Avec Hollande, la France restera dans l'OTAN
Elections 2012 : Les (vagues) promesses de François Hollande en matière de politique de défense
26 janvier 2012 – 13:26
Le candidat du Parti socialiste à la prochaine élection présidentielle, François Hollande, a dévoilé, ce 26 janvier, les 60 propositions du programme qu’il compte soumettre aux électeurs. Et c’est en toute fin de liste que l’on peut trouver celles qui concernent uniquement la politique de défense.
Cependant, François Hollande a promis de mettre un terme à la Révision Générale des Politique Publiques (RGPP), laquelle concerne, depuis 2007, l’ensemble des ministères. Par conséquent, l’on peut penser que cela aura des conséquences sur celui de la Défense, qui, dans le cadre de cette réforme, a notamment mis en place le système des bases de défense et a dû supprimer 54.000 postes.
En matière de RGPP, le ministère de la Défense reste l’un des bons élèves étant donné qu’il a atteint tous les objectifs qui lui avaient été fixés (améliorer la gouvernance du ministère, renforcer le pilotage des investissements de défense, adapter les capacités opérationnelles aux nouveaux conflits et l’efficacité du soutien aux opérations, mutualiser des moyens de soutien par zone géographique, favoriser une gestion optimale des ressources humaines, contribuer à la maîtrise du coût de fonctionnement, etc…).
Quant à la politique de défense à proprement parler, elle est abordée aux points 59 et 60 du programme du candidat socialiste. Sans surprise, François Hollande promet « un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan ». Et de préciser « qu’il n’y aura plus de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012″.
Etant donné que le vainqueur de l’élection présidentielle sera connu le 6 mai et qu’il faudra attendre les résultats des élections législatives qui permettront, ensuite, de former un gouvernement, les délais seront trop courts pour permettre de tenir cette promesse, d’autant que ce retrait posera un énorme défi logistique (ce sont des milliers de véhicules et de conteneurs qu’il faudra rapatrier) avec des contraintes de sécurité évidentes, les convois français pouvant être la cible d’attaques d’insurgés, notamment par engins explosifs improvisés.
Quant à l’Otan, l’on savait déjà, par son conseiller aux affaires de défense, Jean-Yves Le Drian, que François Hollande ne comptait pas revenir sur le retour de la France au sein commandement milliaire intégré de l’Alliance. Dans son programme, il précise qu’il s’attachera à ce que cette organisation « retrouve sa vocation initiale :la préparation de la sécurité collective ».
Par ailleurs, François Hollande promet de maintenir « une ambition nationale élevée pour notre outil de défense » et d’être « très vigilant dans l’action contre le terrorisme ». Et de préciser qu’il entend « fixer un cap à nos forces armées, en conservant les deux composantes de notre dissuasion nucléaire » et « en resserrant les liens entre l’armée et la nation. »
Le député corrézien indique aussi vouloir « veiller à ce que les armées disposent des moyens de leur mission et d’une organisation performante » ainsi que « relancer une politique industrielle de défense ambitieuse ».
Alors que la révision du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) est en cours et que le contexte budgétaire n’incite pas à l’optimisme, il reste à voir maintenant quelles sont les ambitions que François Hollande en la matière, d’autant plus que le sujet se prête à de probables tensions avec les alliés écologistes de son parti. Car, pour le moment, tout cela demeure encore flou : on n’imagine mal un candidat de premier plan dire qu’il ne veut pas donner les moyens nécessaires aux armées pour qu’elles ne puissent pas remplir leurs missions ou encore qu’il souhaite relâcher le lien armée-nation…
Aussi, l’on peut se demander si le contrat opérationnel des forces armées ainsi que leurs missions seront-ils les mêmes par rapport à maintenant. Pour avoir une réponse à ces questions, il faudra attendre mars prochain: le candidat socialiste doit en effet détailler ses propositions en matière de défense devant un « public spécialisé ».