NON-ASSISTANCE À PEUPLE FRANÇAIS EN DANGER

Publié le par Charlotte sceptix


=== NON-ASSISTANCE À PEUPLE FRANÇAIS EN DANGER ===
PSA SUPPRIME 8.000 EMPLOIS ET FERME SON USINE D'AULNAY.
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PARTIE 1 : TACTIQUE DE COMMUNICATION, CACHE-MISÈRE SOCIAUX ET EFFONDREMENT INDUSTRIEL EUROPÉEN
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En photo :
- à gauche : Karl-Friedrich Stracke, Président du groupe automobile allemand Opel, a annoncé sa démission le 12 juillet 2012 du fait de son incapacité à redresser la grave situation financière d'Opel.
- à droite : Philippe Varin du groupe automobile français PSA, a annoncé le 12 juillet 2012 la suppression de 8.000 emplois et la fermeture dans 2 ans de l'usine d'Aulnay pour tenter de redresser la grave situation financière de Peugeot-Citroën.
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Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën vient d'annoncer ce 12 juillet la suppression de 8.000 emplois en France et l'arrêt en 2014 de la production dans son usine d'Aulnay-sous-Bois, près de Paris, qui emploie 3.000 salariés.

http://www.romandie.com/news/n/PSA_sacrifie_Aulnay_et_provoque_un_choc_en_supprimant_8000_postes_synthese53120720121255.asp

Ni le gouvernement, ni bien sûr l'entreprise, n'ont été pris au dépourvu par l'annonce de ce sinistre industriel de première magnitude. Il était en effet prévu de longue date. La preuve irréfutable en est que j'en avais moi-même parlé dans un entretien vidéo le 4 juin dernier, c'est-à-dire il y a 5 semaines, sur la foi des indiscrétions qui en avaient fait état dans la presse : http://www.dailymotion.com/video/xrfhv5_entrevue-de-francois-asselineau-du-04-juin-2012_news?start=0

Au cours des 5 semaines écoulées, qu'a donc fait le gouvernement et son désormais fameux « ministre du redressement productif », M. Arnaud Montebourg ?

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UNE DATE CHOISIE AVEC SOIN
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Connaissant bien, de l'intérieur, la haute administration et les cabinets ministériels, j'affirme sans grand risque de me tromper que la principale préoccupation de MM. Hollande, Ayrault et Montebourg au cours de ces 5 semaines n'a pas été, un instant, de réfléchir sérieusement à empêcher ce cataclysme, pas plus que de s'interroger en profondeur sur ses causes, et encore moins d'adopter une réflexion stratégique pour que d'autres sinistres industriels ne se reproduisent pas.

Non, la seule et unique préoccupation a certainement été de parvenir à « gérer au mieux l'annonce » du désastre.

Annoncer des licenciements en masse avant le 2ème tour des législatives ? Il n'en était évidemment pas question ! Cela aurait fait désordre alors que la propagande en était encore à faire gober au bon peuple que « le changement c'est maintenant ».

Les annoncer au cours de la seconde quinzaine de juin ou de la première quinzaine de juillet ? C'était délicat car les électeurs auraient remarqué que l'annonce avait été suspendue à la fin du cycle électoral. Et puis il fallait laisser passer le Sommet du G8 de Camp David et la rafale de "Sommets-européens-de-la-dernière-chance" pour permettre à M. Hollande de fanfaronner en affirmant sottement qu'il avait su faire « plier » Mme Merkel sur la question de la relance.

Après le 15 juillet ? La ficelle eût été un peu trop grosse et les électeurs auraient compris que l'on profitait des vacances d'été pour annoncer ce désastre en catimini. Et puis, tant d'autres sinistres sont à venir que l'on ne peut pas non plus trop attendre, sauf à tous les accumuler à la rentrée sociale de septembre.

En bref, le gouvernement et la direction générale de PSA ont dû passer une partie importante des 5 semaines écoulées... à se mettre d'accord sur la date.

Et l'on a dû convenir en haut lieu que le 12 juillet serait idoine : ni trop tôt, ni trop tard, juste avant le ralentissement estival qui commence à la mi-juillet. Parfait pour causer le moins de protestations sociales sur le coup.


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GOUVERNEMENT ET ENTREPRISE ADOPTENT LA TACTIQUE
DE LA « CELLULE D'ÉCOUTE PSYCHOLOGIQUE »
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En parallèle avec le choix de la date, les conseillers en communication et les « spin doctors » (manipulateurs d'opinion) qui hantent les antichambres ministérielles et les directions générales des grands groupes industriels et financiers ont dû cogiter de concert pour bâtir une « stratégie de com' » appropriée.

La réponse habituelle de ces faiseurs d'opinion est orchestrée comme un ballet à trois temps :

1- on feint la stupéfaction devant l'annonce (alors que cela fait 3 mois que l'on travaille dessus).

2- on simule la compassion, en tenant des propos lénifiants à forte teneur psychologique, dans le seul objectif de faire passer la pilule aux Français pendant 48 heures.

3- on annonce d'un air martial que personne ne restera sur le carreau.

