Affrontements entre policiers et manifestants à Chicago
CHICAGO (Reuters) - Des affrontements ont eu lieu dimanche entre des policiers anti-émeutes et des manifestants qui protestaient contre la guerre à Chicago, où se tient le sommet de l'Otan.
Près 3.000 manifestants, certains déguisés en clowns et d'autres qui brandissaient des banderoles anti-guerre, se sont rassemblés dimanche à Chicago pour une marche pacifique qui s'est achevée dans la violence.
Au total, 45 manifestants ont été arrêtés, a déclaré la police. Un chiffre contesté par un groupe d'avocats qui estime à au moins 12 le nombre de manifestants blessés et à plus de 60 le nombre de personnes arrêtées.
Des centaines de manifestants, des journalistes et des photographes se sont retrouvés bloqués dans les rangs de la police, au point d'arrivée de la manifestation.
Les policiers ont d'abord appelé les manifestants à se disperser. La plupart ont obéi dans le calme mais certains sont restés en criant "Fermez l'Otan" tandis que d'autres ont tenté de repousser les policiers en leur lançant des bouts de bois et d'autres projectiles. La police est intervenue, frappant certains manifestants à coups de matraque et en tirant d'autres hors de la mêlée.
Assis au bord d'une rue, un jeune manifestant avait l'arrière de la tête en sang. Il a été frappé par la police, d'après ses amis.
Au moins trois manifestants ont également été blessés à la tête, ont constaté des journalistes de Reuters. Quatre policiers ont également été blessés, dont un a reçu un coup de couteau à la jambe, a déclaré la police.
Des images diffusées à la télévision montrent également des manifestants que plusieurs policiers tirent par les bras ou les jambes. "Je sais que les gens partiront avec ces images dans la tête, mais les policiers ne sont pas ici pour se faire agresser", a déclaré le chef de la police de Chicago Garry McCarthy.
Une trentaine d'anciens combattants de la guerre en Irak ont jeté par ailleurs leur médaille par-dessus les barrières de sécurité qui entourent le site du sommet, en signe de protestation.
"GUERRE=DETTE"
Les six jours qui ont précédé le sommet de l'Alliance atlantique, prévu jusqu'à lundi, ont jusqu'ici vu se dérouler une série de manifestations animées mais pacifiques qui n'ont entraîné qu'une vingtaine d'arrestations, selon la police.
Les autorités ont annoncé avoir interpellé deux hommes soupçonnés d'avoir fabriqué des bombes, portant à cinq le nombre de personnes arrêtées pour terrorisme.
Trois d'entre elles projetaient des attentats contre le quartier général de campagne du président Barack Obama, des postes de police et d'autres objectifs, selon des documents émanant du tribunal.
Dans la foule rassemblée dimanche au bord d'un lac dans un parc de la ville, on pouvait lire dans une ambiance festive des slogans anti-guerre, comme "GUERRE=DETTE", ou "Des milliards pour les emplois, pas pour l'occupation (de l'Afghanistan)".
Des manifestants déguisés en clowns déambulaient dans le parc, représentant un groupe "Occupy Chicago anti-Wall Street" sur le modèle du mouvement "Occupy" né à New York.
Le rassemblement qui dénonçait à la fois les dépenses militaires et les inégalités économiques devait ensuite se déplacer sur le site du sommet de l'Otan.
"Si nous prenions l'argent dépensé en bombes et que nous l'investissions en énergie verte, nous n'aurions pas besoin de laisser ouvertes les voies maritimes" pour le transport du pétrole, a déclaré Ron McSheffery, un vétéran de la guerre du Vietnam, âgé de 61 ans.
Le groupe de hackers Anonymous a par ailleurs annoncé avoir piraté deux sites de la municipalité, dont celui de la police.
Mary Wisniewski, Julien Dury et Hélène Duvigneau pour le service français