Les désaccords européens
9.12.2011, 18:48 |
Photo: EPA | |
Le plan Merkel-Sarkozy pour sauver l’économie européenne et la monnaie unique divise l’UE.
Les pays qui accepteront les propositions du duo franco-allemand, devront probablement signer un nouvel accord. Ce document, s’il n'annule pas le traité en vigueur sur le fonctionnement de toute l’UE va tout de même mettre en cause son statut. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a qualifié cette situation de «couvercle du cercueil commun», qui se refermera, si l’UE renonce à l’égalité en droits des 27 pays membres.
Absence d'unnanimité
Les propositions pour durcir la discipline budgétaire et appliquer automatiquement à ceux qui l’enfreignent des sanctions sévères n’ont pas été accueillies avec enthousiasme par tous les leaders des 27 pays de l’UE, réunis jeudi à Bruxelles. A l’issue de nombreuses heures de discussions nocturnes, seuls les 17 pays de la zone euro et six pays qui les ont rejoints se sont accordé pour signer des accords intergouvernementaux sur une plus étroite coordination de la politique économique et une discipline fiscale plus stricte.
C’est une demi-mesure qui n’arrange pas vraiment l’Allemagne et la France. Le plan présenté par Angela Merkel prévoit un contrôle direct et obligatoire des dépenses budgétaires et de la dette des Etats. Si les partenaires européens refusent d’ammender le traité en vigueur, alors les pays de la zone euro en signeront un nouveau, auquel les autres peuvent se joindre à leur gré.
La fin de l'euro?
Les experts considèrent que cette proposition ne saura redonner vie à la monnaie unique.
«La création de la zone euro était une erreur. Nous n’avons pas vu de changements positifs notables des indicateurs, le PIB, la dynamique de production industrielle. Si on l'a créé pour que l’Europe concurrence les Etats-Unis et l’Asie, c'est un échec. Avant la création de la zone euro les pays se développaient sûrement tout aussi bien, et en tenant compte de la situation présente, même mieux», estime Igor Nikolaïev, économiste de la société de consulting FBK..
Le Premier ministre britannique David Cameron a exigé la signature d’un protocole à part, permettant de soustraire la Grande-Bretagne à certaines règles régulant les marchés financiers. Les dirigeants de la Suède et de la République Tchèque ont déclaré devoir consulter leurs parlements sur cette question. La Roumanie s’y est opposée elle aussi.
Le futur chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui prend ses fonctions le 21 décembre, a annoncé que son pays envisageait de réclamer un droit de veto sur les décisions du Fonds européen de stabilité financière.