Hilary Clinton en Afrique (ha ha ha !!!)
Mardi 18 août 2009, par Stéphanie Plasse | | | | | | | |
Après un marathon de onze jours dans sept pays africains - Kenya, Afrique du Sud, Angola, République démocratique du Congo, Nigeria, Liberia, Cap-Vert, la secrétaire d’Etat américaine a-t-elle réussi à tracer le chemin du retour de l’Amérique en Afrique, comme le laissent entendre certains observateurs ? Ce qui est sûr c’est qu’elle a su mettre à profit le capital de popularité de Barack Obama sur le continent, pour renforcer les relations entre les Etats-Unis et les pays clés de l’échiquier africain. Hillary Clinton n’a pas choisi au hasard les pays à visiter. Elle a opté pour deux types d’Etats : ceux qui ont fait le choix de la démocratie, et ceux qui par leurs richesses énergétiques, suscitent de l’intérêt. Pour attirer des investisseurs, les Etats Africains doivent se plier aux exigences de la bonne gouvernance.
« La seule ouverture des marchés ne suffit pas pour attirer des investissements, il faut des lois qui sont appliquées, la transparence, la responsabilité », avait déclaré Barack Obama, le chef d’Etat américain, en juillet dernier, lors de sa visite éclair au Ghana. Un discours qui allait donner le ton à la tournée de la secrétaire d’Etat américaine. C’est donc sans surprise qu’à chaque étape de sa visite, Hillary Clinton a appelé à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption. « Nous n’édulcorons pas les problèmes, nous ne reculons pas devant eux, notre préoccupation est d’aider à canaliser les espoirs et aspirations des populations de l’Afrique, dans une voie qui change la direction de leurs pays », a-t-elle lancé, vendredi, au Cap-Vert, au terme de sa tournée africaine. Ce pays insulaire de cinq cents mille habitants au large de l’Afrique de l’Ouest est perçu comme un modèle démocratique. Ce qui lui vaut le soutien américain.
La veille de son séjour au Cap Vert, la chef de la diplomatie américaine avait loué au Liberia, qui est depuis fin 2005 le seul Etat Africain dirigé par une femme élue au suffrage universel, le même effort de démocratie et de bonne gouvernance. L’Amérique est prête à travailleur avec les Africains, mais elle ne dispose pas de « baguette magique » pour faire disparaitre leurs problèmes, avait assuré Hillary Clinton. Aux bons élèves de la démocratie, les bonnes notes. Aux cancres, la note qu’ils méritent. Pour Tom Wheeler, chercheur à l’Institut sud-africain des Affaires internationales, la nouvelle administration américaine a imprimé « un changement de style et de substance » à ses relations avec l’Afrique.
La « Chinafrique » sur la sellette
Mais les bonnes intentions démocratiques ne peuvent pas à elles-seules justifier le déploiement diplomatique américain en Afrique sub-saharienne. Les Etats Unis, on le sait, sont avant tout venus chercher des opportunités d’affaires dans un continent qui, en dépit des pillages et des gaspillages, demeure très riche en ressources énergétiques. Et dans ce domaine, le gouvernement américain sait qu’il doit affronter une rude concurrence de la Chine. Peu regardante sur le respect des droits de l’Homme et vorace en ressources énergétiques, l’empire du Milieu a investi ces dernières années à tout-va en Afrique, au point de devenir le premier créancier de nombre de pays, loin devant leurs partenaires occidentaux habituels.
Une nouvelle donne perçue avec inquiétude du côté de Washington. C’est sans doute ce qui explique le choix comme pays-étape de la tournée d’Hillary Clinton, le Nigeria et l’Angola. Le premier fournit 8% de la consommation américaine d’or noir et le second, 7 %. Hors, ces deux pays figurent parmi les principaux bénéficiaires des investissements chinois. La présence de ces deux pays dans l’agenda de la secrétaire d’Etat américaine répondait donc à une stratégie de contre-offensive.
