Ministre pédophile à Marakech... une association marocaine va porter plainte

Publié le par Charlotte sceptix

 

01.06.2011 | 01h00

 

Invité d'Ali Baddou au Grand Journal de Canal + lundi 30 mai, l'ancien ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, a saisi l'occasion d'un débat sur le journalisme pour faire une révélation de taille. Un acte de pédophilie d'un ancien ministre français, qui s'en serait rendu coupable au Maroc, à Marrakech. Une association marocaine va porter plainte.

Luc Ferry accuse un ancien ministre de pédophilie

Cela s'appelle jeter un pavé dans la mare; une mare déjà bien agitée par l'arrestation de DSK, accusé de viol à New-York. Luc Ferry, invité de Grand Angle sur Canal + lundi 30 mai, a accusé un autre ancien ministre de pédophilie, il se serait fait « poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». Ces propos devaient illustrer la position du ministre sur le rôle des journalistes, qui « ne peuvent pas dire les choses qu'ils savent », selon Luc Ferry. Il affirmait en ce sens : « Probablement nous savons tous ici de qui il s'agit ».

Pourtant, ce sont d'abord les faits rapportés qui choquent tous ceux qui ne sont pas au courant. D'autant plus que l'ancien ministre cite des sources. « L'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le Premier ministre », détaille-t-il. « J'ai des témoignages d'un des membres du cabinet au plus haut niveau et des autorités de l'Etat au plus haut niveau. »

Arrêt sur images tente de retracer les faits, à partir d'une mention faite par Luc Ferry du Figaro Magazine, qui avait fait un article récemment, donnant les détails sur cette « partouze ». Des policiers auraient arrêtés des Français dans une villa de la Palmeraie « alors qu'ils s'amusent avec des jeunes garcons », et un ancien ministre en aurait fait partie. L'ambassade de France serait intervenue, « l'affaire est rapidement arrangée et 'l'excellence' libérée sur le champ. » Aucun nom n'est cité.

Fouillant plus loin, Arrêt sur images rappelle que l'Express, en 2005, avait publié un article sur les rumeurs à l'encontre de Jack Lang, alors un candidat potentiel à la présidentielle. La même affaire à Marrakech était citée : « A l'approche de la présidentielle de 2002, quelques chiraquiens racontent une arrestation de Jack Lang au Maroc, dans une affaire de mœurs, suivie d'une exfiltration discrète organisée par l'Elysée. Pas la moindre preuve, mais les missiles anti-Jospin se préparent, que le 21 avril rendra caducs. » Pour l'Express, cette affaire n'est donc que calomnie, même si les allégations sont plus discréditées que prouvées fausses.

Une association marocaine porte plainte

Comme le rapporte Rue89, à la suite des déclarations de Luc Ferry, l'association Touche pas à mon enfant, basée à Agadir, devrait porter plainte contre X. « Une enquête doit être ouverte sur cette affaire », estime Najat Anwar, présidente de l'association qui lutte notamment contre le tourisme sexuel dans des villes comme Marrakech et Agadir. Le conseiller juridique de l'association rajoute : « Nous avions déjà entendu parler de cette affaire mais nous n'avions aucune preuve. On ne peut donc pas donner de nom. Mais nous n'allons pas laisser faire, ce n'est pas une situation normale. C'est un crime politique. Il faut enquêter. »

Quant aux propos de départ de Luc Ferry, un juriste s'est empressé de les remettre en contexte. L'ancien ministre voulait montrer qu'il ne pouvait donner de nom sans être accusé et inculpé de diffamation pour illustrer les limites de la liberté des journalistes d'écrire ce qu'ils savent. A cela, Vincent Dufief, juriste et blogueur, oppose deux articles du code pénal (434-1 et 434-3) qui incriminent le fait de ne pas dénoncer de tels actes. Il y aurait donc obligation de Luc Ferry de dévoiler le nom de la personne soupçonnée. Quant à une plainte pour diffamation, elle ne peut être déposée que s'il y a accusation publique, par voie des médias. Par conséquent, « une personne (non astreinte à un quelconque secret) informée d’actes de pédophilie semble avoir tout intérêt à en informer la police, mais pas la presse », conclue-t-il.

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