L’Algérie est prête à reconnaître le CNT et n'accueillera pas Kadhafi
L'Algérie est disposée à reconnaître les autorités de transition libyennes, lorsqu'elles auront formé un gouvernement représentatif, a assuré jeudi son chef de la diplomatie, Mourad Medelci sur la radio française Europe 1, rejetant toute « ambiguïté » de la position de son pays sur la Libye. « Le CNT est porteur des volontés d'émancipation et de plus grande liberté du peuple libyen », a estimé M. Medelci, affirmant que l'Algérie avait été surtout gênée par l'intervention militaire étrangère, conduite par la France et la Grande-Bretagne, qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. « Si nous avons eu un problème avec la façon dont la question a été traitée, ce problème est essentiellement lié au fait que nous sommes chatouilleux sur la question de la souveraineté », a-t-il expliqué.
Le ministre a indiqué qu'il s'était déjà entretenu au téléphone avec le numéro 2 de la rébellion libyenne Mahmoud Jibril, et qu'il prévoyait de rencontrer le président du CNT Moustapha Abdeljalil jeudi à Paris, en marge de la conférence internationale sur la Libye. L'ambiguïté de la position algérienne a été en particulier soulignée après l'accueil par Alger d'une partie de la famille de Mouammar Kadhafi. Cet accueil a été offert pour « des raisons exceptionnelles, humanitaires d'abord », a-t-il dit.
« L'Algérie ne prendra pas partie pour Kadhafi », a-t-il insisté. « Jamais, l'hypothèse n'a été examinée chez nous que M. Kadhafi pourra venir frapper à notre porte », a-t-il assuré, excluant un accueil du dirigeant déchu.