L'Europe dans la préparation de la guerre contre Iran : de nouvelles sanctions "pour renforcer les chances de dialogue"

Publié le par sceptix

Les Européens musclent les sanctions contre l'Iran
 
Par Alain Barluet
Le Figaro, 17/06/2010

L'UE a décidé jeudi d'élargir l'embargo de l'ONU en visant notamment le secteur du raffinage du pétrole.
 
Les Européens ont avalisé jeudi à Bruxelles des sanctions contre l'Iran plus sévères que celles décidées récemment par l'ONU. Elles viseront à interdire de nouveaux investissements, les transferts de technologie, d'équipements et de services dans les secteurs du pétrole et du gaz. Le 9 juin dernier, la résolution 1929 du Conseil de sécurité donnait un nouveau tour de vis contre Téhéran pour tenter de l'amener à discuter de son programme nucléaire. Les Européens, eux, avaient décidé d'aller plus loin que l'ONU, où la recherche du compromis, incluant la Russie et la Chine, «rabote» nécessairement les ambitions.

Restrictions
 
Les Vingt-Sept ont ciblé leurs restrictions sur le raffinage et la liquéfaction du gaz, un point crucial pour l'Iran dont les capacités sont notoirement insuffisantes. En matière commerciale, les mesures se focaliseront sur les produits susceptibles d'être détournés à des fins militaires et dans le domaine des assurances. Le fret maritime (principalement la compagnie IRISL) et aérien, ainsi que le secteur bancaire (avec le gel de nouveaux établissements) sont également dans le collimateur. Enfin, l'UE a décidé d'allonger la liste des personnes, principalement des gardiens de la révolution, qui seront frappées de gel d'avoirs ou d'interdictions de visa. Ces mesures doivent être affinées avant une réunion des chefs de la diplomatie de l'UE prévue le 26 juillet. Leur effet n'est escompté au mieux qu'à moyen terme, de façon progressive et cumulative. «Ce sont des sanctions pour renforcer les chances de dialogue», a espéré pour sa part Nicolas Sarkozy.
 
Dans l'immédiat, en revanche, elles risquent de mettre à mal la cohésion, déjà bien entamée, de la communauté internationale. Dans leur déclaration, les Vingt-Sept ont rendu hommage, pour la forme, à la main tendue à l'Iran par le Brésil et la Turquie qui, ayant jugé malvenues les dernières mesures onusiennes, ne sauraient a fortiori approuver celles de l'UE. Mais c'est surtout la Russie qui a fait écho jeudi à ces deux pays en se disant «déçue» par les initiatives unilatérales des États-Unis et de l'UE.
 
Washington et les Européens ont cherché à se placer « au-dessus du Conseil de sécurité », a déploré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Il a prévenu les Occidentaux que Moscou pourrait en tirer «certaines conclusions», concernant sa collaboration avec eux sur ce dossier. ["pourrait", dit-il...]
  

++++++
 
Iran: sanctions des USA et de l'UE, mépris pour le partenariat (Moscou)
MoSCOU, 17 juin - RIA Novosti

Moscou est déçu par la décision des Etats-Unis et de l'Union européenne d'adopter des sanctions supplémentaires contre l'Iran et la qualifie de mépris pour le partenariat avec la Russie, a indiqué jeudi, dans un commentaire, la diplomatie russe.
 
"Nous sommes déçus par ce genre de décisions qui sapent les bases de notre dialogue et de notre coopération à la recherche de voies à emprunter pour régler le problème nucléaire iranien. (…) Les Etats-Unis et l'Union européenne font preuve de mépris politique pour le partenariat avec la Russie", stipule le document.
 
Réunis en sommet jeudi à Bruxelles, les dirigeants de l'UE ont convenu d'adopter des sanctions supplémentaires contre Téhéran suite à son refus de coopérer sur son programme nucléaire. Les nouvelles sanctions prévoient un gel d'investissements dans le secteur énergétique iranien ainsi qu'interdisent tout transfert de technologies, d'équipements ou de services dans ce domaine.
 
 Il a aussi été proposé d'interdire l'exportation vers l'Iran des produits susceptibles d'être utilisés à des fins militaires.   
    
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 9 juin une résolution imposant un quatrième train de sanctions contre l'Iran. Ce document, dont le texte reprend et élargit le champ des sanctions décrétées auparavant, a été rédigé par les Etats-Unis et amendé par les Six médiateurs pour le dossier nucléaire iranien (Russie, USA, Grande-Bretagne, France, Chine et Allemagne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article