La Grèce peut-elle disparaître?
Berlin exige la démolition du Parthénon. Le coût de l'entretien du site serait trop élevé et menacerait l'équilibre des finances publiques grecques. Non entretenu, le temple menacerait de s'effondrer et pourrait blesser des touristes visitant le site. Le consulat allemand à Athènes rappelle que des milliers de touristes allemands visitent le site chaque année.
Seule capitale en Europe à protester, Rome a condamné les déclarations du gouvernement allemand. Paris se tait, à l'instar des autres capitales européennes.
Le gouvernement allemand a répondu qu'il était prêt à envisager la déconstruction du Parthénon et son transfert puis remontage dans un musée allemand. Le monument, chef d'œuvre de l'humanité, serait ainsi mieux préservé que s'il restait sur le sol grec.
La baisse des dépenses publiques a entraîné des coupes très importantes dans tous les services publics. En janvier, le célèbre cinéaste grec Theo Angelopoulos serait décédé en raison du mauvais fonctionnement des services ambulanciers dont les véhicules n'ont pas fonctionné, laissant l'artiste sans soin pendant près d'une heure. Les écoles manquent de tout.
En février, une soixantaine de pièces anciennes en céramique, bronze et or ont été dérobées un matin dans un musée d'Olympie (Grèce), berceau des Jeux Olympiques, poussant le ministre de la Culture à présenter sa démission.
Ce cambriolage intervient quelques semaines après le vol de trois œuvres, dont un tableau de Picasso et un de Mondrian, intervenu à la pinacothèque nationale d'Athènes où les voleurs s'étaient introduits en exploitant l'insuffisante surveillance du bâtiment, situé en plein centre de la capitale.
Des responsables allemands ont, de nouveau (1), évoqué récemment la vente par la Grèce de certaines de ses îles. Plus précisément, les Grecs pourraient faire un geste symbolique en vendant des îles à l'écart, inhabitées. «Cela aurait comme conséquence d'améliorer l'humeur des Européens envers Athènes» (2).