Des traverses de chemins de fer reconverties en charbon de bois toxique ?
Des traverses de chemins de fer reconverties en charbon de bois toxique ?
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http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=4353
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Au regard de la directive européenne du 20 décembre 1994 et de l’arrêté du 7 août 1997, l’utilisation de bois traités aux huiles de créosote (1) pour la fabrication du charbon de bois est interdite, et ce en raison d’un risque cancérogène. Toutefois, en vue de recycler d’anciennes traverses de chemin de fer en charbon de bois à usage domestique, l’entreprise Sidénergie, dans le Lot, a fait une demande de dérogation. Etudiée sur la base de 3 échantillons collectés dans un unique four de carbonisation par un huissier, lui-même mandaté par l’exploitant, cette demande a finalement été acceptée. Emis par le Conseil Supérieur de l’Hygiène Publique de France (section de l’alimentation et de la nutrition), dépendant du Ministère de la Santé, cet avis favorable n’a admis qu’une seule réserve : « l’approvisionnement en traverses doit être de qualité homogène ».
Cette dérogation est pourtant loin d’être anodine, comme le souligne l’association de protection de l’environnement Robin des Bois. De fait, bien que les anciennes traverses issues de voies ferroviaires soient vieilles de plusieurs décennies, elles contiendraient encore individuellement plusieurs litres de créosote. Les traverses sont polluées par les égouttures des wagons assurant le transport de matières toxiques. Pour sa part, Sidénergie a recyclé en charbon de bois 3 000 tonnes de traverses de chemin de fer provenant du démantèlement de l’usine toulousaine AZF. Or, durant leur carrière, les traverses sorties des rails ont régulièrement été imprégnées par les pesticides des « trains désherbeurs », dont le passage vise à contrer toute colonisation végétale sur les voies.
En dépit de ces constats, Sidénergie, promue comme un acteur du recyclage, aurait reçu l’appui financier de l’ANVAR (2), l’ADEME, la région Midi-Pyrénées et la SNCF, selon Robin des Bois. Aussi, et ce malgré « la présence dans ses stocks de poteaux traités à l’arsenic constatée par les services de l’Etat, les mises en demeure à répétition pour non-conformité à l’arrêté préfectoral d’exploitation et une gestion douteuse des déchets », Sidénergie poursuivrait aujourd’hui ses activités. Bien qu’ayant confié à Robin des Bois son intention de requérir auprès de l’AFSSA une nouvelle expertise sur ce dossier, le Ministère de la Santé n’a, semble-t-il, finalement pas jugé nécessaire d’aller au bout de la démarche.
A en croire ses discours promotionnels relayés par l’association, Sidénergie est ainsi à même d’exporter sa production dans des pays soumis à la directive européenne interdisant l’utilisation de bois créosotés pour la fabrication de charbon de bois, par la seule grâce d’une dérogation délivrée par les autorités françaises il y a plus de 10 ans.
Cette dérogation est pourtant loin d’être anodine, comme le souligne l’association de protection de l’environnement Robin des Bois. De fait, bien que les anciennes traverses issues de voies ferroviaires soient vieilles de plusieurs décennies, elles contiendraient encore individuellement plusieurs litres de créosote. Les traverses sont polluées par les égouttures des wagons assurant le transport de matières toxiques. Pour sa part, Sidénergie a recyclé en charbon de bois 3 000 tonnes de traverses de chemin de fer provenant du démantèlement de l’usine toulousaine AZF. Or, durant leur carrière, les traverses sorties des rails ont régulièrement été imprégnées par les pesticides des « trains désherbeurs », dont le passage vise à contrer toute colonisation végétale sur les voies.
En dépit de ces constats, Sidénergie, promue comme un acteur du recyclage, aurait reçu l’appui financier de l’ANVAR (2), l’ADEME, la région Midi-Pyrénées et la SNCF, selon Robin des Bois. Aussi, et ce malgré « la présence dans ses stocks de poteaux traités à l’arsenic constatée par les services de l’Etat, les mises en demeure à répétition pour non-conformité à l’arrêté préfectoral d’exploitation et une gestion douteuse des déchets », Sidénergie poursuivrait aujourd’hui ses activités. Bien qu’ayant confié à Robin des Bois son intention de requérir auprès de l’AFSSA une nouvelle expertise sur ce dossier, le Ministère de la Santé n’a, semble-t-il, finalement pas jugé nécessaire d’aller au bout de la démarche.
A en croire ses discours promotionnels relayés par l’association, Sidénergie est ainsi à même d’exporter sa production dans des pays soumis à la directive européenne interdisant l’utilisation de bois créosotés pour la fabrication de charbon de bois, par la seule grâce d’une dérogation délivrée par les autorités françaises il y a plus de 10 ans.
Cécile Cassier
1- D’après la définition fournie par GTIF (Gestion des Techniques d’Ingénierie et de Formation), « La créosote est constituée de centaines de composés dont le groupe le plus important est celui des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). La créosote est un mélange de substances obtenu par distillation de goudron. Elle est classée comme cancérigène à cause de certaines de ces substances, notamment le benzo-a-pyrène ». Ce dernier est, en effet, classé comme substance cancérigène dès lors que sa concentration excède 50 ppm. Toutefois, une étude menée à la demande de la Commission européenne aurait conclu que, même en cas de concentration en benzo-a-pyrène inférieure à 50 ppm, la créosote et / ou le bois traité à la créosote présente « un risque de cancer pour les consommateurs clairement préoccupant » selon GTIF.
2- Agence Nationale de Valorisation de la Recherche.
2- Agence Nationale de Valorisation de la Recherche.
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