Lille : La Préfecture accusée de ficher les Roms contre des lits
La Préfecture accusée de ficher les Roms contre des lits
Publié le vendredi 17 décembre 2010 à 22h22 - Julia Méreau
D'après l'élue lilloise à la lutte contre les exclusions, Marie-Christine Staniec-Wavrant, la Préfecture du Nord aurait demandé aux associations de décliner les identités, les origines et les dates d'entrée sur le territoire des familles Roms, susceptibles de demander un hébergement d'urgence, les nuits de grand froid...
Les noms,la composition des familles, les origines ethniques et les dates d'entrées sur le territoire. D'après l'élue à la lutte contre les exclusions à Lille, c'est ce qu'aurait réclamé la Préfecture du Nord aux associations qui accompagnent les familles Roms de la métropole, en échange d'un lit pour la nuit, lors des plans Grand Froid.
« Les associations ont interpellé la CNIL, qui a confirmé ne pas avoir autorisé cette demande de la Préfecture. Mais en attendant, forcément, les salles ne sont pas remplies ». Les familles ont peur, a déclaré Marie-Christine Staniec-Wavrant, ce soir, en conseil municipal de Lille.
De quoi provoquer un nouveau scandale, après celui de cet été ? Ce soir, même le chef de file de l'opposition UMP, Christian Decocq, a lâché le mot : « j'apprends ce soir, cette histoire de fichier ethnique parfaitement illégal, et si la Préfecture a tort, elle a tort ! »
Une information pour le moins choquante que l'élue socialiste a divulgué ce soir, alors qu'elle présentait une délibération visant à débloquer 7000 euros sur le budget de la Ville pour les reverser à l'AREAS. Laquelle association devra, avec cette subvention, accompagner socialement les familles Roms hébergées en urgence à l'hôtel, par le CCAS de Lille.
Une prise de position lilloise engagée alors même qu'il y a quelques jours, la Ville a manifesté son opposition aux réquisitions du collège St Michel à Wazemmes, et d'un bâtiment du Département, rue de Maubeuge, par la Préfecture. « Lille représente 17% de la population de la métropole et réalise déjà 33% des efforts en terme de places d'hébergements d'urgence. C'est toujours sur les mêmes que ça tombe. Ce serait bien que d'autres villes, qui n'ont jamais contribué, puissent aussi le faire », a réexpliqué le maire, Martine Aubry, ce soir.