Clearstream : 18 mois avec sursis requis contre D. de Villepin
18 mois de prison avec sursis, 45.000 euros d'amende, mais aucune inéligibilité : après cinq heures de réquisitoires et un mois de procès, le procureur Jean-Claude Marin, a estimé que Dominique de Villepin, n'était "ni l'instigateur, ni l'organisateur" de la manipulation menée avec de faux comptes bancaires de la société Clearstream, mais son "complice en raison de son silence et de son inaction"
La promesse de Nicolas Sarkozy de "me pendre à un croc de boucher a été tenue", a aussitôt réagi l'ancien premier ministre, alors que son avocat dénonçait "l'inéquité de ces réquisitions". "On vient de créer le délit de ne rien faire", a ajouté Me Metzner.
L'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, a écopé des plus lourdes réquisitions : le magistrat a demandé trois ans de prison contre l'industriel, qui a remis les faux listings au juge Renaud Van Ruymbeke en avril 2004. "Il est pour nous l'artisan de l'ensemble de la machination et de la manipulation sordide de la justice", a martelé le procureur.
Une peine de deux ans de prison dont six mois de prison avec sursis, avec aussi 45.000 euros d'amende, est demandée contre Imad Lahoud, auteur présumé de la falsification des documents, "second couteau" selon le procureur, mais au rôle "déterminant". Est requis enfin quatre mois de prison avec sursis contre l'ex-consultant Florian Bourges.
La relaxe est demandée pour le journaliste Denis Robert, pour lequel le principe de la liberté d'information constitue, selon le procureur, une protection.
La défense de Dominique de Villepin plaide mercredi, celle des autres prévenus jeudi et vendredi. Le jugement sera mis en délibéré.
Le jugement sera mis en délibéré vendredi après les plaidoiries de la défense.