Haïti - Pour Levi's et Hanes l'ambassadeur US fait baisser les salaires dans le Textile
L'info est due à The Nation et Business Insider, qui ont déniché un câble wikileaks plutôt embarrassant pour la diplomatie américaine (le tout nous étant en français rapporté, dans sa livraison, courant du 8 au 11 juin, par le meneur de revues de presse Pierre Jovanovic).
L'ambassadeur des États Unis à Haïti s'est non seulement ingéré dans la politique intérieure haïtienne d'une inqualifiable façon, mais il a, en outre, et au nom de l'Amérique, servi objectivement les intérêts (privés) de "multinationales de la fringue" au détriment du peuple et de l'État haïtien.
Le salaire horaire minimum en vigueur là-bas s'élève, si on peut dire, à 27 centimes.
Le taux qui était en vue faisait plus que doubler celui-ci, puisqu'on négociait socialement aux alentours de 61 centimes de l'heure. Alors pourquoi, se demande Jovanovic, cette intervention malheureuse et particulièrement malvenue de la part d'un diplomate US ? Tout simplement parce que Levi's et Hanes, les multinationales de la fringue en question, à 61 centimes d'euro de l'heure, elles ne s'y retrouvent pas.
Si l'on en croit un câble de l'ambassade, les compagnies yankees, avec l'aval du Département d'État, voulaient bien augmenter de 7 centimes. (Aux USA le salaire journalier minimum dans le textile est situé à 58$. À 3$ en Haïti). L'ambassadeur ricain a pressuré le nouveau pouvoir haïtien.
"Haïti a environ 25 000 employés dans le textile. Si vous payez chacun 2$ de plus par jour, cela coûtera aux employeurs 50 000$ par jour de travail, quelque chose comme 12,5 millions de $ par an…" Les journalistes américains, ironise Jovanovic, "notent que grâce à l'intervention des services de Mme Clinton le salaire horaire des Haïtiens n'a pas dépassé les… 31 cents."
Les journalistes français, eux, n'en parlent même pas.
Photo - dr Texte - S.T.
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