Dans un rapport édifiant, Tracfin, la cellule de renseignement financier, insiste sur la forte hausse des fraudes sociales.

Publié le par Charlotte sceptix

INFOGRAPHIE - Dans un rapport édifiant, Tracfin, la cellule de renseignement financier, insiste sur la forte hausse des fraudes sociales.

À l'occasion de ses vingt ans d'existence, Tracfin a vu le nombre de ses saisines augmenter de 12% l'année dernière pour atteindre 20.252 signalements. La cellule de renseignement financier dresse dans son rapport annuel un tableau édifiant de la face obscure de l'économie française. Elle a transmis 404 dossiers à la justice en 2010, portant sur un montant de 524 millions d'euros. 

 

• Détournement massif de prestations d'organismes sociaux

Les fraudes aux différentes branches de la Sécurité sociale ont pris des formes industrielles dans notre pays. Servant à alimenter en partie l'économie souterraine, ces détournements entrent, selon Tracfin, «dans le nouveau champ d'intervention du crime organisé». Le rapport décrit notamment une tentaculaire magouille fondée sur la technique de «comptes de collectes» au préjudice de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV): des prestations sociales ont ainsi transité sur 17.000 comptes pour être reversées au profit d'une centaine de «collecteurs». Une partie des fonds a filé vers des centrales d'achats basées à l'étranger. En deux ans, le préjudice a été estimé à 30 millions d'euros. Au niveau national, le ministère du Travail estimait, en 2009, le montant de la fraude sociale entre 5 milliards et 8 milliards d'euros.

• Mise en place de réseaux d'«entreprises de blanchiment»

L'année dernière, Tracfin dit avoir «détecté l'existence de plusieurs réseaux de financement de filières d'immigration clandestine et de travail illégal» mis en place par des bandes issues de la criminalité organisée. À la manière de la mafia italienne, le grand banditisme a investi certaines branches lucratives. Les experts ont ainsi mis en lumière un «système occulte de collecte de fonds entre de nombreuses entreprises du BTP et un grand nombre de sociétés de téléphonie». En contrepartie de chèques émis au bénéfice de ces dernières, des sociétés du bâtiment récupèrent des espèces pour payer une main-d'œuvre clandestine.

• Retour des grandes escroqueries liées à la spéculation financière

Évoquant un «contexte de déréglementation et d'innovation financière», le rapport a relevé l'année dernière la montée en puissance «d'escroqueries aux placements financiers reposant notamment sur l'exercice illégal de la profession de banquier».

(Les banquiers légaux ! Des gens honnêtes ?)

Des arnaques identiques à celle mise sur pied par Bernard Madoff, condamné à cent cinquante ans de prison en 2009, ont été observées. Baptisée «pyramide de Ponzi», cette chaîne frauduleuse consiste à rémunérer les placements de premiers épargnants par les seuls fonds apportés par les nouveaux investisseurs. Ce schéma, fondé sur un effet «boule de neige», vole en éclats quand la crise entraîne des défauts de paiement en série. Tel un jeu de dominos, les clients se retrouvent ruinés les uns après les autres.

• Hausse des abus de faiblesse

«Vol, extorsion de fonds, procuration frauduleuse, signature forcée, héritage anticipé, prélèvements indus de biens ou d'argent…»: reprenant le constat établi par le Médiateur de la République le 3 février dernier, la cellule gouvernementale insiste sur la maltraitance financière. «Phénomène peu connu en France et en forte hausse», il concerne en majorité des victimes de plus de 70 ans, un tiers étant nonagénaires. Le plus grand nombre d'affaires a été relevé dans les zones rurales de l'Ouest et du Centre de la France. Dans une affaire sur trois, les suspects figurent parmi les gens de maison, jardiniers ou auxiliaires de vie. Des employés de banque et des commerciaux indélicats ont aussi été épinglés. Un dossier sur deux porte sur des montants inférieurs à 100.000 euros.

• Financement du terrorisme (ben voyons !)

Prenant la forme d'opérations «ponctuelles, fractionnées et de faible montant» (inférieures à 1000 euros), ces flux financiers irriguant des mouvances terroristes échappent souvent à la vigilance des pouvoirs publics. Tracfin, qui a cependant transmis six «notes d'information» à la justice en 2010, estime que le «milieu associatif», les «petites entreprises» ainsi que les particuliers représentent les «principaux acteurs» susceptibles d'alimenter les activités des poseurs de bombes. Selon ces experts, le «caractère atypique des flux analysés met en exergue un risque terroriste».

Par Christophe Cornevin
GRAND REPORTER, LE FIGARO
Les "oubliés" de Tracfin :
02.12.2009
Conversation avec Seb Musset

"Taper les pauvres"

L’abandon du social par l’état est inversement proportionnel à la montée de son dispositif répressif, permettant de mater mais aussi de collecter un argent qui manque.

Coupable d’être pauvre :
Mais, dans les contrées du néolibéralisme, même la répression est optimisée : D’où l’intérêt de donner à chacun, et principalement aux plus faibles, le sentiment d’être coupable.

Seb Musset se penche sur l’explosion de la culpabilisation à la télévision qui va de pair avec un boum des émissions sur la police, spécialement sur les chaînes gratuites de l’été, 0 hasard, contrôlées en majorité par des amis du monarque.

Un temps d’antenne qui pourrait être utilisé par exemple à expliquer comment la suppression de la taxe professionnelle sera dommageable aux citoyens les moins fortunés….

Pendant ce temps là,
Les vrais grands escrocs, eux, s’arrangent en toute légalité des payes doublées et des évasions fiscales pépères…
Les vrais parasites français
Depuis l'élection de notre président, l'offensive envers les rebuts de la société s'est faite grandissante. La droite décomplexée n'a cessé de pointer du doigt les feinéants qui ne participent pas à la grande marche de notre société capitaliste. Les vieux ont été mis de coté, les étudiants précarisés, les prisonniers toujours plus mal considérés, les étrangers expulsés massivement, les classes moyennes traqués et considérés comme des vaches à lait. Et pendant ce temps, les hauts salaires n'ont cessé d'augmenter, les gros patrons se sont engraissés etc. Voici, la preuve que les parasites de notre société ne sont pas ceux désignés par les politiques de l'ump et que de l'argent peut rentrer dans les caisses si on s'en donne les moyens !

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Un p'tit dernier pour la route ?
Evasion fiscale des multinationales

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