Même pour un pays comme la République démocratique du Congo (RDC) où Hillary Clinton a beaucoup parlé de la violation des droits de l’Homme, la recherche d’opportunités d’affaires n’était pas absente. Le sous-sol de la RDC est extrêmement riche en ressources minières et énergétiques. C’est d’ailleurs la convoitise de ces richesses qui est à l’origine des conflits qui depuis plus de dix ans déstabilisent ce pays. On a ainsi vu la main de Washington derrière le soudain rapprochement entre MM Joseph Kabila et Paul Kagamé les présidents du Congo et du Rwanda, qui à la surprise générale ont décidé d’enterrer la hache de la guerre en janvier dernier, et annonçant dans la foulée des projets économiques communs. Pour son déplacement en RDC, la secrétaire d’Etat américaine était d’ailleurs accompagnée de Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale…
Bémols
L’Amérique tisse ainsi sa toile en Afrique. Mais à la différence des autres visiteurs occidentaux, la secrétaire d’Etat américaine n’a pas fait de promesses de financement majeures. Les rares chiffres dont elle a fait état concernent la hausse des fonds pour la lutte contre le sida en Angola, et l’augmentation des aides pour lutter contre les viols en RDC. Certaines sources font toutefois état d’un plan de 20 milliards de dollars prévu par l’administration Obama en faveur des huit nations les plus riches d’Afrique. Une somme qui servira à dynamiser l’agriculture en Afrique, de sortes que les Africains puissent s’attaquer eux-mêmes au problème de la malnutrition.
Il va donc falloir attendre pour voir. Pour l’instant, même si les observateurs s’accordent à dire que la tournée d’Hillary Clinton a été plutôt réussie, seules des actions concrètes permettront de faire la différence entre les grands discours, la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques, et la volonté réelle d’aider à l’amélioration des conditions de vie des Africains.
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Source : Afrik.com
Chronique diplomatique - Une seule question à Hillary Clinton : Qui a causé la mort de 6 millions de Congolais ? | La diplomatie américaine - démocrate comme républicain - a toujours fait faux dans une théorie faite à sa guise. Pendant une dizaine de jours, Hillary Clinton la secrétaire d’Etat américaine, épouse de l’ancien Président démocrate Bill Williams Clinton, a sillonné l’Afrique de l’Est à l’Ouest. Une grande promenade de santé. Il n’y avait rien de nouveau dans la valise diplomatique de Hillary Clinton que le financement du Sida en Afrique, le vieux programme de l’administration Georges Bush. En Afrique, l’étape la plus importante de Hillary Clinton était l’affiche de la République démocratique du Congo. Dans ce pays, Hillary Clinton était heureuse de faire la ‘’morale’’ aux Congolais. Kinshasa ne respecte pas les droits de l’Homme. Ce rappel aux Congolais m’a fait sourire, quand on sait que c’est l’administration démocrate de Bill Clinton qui a déclenché la rébellion au Zaïre, aujourd’hui, république démocratique du Congo. C’est Bill Clinton qui avait soutenu Laurent Kabila, le rebelle, contre Mobutu Sesse Seko dans une guerre d’une ampleur effroyable. 6 millions de Congolais ont été tués. Aucun Congolais ne peut oublier ce prestigieux bilan macabre, orchestré en 1997 par Bill Clinton. La guerre en République démocratique du Congo était à la fois appétissants pour Bill Clinton qui pensait exploiter aisément le gisement d’or de la Gécamine et nourrissante pour le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi qui espéraient de Laurent Kabila, un partage stratégique de l’Economie du Congo. De quels droits de l’Homme Hillary Clinton parle-t-elle aux Congolais ? Ce que son mari Bill Clinton a fait au Zaïre aujourd’hui République démocratique du Congo a été un désastre. 