L’arnaque Sonatrach-Anadarko : comment les algériens se font « plumer »
Sonatrach a confirmé, ce samedi 10 mars, être parvenue à un accord à l’amiable avec le groupe américain Anadarko. La société nationale des hydrocarbures a également annoncé un accord similaire, de moindre importance, avec le groupe danois Maersk. Le litige avec ces deux compagnies portait sur le montant de la taxe sur les superprofits pétroliers. Une fois approuvé, l’accord « aura pour effet de mettre un terme définitif aux arbitrages qui ont été introduits par ces deux compagnies aux fins de contester le prélèvement de la taxe sur les profits exceptionnels (TPE) », a précisé Sonatrach dans un communiqué.
Derrière ce langage incompréhensible, se cache une débâcle qui va couter très cher aux algériens. La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach est obligée de fournir l’équivalent de 4,4 milliards de dollars de pétrole au cours des 12 prochains mois à la firme américaine Anadarko.
De quoi s’agit-il ? En 2004, Chakib Khellil, patron de Sonatrach et tout puissant ministre de l’énergie, « oubli » de rajouter dans un contrat signé avec l’américain Andarko la taxe sur les superprofits. La question mérite d’être posée, puisque cette omission ne concerne que cette entreprise. Ce petit « oubli » va couter aux algériens très cher.
Les américains, comme à leur habitude, ne laissent pas passer une pareille « aubaine » pour « plumer » le pauvre peuple algérien et menacent de recourir aux instances d’arbitrage international où ils peuvent théoriquement obtenir beaucoup plus.
Outre les 4,4 milliards de dollars de pétrole, ils obtiennent également, selon cet accord, un volume plus élevé de pétrole estimé à 2,6 milliards de dollars environ, pour la durée du contrat. Et pire pour les algériens, l’accord prévoit aussi de proroger à 25 ans la durée d’exploitation de chaque gisement, les compagnies exerçant par anticipation les options contractuelles prévues à cet effet.
Assuré d’en sortir victorieux, Anadarko affirme dans un communiqué, que le « règlement » conclu avec la compagnie pétrolière Sonatrach devrait obtenir « l’approbation » des autorités algériennes dans les quatre prochains mois.
Si les américains peuvent dire merci à Chakib Khellil, les algériens sont en droit de lui demander des comptes. Par ses décisions, il a privé le peuple algérien de ses ressources en en faisant cadeau à la première puissance économique du monde.
Dans n’import quel autre pays, un ministre comme Chakib Khellil, aurait été présenté devant la justice pour s’expliquer.
S’il n’y a personne pour faire cesser cette impunité, il n’y a aucune raison que cela s’arrête.
Yahia Bounouar
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