L’UPR est-elle un mouvement gaulliste ?
L’UPR est-elle un mouvement gaulliste ?
À l’occasion du 9 novembre 2010, jour du 40ème anniversaire de la mort de Charles de Gaulle, et alors que les médias donnent la parole à de nombreux responsables politiques qui viennent se proclamer « gaullistes » sur les antennes, il nous a paru nécessaire de répondre à une question qui nous est fréquemment posée :
L’UPR EST-ELLE UN MOUVEMENT GAULLISTE ?
1) L’UPR NE REVENDIQUE PAS L’ÉTIQUETTE DE « GAULLISTE»
Bien que certains observateurs nous qualifient volontiers de « gaullistes », l’UPR ne revendique pas le qualificatif de « gaulliste ». Notre mouvement n’a d’ailleurs jamais publié ni diffusé quelque document se revendiquant comme tel et, s’il est exact que notre Charte fondatrice cite Charles de Gaulle, il est non moins exact qu’elle cite également Jean Jaurès.
Notre attitude s’explique par deux raisons essentielles :
a) L’UPR est l’alliance de tous les Français qui ont décidé de se rassembler provisoirement pour faire sortir la France de l’Union européenne, et cela quelles que soient leurs opinions politiques. Il serait donc contradictoire que l’UPR revendique l’étiquette de « gaulliste » puisqu’un tel qualificatif est perçu comme politiquement inacceptable par des segments significatifs de l’opinion publique.
Le personnage historique du général de Gaulle fait désormais l’objet d’un consensus écrasant dans la société française – proche de l’unanimité – pour ce qui concerne son action comme fondateur de la France Libre, de juin 1940 à janvier 1946.
En revanche, le personnage historique de Charles de Gaulle, président fondateur de la Ve République, est nettement plus discuté, même encore à notre époque. Son action à ce titre recueille certes un consensus beaucoup plus large que de son vivant, mais la vérité oblige à dire que ce consensus n’est pas total :
- Pour un certain nombre de Français de gauche ou d’extrême gauche, Charles de Gaulle reste un homme politique de droite, auquel il est reproché ses choix de Georges Pompidou comme Premier ministre et de Valéry Giscard d’Estaing comme ministre des finances, sa politique économique et sociale, ou bien encore son insuffisante prise en compte des changements sociétaux, erreur qui fut l’une des causes des événements de mai 68.
- Pour d’autres, qui sont pour l’essentiel des rapatriés d’Algérie ou leurs descendants, il lui est reproché la gestion de la guerre d’Algérie, le manquement à la parole donnée, et les événements sanglants qui marquèrent la fin du conflit et le départ précipité des Français d’Algérie ainsi que des harkis.
b) L’UPR a d’autant moins de motif de vouloir se qualifier de « gaulliste » que cet adjectif a été récupéré par tant de responsables politiques – à commencer par ceux dont les analyses et l’action sont les plus anti-gaullistes qui soient – qu’il en a perdu toute signification.
À titre d’exemple, rappelons ici que, le mercredi 6 avril 2005, M. Patrick Ollier, député UMP des Hauts-de-Seine, eut l’audace de présenter à la presse une liste de 140 signatures de parlementaires qui s’engageaient « pour un oui gaulliste à la Constitution européenne ». Et M. Ollier accompagna cette présentation d’un discours dans lequel il affirma, sans rire et de façon péremptoire, que « De Gaulle aurait voté Oui à la Constitution européenne ».
Depuis ce jour, et à supposer qu’il y ait eu encore le moindre doute dans les esprits de bonne foi, il est donc avéré que l’adjectif « gaulliste » ne veut strictement plus rien dire. Le prestige posthume de Charles de Gaulle est invoqué par les pires falsificateurs de l’Histoire afin de lui faire dire tout et son contraire. Certains croient qu’il suffit de se baptiser « gaulliste » pour être effectivement gaulliste. D’autres estiment qu’il suffit de tiquer sur la réintégration dans le commandement militaire de l’OTAN – sans proposer pour autant d’en sortir – pour avoir son brevet de « gaulliste ». D’autres encore ne rechignent pas à faire le voyage de Colombey avec un photographe professionnel pour se faire tirer le portrait avec un air inspiré devant la Croix de Lorraine, pensant que le tour sera ainsi joué.
L’UMP prétend être gaulliste, M. Sarkozy aussi, M. Fillon, M. Juppé, M. de Villepin et M. Dupont-Aignan également.
Rappelons que les « gaullistes » Sarkozy, Fillon, Juppé et Villepin ont appelé à voter Oui à la Constitution européenne, et qu’ils ont mis en place, ou approuvé, la forfaiture de la ratification du traité de Lisbonne qui a fait suite au rejet de cette Constitution par 55% des Français.
Rappelons que le « gaulliste » Dupont-Aignan, qui s’était auto-proclamé « LE candidat gaulliste à l’élection présidentielle » de 2007, avait jugé utile de ne faire que deux propositions au sujet de l’Europe dans son pseudo-programme de 2007 qui n’en comptait pas moins de 101. Et quelles propositions ! La création d’un Sénat des États européens avec deux sénateurs par État (proposition 23) et la création d’une Cour Suprême européenne (proposition 24). Que ces deux seules propositions sur l’Europe aient été de simples copiés-collés des institutions américaines, voilà qui n’empêcha pas les médias d’affirmer hautement qu’il s’agissait bien là d’un « candidat gaulliste ». Lequel appela d’ailleurs les Français à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle, dans la perspective de récupérer une miette de mandat électif : la 8ème circonscription législative de l’Essonne, où l’UMP décida, en rémunération de cette allégeance, de n’opposer aucun candidat à M. Dupont-Aignan afin de lui permettre d’être réélu.
L’Union Populaire Républicaine n’a, pour sa part, aucun goût ni pour les captations d’héritage ni pour les miettes. Nous ne nous qualifions pas nous-mêmes de « gaullistes », nous laissons ce hold-up à d’autres.
2) POURQUOI CERTAINS PENSENT-ILS NÉANMOINS QUE L’UPR EST UN MOUVEMENT « GAULLISTE » ?
Un certain nombre de nos concitoyens, lorsqu’ils découvrent l’UPR, ont néanmoins le sentiment que notre mouvement est celui qui pourrait, à bon droit, se proclamer le plus sûrement « gaulliste ». Pourquoi éprouvent-ils ce sentiment ? Parce que l’UPR fait preuve depuis sa création d’une constance dans ses analyses et dans ses propositions, d’une intransigeance sur l’objectif poursuivi, et d’une rectitude comportementale qui ne se retrouvent nulle part ailleurs sur la scène politique française.
De fait, l’attitude de l’UPR n’est-elle pas semblable à celle que décrivait Charles de Gaulle en parlant de la France Libre dans son discours prononcé le 18 juin 1942 à l’Albert Hall de Londres pour commémorer le second anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 ? Ecoutons-le et comparons avec la situation actuelle :
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