6 millions de Congolais tués. Dans cette catastrophe humaine, la Maison Blanche n’a pas manqué d’évacuer les Américains se trouvant sur le sol congolais. De quels droits de l’Homme Hillary Clinton parle-t-elle aux Congolais ? Les Etats-Unis ont fait ce qu’ils veulent en soutenant le rebelle Laurent Désiré Kabila pour chasser Mobutu Sesse Seko. J’ai vu le Zaïre aujourd’hui République démocratique du Congo en pleine décomposition économique et politique. L’Organisation de l’unité africaine à l’époque divisée comme toujours n’avait aucune autorité suffisante pour arrêter la guerre au Zaïre, aujourd’hui, Républicaine démocratique du Congo. Bill Clinton a tout fait pour se défaire de Mobutu Sesse Seko. Aujourd’hui encore, la Maison Blanche dirigée par les mêmes démocrates revient dans les mêmes zigzags diplomatiques, rappeler aux Congolais, les mêmes ‘’misères’’ qui étaient à l’origine de l’éclatement du Zaïre, en République démocratique du Congo. Hillary Clinton le sait… Mais elle refuse dans sa ‘’jeune carrière’’ diplomatique de reconnaître les erreurs de son mari, d’avoir créé la rébellion congolaise, soutenu le rebelle Laurent Désiré Kabila, et dépécer le Zaïre aujourd’hui Républicaine démocratique du Congo dans une tension ethnique loin de s’éteindre aujourd’hui. En réalité, je m’attendais à une Hillary Clinton maternelle, affligée et refroidie par les 6 millions de morts congolais. Mais l’épouse de Bill Clinton secrétaire d’Etat américaine est restée incapable de faire la différence entre elle et l’ancien secrétaire d’Etat américain de son époux, Hermann Cohen. Du contraire, à Kinshasa, Hillary Clinton a affiché un air ‘’moralisateur’’ réchappé de menaces. Elle va se révéler bienveillante en matière des droits de l’Homme. Sur ce chapitre, Hillary Clinton m’a donné la possibilité de sourire. Parce que tout simplement l’épouse de Bill Clinton a oublié que les 6 millions de Congolais tués font partie du bilan de la politique des intérêts de son mari. De quels droits de l’Homme Hillary Clinton parle-t-elle aux Congolais ? En République démocratique du Congo, la secrétaire d’Etat américaine est restée toute silencieuse sur le comportement de la Monuc, dont les soldats à tout moment violent les femmes congolaises. Elle a refusé d’épingler le double jeu de l’Union Européenne. Hillary Clinton est restée peu bavarde face à l’hypocrisie de Ban Ki-Moon et a fermé les yeux sur la souffrance des Congolais. Hillary Clinton était heureuse de sa prestation parce que l’administration démocratique peut encore exploiter la province du Shaba, riche en cuivre. Mais j’ai bien apprécié cette ‘’comédie’’ bien assumée par Hillary Clinton qui révèle en même temps la nature réelle de la diplomatie américaine qui, depuis Richard Nixon, est restée ‘’bussonnière’’ et parfois pleine de contradictions. Le plus amusant est que personne ne sait ce qui va se passer maintenant en République démocratique du Congo après le passage de Hillary Clinton et la libération progressive de l’opposant Jean Pierre Bemba. En vérité, je vous le dis, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux savent la destination de Jean Pierre Bemba pour dire que le paysage politique va prendre dans quelques années une autre allure en République démocratique du Congo. Il y a danger. Que doit faire Joseph Kabila ? Je ne sais pas. Mais je sais que les Etats-Unis et leurs alliés Occidentaux en particulier la France et la Belgique sont jaloux de la Chine, bénéficiaire de plusieurs projets économiques au Congo. On se rend compte aujourd’hui que les Etats-Unis et les Occidentaux ne peuvent contenir cette mélancolie. Et je sais, ce qui était en 1997, à l’origine de la rébellion organisée par la Maison Blanche en complicité avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi pour chasser le Président Mobutu Sesse Seko. Par Ben Ismaël Abidjan.net |
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