Cabinet de Manuel Valls : à droite toute !
Réflexion toute simple, faite hier par un membre de la direction générale de la Police nationale, encarté à l'UMP, qui découvre au jour le jour les arrivants au cabinet de M. Valls : "Si j'avais su, je ne votais pas Sarkozy. Je ne suis pas dépaysé !". C'est un cri du cœur, d'un flic socialiste cette fois-ci : "On prend les mêmes et on recommence !".
Selon eux, la plupart des collaborateurs de Manuel Valls sont difficilement classables à gauche. "Favier est de droite, et même bien de droite", commente un reporter qui connaît bien, et qui a des contacts réguliers, avec ce général arrivé hier auprès du ministre comme conseiller "gendarmerie". Et notre confrère d'ajouter : "En fait, c'est l'opposé de David Galtier qui était sur la même ligne de départ que Favier pour prendre la direction générale de la gendarmerie (DGGN). Galtier a voté Hollande et ne s'en cache pas".
Aura-t-il la DGGN ? Celle-ci risque de revenir à un magistrat, comme ce fut le cas par le passé, ou à un Préfet, ce qui est plus rare... Apparemment, Denis Favier, l'homme de l'assaut du GIGN contre l'Airbus d'Air France détourné sur Marseille par des islamistes, avait eu un contact récent avec l'entourage de Manuel Valls. En voilà au moins un qui peut toujours se réfugier derrière le refrain des hauts fonctionnaires de la police, quand ils virent de bord : "Je suis d'abord un technicien !". Car pour le général Favier, au moins, c'est vrai ! En même temps que lui est arrivé hier un conseiller "sécurité", Jérôme Foucaud, venu de la Préfecture de Police de Paris (PP). "C'est un bon copain, sourit un syndicaliste policier "classé à gauche", mais il n'est pas de notre bord non plus...". Jean Daubigny, le directeur de cabinet de Manuel Valls n'échappe pas aux interrogations des policiers proches du nouveau pouvoir, tout comme son adjoint, Renaud Vedel, lui aussi issu de la PP. "Michel Gaudin, le Préfet de police (qui devrait quitter son poste plus rapidement que prévu pour rejoindre le Conseil d'Etat) aurait voulu placer des pions de droite place Beauvau, il n'aurait pas fait mieux qu'envoyer Revel et Foucaud" commente un proche du Préfet. Restent heureusement Yves Colmou, ancien des cabinets Rocard et Vaillant, et Jacques Méric qui a été aussi conseillé technique de ce dernier, de 2000 à 2002. Et, comme nous l'avons signalé voici longtemps (sans citer son nom), si Emile Perez devenait directeur de la police, ce serait un fidèle serviteur de Nicolas Sarkozy, quand il a été deux fois ministre de l'Intérieur, qui prendrait la maison en main...
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http://www.bakchich.info/france/2012/05/15/gouvernement-le-combat-pour-linterieur-61370