Ceux qui ont de la mémoire se rappelleront que cette valse à trois temps a par exemple été jouée récemment lors du sinistre industriel Lejaby. Avec Sarkozy, Fillon et Besson dans le rôle des musiciens emperruqués de l'orchestre de chambre.

Les mêmes méthodes de manipulation produisant les mêmes effets, il ne faut donc pas s'étonner que la réaction du gouvernement a ressemblé comme deux gouttes d'eau à celle des gouvernements « de droite » et « de gauche » qui se sont succédé en France depuis 20 ans qu'a été ratifié le traité de Maastricht.

On a accordé aux électeurs la faculté de changer les musiciens mais la musique reste la même, avec le nouveau trio Hollande-Ayrault-Montebourg.

Les agences de presse ont signalé comme un fait digne de l'Histoire de France que le président de la République, François Hollande, venait de faire part à Jean-Marc Ayrault et à Arnaud Montebourg de « sa vive préoccupation ». Sic. Il est exact que c'est toujours mieux que s'il avait fait part de sa « grande joie ».
M. Hollande leur a par ailleurs « demandé de tout mettre en œuvre afin de limiter les conséquences sociales de ce plan ». Nous voilà rassurés !

M. Jean-Marc Ayrault - qui usurpe la fonction de "Premier ministre" plus qu'il ne l'exerce, puisque il n'ad-"ministre" de facto à peu près plus rien -, a brodé sur les mêmes thèmes, en tenant les propos, non pas d'un chef de gouvernement, mais d'un psychologue à l'écoute : il a évoqué « un véritable choc » pour l'industrie et « les territoires affectés par ces projets [de fermeture] ». Il a demandé à PSA de « mener une concertation loyale avec les partenaires sociaux », et cela afin d'étudier « toutes les alternatives ». Bla, bla, bla, en somme.

Et dès hier, le fameux « ministre du Redressement productif », Arnaud Montebourg, avait affirmé « redouter un choc pour la nation », montrant par là toute l'étendue de son pouvoir....

Philippe Varin, le patron du groupe PSA, a donné sans vergogne dans ce même registre plaintif, copié-collé des "cellules d'écoute" mises sur pied par les compagnies aériennes dans les aéroports pour "accompagner psychologiquement" les familles endeuillées après un accident d'avion.

Il a réuni la presse pour dire avec un air de chattemite qu'il
« mesure pleinement la gravité des annonces faites aujourd'hui ainsi que le choc et l'émotion qu'elles provoquent dans l'entreprise et dans son environnement ». Pour un peu, on se prendrait à le plaindre aussi, en oubliant que c'est quand même lui l'auteur de ces décisions calamiteuses.


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LES HABITUELS CACHE-MISÈRE SOCIAUX
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On imagine, bien sûr, que le gouvernement va tenter de camoufler le désastre et de prendre en charge les laissés-pour-compte.

Des mises à la retraite anticipées, des perspectives de « reclassements », des promesses de « pécule pour devenir auto-entrepreneur » et des programmes de « stage de formation-reconversion » seront certainement annoncés en grandes pompes dans les jours, les semaines et les mois qui viennent. Ces cache-misère sociaux font toujours partie intégrante du plan de communication.

Un peu comme un meurtrier en série qui réclamerait son acquittement en présentant au jury d'assises un plan de relance de la natalité, le patron de PSA a d'ailleurs eu le culot d'assurer lui-même, dans un communiqué publié dès aujourd'hui, qu'il voulait « travailler à la revitalisation » du site d'Aulnay.

Il a aussi assuré que des reclassements de postes seraient offerts à 1.500 salariés en interne à l'entreprise, et à 1.500 salariés en externe, probablement chez des sous-traitants.

La Commission européenne, qui avait aussi été mise au parfum et qui a dû juger opportun de se sentir concernée, s'est jointe au chœur des pleureuses en se disant « prête à examiner avec les autorités françaises des demandes de soutien à l'emploi ».

Cette sollicitude touchante a été formulée par M. Jonathan Todd, porte-parole britannique du commissaire européen hongrois chargé de l'Emploi, M. Laszlo Andor.

Mais elle ne doit surtout pas susciter des espoirs féériques : tout au plus M. Todd a-t-il « évoqué » une formation pour aider les personnes licenciées à « trouver un nouveau travail ». En revanche, il a estimé qu'il est « trop tôt pour dire si les critères du Fonds de mondialisation (fonds européen de 500 millions d'euros qui apporte une aide aux travailleurs touchés par la mondialisation) s'appliqueraient ou pas. Il faudrait que les autorités françaises prouvent que les licenciements étaient dus aux effets de la mondialisation. »

Pour faire court, la France n'aura sans doute aucun fonds, alors même qu'elle verse bien plus à l'UE qu'elle n'en reçoit.

Enfin, ce soir du 12 juillet, on apprenait que M. Montebourg a fait les gros yeux en déclarant au Sénat : « Nous n'acceptons pas en l'état le plan !» Bigre !

Mais que peut-il faire concrètement puisque l'État, n'étant pas actionnaire de PSA comme il l'est de Renault, n'a aucune marge de manœuvre pour obliger Peugeot à changer de décision ?

