Le plan de relance est supprimé et il ne le sait pas !
par Jean-Yves CREVEL
La Commission européenne explique donc qu’elle a suspendu, pour l’instant, la procédure de déficit excessif engagée contre la France en grande partie parce que les autorités françaises auraient RETIRE LE PLAN DE RELANCE.
Le texte mis en ligne par la Commission est brillamment édulcoré : « Les autorités françaises ont mis en œuvre l’essentiel des mesures de réduction du déficit prévues pour 2010, notamment en revenant sur une partie de leur plan de relance. » Il n’est plus question de « retrait » mais d’un renoncement à « une partie »du plan de relance, ce qui change tout... mais qui ne correspond pas plus à la communication du ministère de la relance, qui reste sur l’air de « Tout va très bien, Madame la Marquise... »
- Le Ministère de la relance ?
... qui répond, le 9 juin, à une question parlementaire en prétendant savoir « concilier ce qui est apparemment contradictoire : la politique de relance et celle, évidemment nécessaire, de maîtrise des dépenses publiques. Je crois cette conciliation possible sans grande difficulté » ?
- La version officielle de la commission ?
... qui parle d’une révision d’une partie du plan de relance ?
- Le texte remis à la rédaction du Figaro.fr ?
...qui parle de la suppression pure et simple du plan de relance, sachant que cette publication n’a fait l’objet d’aucun démenti ?
Il est évident que c’est bien la 3e solution la plus crédible, d’autant qu’elle motive la décision de la Commission de suspendre la procédure. Il n’empêche que ce grand écart entre la réalité décidée souverainement par la force d’occupation qu’est devenue la Commission et le discours officiel franco-français est, chaque jour, plus intenable et ridicule que la veille. Nous avons désormais un ministère du Rien, dès lors que l’occupant en a supprimé l’objet, en échange de ne pas livrer le pays aux dégradations des agences de notation, sur le pied de guerre.
L’exigence de la Commission est loin d’être anodine : elle interdit purement et simplement la politique de relance, en même temps qu’elle exige la suppression du droit à la retraite (lire : La fin de la retraite à 60 ans est imposée par l’Europe). Il est clair que l’objectif de la Commission est d’œuvrer pour le mondialisme et la croissance globale, fût-elle chinoise, même au prix d’une violente récession en Europe, par un abaissement brutal du pouvoir d’achat de 30% comme le préconise également Olivier Blanchard, le conseiller sarkozyste de Dominique Strauss Kahn au FMI.
Remarquons aussi l’assourdissant silence médiatique autour de cette affaire, et plus généralement, qu’on entend de moins en moins le rappel au principe des retraites par répartition, qui impose une croissance par une rapide intégration des jeunes dans le marché du travail pour payer les retraites de ceux qui partent.
Voilà une semaine que l’information est parue et qu’aucun homme politique, qu’aucun média, n’a remarqué que la France devait son sursis à la suppression d’un ministère, directement par l’annonce de la puissance occupante.
Le ministère continue de faire semblant, l’occupant s’en satisfait, dès lors que l’occupé ne relance réellement rien. Tout est arrêté, mais la farce continue, dans un décorum factice, dans un pays à l’encéphalogramme plat, où les ministres visitent des villages Potemkine... Jusqu’au jour où la réalité et le peuple reprendront le dessus, et tireront le rideau sur cette farce tragi-comique.
Le plus tôt sera le mieux.
Source :Decapactu
Nouveau slogan :
Euro inhumanum est, perseverare diaboliqui
(L’euro est inhumain, la persévérance est diabolique)
Nouveau symbole :