Italie: Monti s'attaque aux dettes de l'Etat à l'égard des entreprises
MILAN - Afin de donner une bouffée d'oxygène aux entreprises italiennes en pleine récession, le gouvernement de Mario Monti s'attaque au problème des dettes de l'Etat à l'égard de ses fournisseurs, promettant de leur rembourser de 20 à 30 milliards d'euros cette année.
Avec l'intervention d'aujourd'hui, nous en sommes en mesure de réaliser le remboursement progressif des dettes commerciales accumulées par l'administration publique en réussissant à liquider une part de 20 à 30 milliards d'euros déjà cette année, a déclaré mardi M. Monti lors d'une conférence de presse à Rome.
Les mesures adoptées mardi par le gouvernement de l'ex-commissaire européen permettront aux entreprises de faire reconnaître leurs créances dans un délai de 60 jours par les administrations.
Elles pourront ensuite se faire rembourser via l'annulation d'arriérés d'impôts ou de charges sociales ou en obtenant une avance bancaire en échange de leurs certificats de créances, a détaillé le gouvernement dans un communiqué.
Quelque 150.000 entreprises sont concernées.
Les dettes de l'Etat italien à l'égard des fournisseurs des administrations publiques, et en particulier du système sanitaire national, s'élèvent à environ 70 milliards d'euros, d'après une estimation de l'organisation patronale Confindustria.
Le gouvernement n'a pas fourni de chiffre précis, se contentant de parler de plusieurs dizaines de milliards d'euros.
Pour M. Monti, ce remboursement est important, fondamental car les entreprises ont besoin de liquidités, de carburant pour rallumer le moteur de la productivité et voir enfin quelques rais de lumière alors que l'Italie est entrée en récession fin 2011, sous le poids de l'austérité.
Les retards de paiement de l'Etat italien, qui croule sous une dette colossale de plus de 1.900 milliards d'euros (120,1% du PIB fin 2011), sont fustigés depuis longtemps par les entreprises mais le sujet est devenu central avec la crise, certaines entreprises étant prises à la gorge en raison de ces impayés.
La présidente de la Confindustria, Emma Marcegaglia, a exprimé sa satisfaction et estimé que ces mesures permettraient d'affronter de façon sérieuse l'exigence de liquidité qui est peut-être la priorité absolue pour les entreprises
Mario Monti a enfin annoncé que l'Italie allait se mettre en conformité d'ici la fin 2012 avec la directive européenne sur les délais de paiement qui oblige à payer les fournisseurs en 60 jours maximum alors que les délais atteignent dans la péninsule autour de 180 jours.
(©AFP / 22 mai 2012 15h54)Romandie News