Notre nouveau ministre de l'interieur PS dans "droite" ligne de ses prédecesseurs UMP
Près de 200 Roms ont été expulsés, tôt vendredi, du camp de l’hôpital à Évry. Une décision qui intervient après la première tentative de lundi dernier que le Secours Catholique avait réussi à enrayer.
- © PhotoPQR/La Provence/Florian Launette/Maxppp
- Évacuation et destruction du camp de Roms installé avenue Félix-Zoccola dans le 15e arrondissement de Marseille, où vivaient une vingtaine de familles, le 3 janvier dernier.
Vendredi 13 janvier à l’aube, les forces de police ont expulsé de leurs baraquements entre 150 et 200 Roms installés dans le camp dit « de l’hôpital » à Évry. Parmi ces Roms, de nombreux enfants scolarisés et d’autres en bas âge.
Cette opération intervient dans un contexte assez particulier. Déjà, lundi dernier, 9 janvier, la délégation du Secours Catholique de l’Essonne avait alerté l’opinion d’une expulsion imminente d’un squat de Roms à Viry-Châtillon (lire l’article). « La médiatisation de l’affaire a probablement fait avorter l’opération, selon Laurent Lurton, délégué d’Évry, mais aussi tendu nos relations avec la préfecture. »
En effet, le Secours Catholique n’était pas convié jeudi soir à la préfecture pour participer à une réunion de concertation. Pourtant, depuis le début de la semaine, le bureau de la délégation insiste pour être reçu et trouver ensemble des solutions à l’accueil des quelque 900 ou 1 000 Roms qui vivent dans le département.
Le préfet et son directeur de cabinet avaient plusieurs fois promis au Secours Catholique de ne pas ordonner d’expulsion de familles rom sans solutions d’hébergement de rechange. En fin de matinée, un animateur de la délégation d’Évry allait demander à rencontrer Manuel Valls, le maire. C’est lui en effet qui a signé cette demande d’expulsion en début de semaine.
Dès que l’information leur est parvenue, les membres du Secours Catholique d’Évry se sont rendus sur place avec tous leurs véhicules. Ils ont pris en charge une cinquantaine de Roms désemparés et sans solution d’hébergement. Ils les ont regroupés à la Maison des solidarités, structure gérée par le département (les autres Roms ont vraisemblablement rejoint d’autres squats) en attendant de trouver pour chacun un point de chute pour la nuit prochaine.
Certains faisaient état de l’émotion suscitée chez ces enfants devant la violence que constitue une expulsion de cette sorte. « Nous sommes en train de préparer une génération d’écorchés vifs », laissait échapper un des témoins de la scène.
Jacques Duffaut
http://www.secours-catholique.org/actualite/roms-expulsion-d-un-camp-a-evry,10603.html