Affaire DSK. Jean-François Kahn parle « d’un troussage de domestique »
Jean-François Kahn. : Thomas Brégardis
LIRE AUSSI. Jean-François Kahn revient sur ses déclarations
Jean-François Kahn, créateur de l’Evénement du jeudi et de Marianne, proche de Anne Sinclair, qui a assimilé, lundi sur France Culture, les faits à « un troussage de domestique ».
« Je suis certain, pratiquement certain qu’il n’y a pas eu une tentative violente de viol. J’en suis certain, je connais le personnage. Qu’il y ait une imprudence, un troussage de domestique, ce n’est pas bien. C'est une impression… »
On croit rêver et être revenu sous l’Ancien régime, où il était normal d’abuser du petit personnel. On nage aussi en plein fantasme de la soubrette. Même si DSK est bien sûr présumé innocent, la plaignante est aussi présumée victime et il est totalement indécent de tenir de tels propos. Ça l’est d’autant plus de la part d’un personnage de gauche (même s’il a été candidat du Modem) toujours prompt à critiquer les grands de ce monde.
Même mépris de la part de BHL
Il n’est pas seul à afficher cette morgue. Il suffit de lire les propos tenus par BHL, qui, pour critiquer le lynchage médiatique de DSK, remet sérieusement en cause le témoignage de la femme de chambre. (vidéo)
« Comment une femme de chambre aurait pu s’introduire seule, contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des brigades de ménage composées de deux personnes, dans la chambre d’un des personnages les plus surveillés de la planète ? »
En fait, s’il ne portait pas des chemises blanches avec des cols pelle-à-tarte, mais un sweat capuche, BHL l’aurait exprimé ainsi : « C’est quand même pas une Cosette qui va faire la loi ? »
Mais nous sommes aux États-Unis, pays où comme le rappelle, Gilles Klein sur le site Atlantico, une « femme de chambre a droit à la dignité, et est entendue quand elle accuse l’un des hommes les plus puissants du monde d’être un prédateur. »
Et que dire alors de la saillie de Jack Lang, alors qu'il évoquait le maintien en détention de DSK, qui a osé un joli : « Il n’y a pas mort d’homme ».