Fitch menace de dégrader les USA, le plan français crédible
NEW YORK (Reuters) - Fitch Ratings a réitéré jeudi sa menace de dégrader la note souveraine des Etats-Unis l'an prochain si Washington ne parvient pas à réduire ses déficits et à mettre en place un plan de réduction de sa dette.
L'agence de notation a en revanche jugé que la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et d'autres pays bénéficiant de la note AAA disposaient de plans budgétaires "crédibles".
Ceci étant dit, Ed Parker, responsable des notes souveraines chez Fitch, a ajouté un peu plus tard qu'une sortie de la Grèce de la zone euro déclencherait le déclassement de plusieurs pays de l'Union économique et monétaire (UEM) et une surveillance négative des notes de l'ensemble des membres de l'UEM.
Lors d'une conférence à New York, il a précisé qu'en cas de sortie d'Athènes de la zone euro, Fitch abaisserait immédiatement les notes souveraines de Chypre, de l'Irlande, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal.
La crise de la dette de la zone euro, qui connaît un nouveau pic avec les difficultés des banques espagnoles, est un frein à la croissance des Etats-Unis, première économie mondiale.
"Les Etats-Unis sont le seul pays (parmi ces quatre principaux pays notés AAA) qui n'a pas un plan de réduction du déficit budgétaire crédible" et dont le ratio dette/PIB devrait augmenter à moyen terme, a déclaré Ed Parker.
Un abaissement de la note de crédit par une des trois grandes agences se traduit généralement pour un pays par un renchérissement des coûts de financement, ce qui met ainsi un surcroît de pression sur des finances publiques déjà tendues.
En novembre, Fitch a abaissé sa perspective sur la note des Etats-Unis à négative après qu'un comité spécial du Congrès n'eut pas réussi à se mettre d'accord sur des mesures visant à réduire les déficits d'au moins 1.200 milliards de dollars.
Standard & Poor's avait marqué les esprits en août 2011 lorsqu'elle avait fait perdre aux Etats-Unis son fameux "triple A", ramenant sa note à "AA-". Depuis, la perspective de S&P sur cette note est négative.
S&P est aussi la seule des trois grandes agences à ne plus classer la France dans la catégorie "AAA".
Selon Ed Parker, la Grande-Bretagne est la grande économie européenne la plus vulnérable à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro.
"La zone euro est le principal marché à l'exportation de la Grande-Bretagne", a-t-il dit, ajoutant que bon nombre de banques britanniques avaient une exposition aux pays dits périphériques.
Fitch pourrait abaisser la note de la Grande-Bretagne en cas de "nouvelle détérioration marquée" de son économie, a souligné Ed Parker.
Jed Horowitz, Tangi Salaün et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez
© Thomson Reuters 2012 Tous droits réservés.