Julien Balkany (Mouai ! le frère de l'autre...) espère extraire un océan de pétrole du Bassin parisien
Rencontre, dans les jardins du Bristol, avec Julien Balkany, vice-chairman de Toreador Resources, qui nous explique posément que cette petite société américaine d'exploration et de production pétrolière, rachetée l'an passé par son fonds Balkany Partners, extrait 1 000 barils par jour du... Bassin parisien. En raison d'une fiscalité avantageuse, cela lui rapporte autant que 10 000 barils sortis du sol du Venezuela ou de Russie ! Le demi-frère de Patrick Balkany, beaucoup plus jeune que le député-maire (UMP) de Levallois, s'apprête à annoncer un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars avec une grande compagnie pétrolière pour une campagne de forage visant, dans la meilleure des hypothèses, à extraire de 100 000 à 150 000 barils par jour en Brie et en Beauce, soit la moitié de ce que produisent des pays comme le Congo ou le Gabon...
Total, explique Balkany, n'a pas été sélectionné « parce qu'il n'a pas les capacités techniques de forage non conventionnel ». Parce que « nous avons mieux à faire ailleurs », affirme-t-on plutôt à Total, où l'on n'a sans doute pas envie d'ouvrir un nouveau front avec les écologistes.
Béatrice Mathieu - publié le 11/02/2011 à 11:13
La prospection des gaz de schiste est stoppée, pas celle sur les huiles, en clair du pétrole enfermé dans les roches. Pourtant leur exploitation est aussi polluante...
L'eurodéputé José Bové doit être à moitié satisfait. Certes, la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a décidé de stopper provisoirement les travaux de prospection sur les gaz de schiste, mais ceux sur les huiles de schiste - en clair le pétrole - devraient eux se poursuivre. Le leader écologiste avait pourtant exigé l'abrogation des permis de prospection accordés en 2008 et 2009.
L'un des principaux acteurs dans ce domaine, Toreador Resources Corporation, présidé par Julien Balkany, affirme donc poursuivre son plan de prospection avec une première phase de travaux débutant en avril prochain près de Château-Thierry dans l'Aisne. Pour la société pétrolière, il ne s'agit pas de faire de nouveaux forages mais seulement de creuser plus profondément dans les puits déjà existants. Surtout, Toreador s'est engagé à n'utiliser que des techniques traditionnelles de forage.
But de l'opération : valider le potentiel de pétrole emprisonné dans les roches mères situées entre 2500 et 3500 mètres sous le sol. D'après une étude indépendante commandée par Toreador, le potentiel d'huile de schiste du bassin parisien serait de l'ordre de 100 milliards de baril, soit entre 5 et 10% de la consommation française de pétrole par an. Or jusqu'à présent, les sociétés pétrolières n'ont extrait de la terre francilienne que 285 millions de barils sur les cinquante dernières d'années. On comprend donc l'intérêt des pétroliers pour cette manne providentielle. Et notamment l'intérêt de Total qui verrait dans l'exploitation des huiles de schiste une très belle opportunité pour faire tourner pendant des années la raffinerie de GrandPuits dans la Seine-et-Marne.
Le problème reste cependant entier. Car si ces réserves sont effectivement prouvées encore faut-il les exploiter. Or jusqu'à présent, pour extraire le pétrole des roches, la seule technique connue est celle de la « fracturation hydraulique », technique utilisée aux Etats-Unis et qui consiste à faire éclater les roches avec de nombreux produits chimiques dilués dans de l'eau. Un vrai danger pour les qualités des nappes phréatiques. La bataille de l'huile de schiste est loin d'être terminée.
L'entreprise française a déposé une offre pour un site de 4300 km². Il pourrait fournir jusqu'à 2400 milliards de mètres cubes de gaz. Mais ce chiffre est très théorique et ce type d'exploitation est controversé.
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11/02/2011 | Mise à jour : 13:41 le Figaro