur privé le plus rapidement possible.

(©AFP / 02 juillet 2009 01h32)

Publié dans USA

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