Et du reste, même si l'État était actionnaire de PSA comme dans Renault, comment pourrait-il injecter des sommes colossales dans l'entreprise en difficultés financières alors que quasiment toute forme d'aide de ce type est interdit par la Commission européenne, et que celle-ci presse par ailleurs l'État de tailler de façon drastique dans toutes ses dépenses ?

C'est pourquoi le ton martial d'Arnaud Montebourg relève du registre de la commedia dell'arte. Très concrètement, on apprenait ce soir que le « ministre du Redressement productif » a... nommé un expert, Emmanuel Sartorius, qui doit examiner la situation financière du groupe privé.

Pressé de dire ce qu'il allait faire d'autre à part nommer ce Professeur Sartorius, Arnaud Montebourg a affirmé devant les sénateurs : « Nous allons demander à PSA d'abord de justifier la situation qui est celle-ci et ensuite d'ouvrir un dialogue social que le Premier ministre a exigé comme étant exemplaire. Nous demandons à PSA d'examiner loyalement toutes les autres solutions que celles qu'il a réservées à plusieurs sites de France et notamment à ces milliers de salariés concernés ».

En bref, rien.
Rien de plus que ce que l'on sait déjà.


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LA LOI DU SILENCE SUR LES RAISONS DE L'EFFONDREMENT
DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
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Comme je l'ai déjà souligné en préambule, ce qui est, au fond, le plus extraordinaire dans toute cette histoire, c'est que personne ne vient expliquer publiquement devant les Français :

- ni les causes profondes de ce sinistre industriel,

- ni en quoi il s'inscrit dans une longue suite de sinistres du même genre, dans tous les secteurs de notre industrie,

- ni les choix stratégiques qu'il faudrait faire pour que cette évolution catastrophique ne se produise plus.

Sous l'effet d'une sorte de lâche consensus, tout le monde admis à s'exprimer dans les grands médias présente ainsi la suppression de 8.000 emplois d'un coup et la fermeture de l'usine Citroën d'Aulnay comme si c'était, soit un pur hasard, soit le fruit d'une mauvaise gestion de la part des équipes dirigeantes de l'entreprise.

Je me garderais bien, quant à moi, de participer à cette présentation des choses. Car, ainsi que je le rappelais dans ma vidéo du 5 juin, le désastre de l'industrie française touche trop d'entreprises différentes, dans trop de secteurs différents, pour que l'on puisse honnêtement en faire reporter la responsabilité sur chacun des dirigeants de chacune des entreprises.
(cf. http://www.dailymotion.com/video/xrfhv5_entrevue-de-francois-asselineau-du-04-juin-2012_news?start=0

Si la France perd environ 800 emplois industriels par jour ouvrable depuis au moins une dizaine d'années, ce n'est ni par hasard, ni sous l'effet d'une incompétence totale qui frapperait indistinctement tous les dirigeants d'entreprises françaises.


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L'EFFONDREMENT DE L'INDUSTRIE TOUCHE TOUTE L'EUROPE OCCIDENTALE
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En outre, le phénomène n'est nullement limité à la France. L'industrie subit également une Bérézina aux États-Unis et dans la plupart des pays d'Europe occidentale : Italie, Grèce, Espagne, Portugal....

Même en Allemagne, la situation n'est pas si rose qu'on le croit. Preuve en est que l'on a appris, aujourd'hui même 12 juillet, que Karl-Friedrich Stracke, le patron du constructeur automobile allemand Opel, filiale de l'américain General Motors, également président de General Motors Europe, venait de démissionner de ces deux fonctions.

M. Stracke, qui n'était à la tête d'Opel que depuis 15 mois (en avril 2011) et qui n'avait pris la tête de GM Europe qu'il y a 7 mois (en janvier de cette année), a jeté l'éponge devant la tâche qu'il juge insurmontable de redresser Opel, qui est aux prises depuis des années avec des difficultés financières croissantes. Sa part de marché en Europe ne cesse de fondre -atteignant 7,2% en mai contre 7,6% un an plus tôt-, à l'instar de ses ventes, en recul de 12,6% en mai sur douze mois.

Fin juin, le conseil de surveillance d'Opel avait pourtant validé les nouvelles orientations grâce auxquelles l'entreprise espère relever la tête. Ce sont les mêmes que PSA : réduction des coûts, repositionnement de la marque et délocalisation hors d'Europe.

http://www.usinenouvelle.com/article/karl-friedrich-stracke-quitte-opel.N178729

Si toute l'industrie des États-Unis et de l'Europe occidentale s'effondre, à l'exception des entreprises située en quasi-monopole ou sur des créneaux d'excellence, c'est bien qu'il y a des raisons communes à tous ces pays.

Quelles sont ces raisons ?


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LA SUITE DE CE LONG ARTICLE (PARTIE 2)
SERA MISE EN LIGNE DANS LES PROCHAINES HEURES :

PARTIE 2 : L'ENSEMBLE DE LA CLASSE POLITIQUE ET DES SYNDICATS SE RENDENT COMPLICES DE NOTRE RUINE.

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