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Publié le par sceptix


 
 
"Arrêt sur Images" révèle qu'à deux reprises - lundi à 13h et à 20h - le journal télévisé de France 2 a présenté une image supposée représenter la brutalité ignoble dont font preuve les autorités iraniennes face à la contestation actuelle, qui en réalité a été prise... au Honduras en juilllet.
 
L'image litigieuse avait d'ailleurs déjà été diffusée sur le site du Boston Globe, qui indiquait qu'elle a été prise à Tegucigalpa le 29 juin.
 
La rédaction de France 2 soutient qu'il s'agit d'une erreur commise par le "service EVN", c'est-à-dire une sorte de bourse d'échange internationaux d'images, à laquelle sont affiliées toutes les télés du réseau Eurovision.
 
C'est plutôt curieux, mais peu importe : ce qui est frappant c'est que le même cliché, présenté pour ce qu'il est réellement - à savoir la répression contre des démocrates du Honduras après un coup d'état militaire d'inspiration vaguement etatsunienne - n'avait guère retenu l'attention à l'époque où il fut pris. Il avait certes été publié par "Le Figaro", mais pour le reste le moins que l'on puisse dire est que la PPPA n'a pas cherché à saturer notre champ de conscience avec des infos sur ce qui qui s'est passé et se passe encore au Honduras.
 
Par exemple, le 7 décembre 5 personnes ont été abattues dans la rue, à Villanueava, à côté de Tegucigalpa par quatre tueurs surgis d'une camionnette qui circulait sans plaques d'immatriculation. Les victimes, des militants des droits de l'homme - Marcos Vinicio Matute Acosta (39 ans), Kennet Josué Ramírez Rosa (23 ans), Gabriel Antonio Parrales Zelaya (34 ans), Roger Andrés Reyes Aguilar (22 ans) et Isaac Enrique Soto Coello (24 ans) - ont été contraints de se coucher sur le sol, et tués sur place. Une sixième personne, Wendy Molina (32 ans), a miraculeusement survecu, mais elle a été hospitalisée dans un état très grave.
 
En fait, ce ne sont que quelques victimes parmi beaucoup d'autres cibles des escadrons de la mort qui sévissent depuis le coup d'état militaire. Parmi elles on trouve aussi bien des militants de gauche, des membres de leur famille, des personnes soupçonnées d'aider deux qui s'opposent à la junte militaire, que des homosexuels. "Les crimes se multiplient plus vite que nous ne pouvons les compter", dit un militant des droits de l'homme. On trouve ICI [http://pulsemedia.org/2009/12/24/killing-activists-in-honduras/#more-17957] un décompte très partiel des crimes de cette espèce commis en décembre.
 
Vous en avez entendu parler, sur France 2 ou ailleurs ?  Si seulement les auteurs du coup d'Etat étaient musulmans. Ou alors leurs opposants, enfin n'importe qui. Mais un conflit, si sanglant soit-il, dans lequel on ne trouve pas la plus petite trace de menace islamiste, quel intérêt ?

Publié dans Les chiens de garde

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R
<br /> <br /> c'est sûr quand on compare le Honduras et l'Iran, le "deux poids deux mesure" de la presse idéologique (quoi qu'elle veuille faire croire) aux odres est<br /> patent ! et choquant.<br /> <br /> <br /> Et l'ambience au honduras, en dehors des projecterus, la voilà :<br /> <br /> <br /> La dictature a fait du Honduras une immense prison où les nuits sont mises à profit par des meutes de policiers et de militaires qui perquisitionnent,<br /> torturent et pillent. La nuit, au Honduras, seule la terreur circule dans les rues : bottes, casques et uniformes. La nuit, des véhicules de militaires et de<br /> policiers encagoulés patrouillent les rues et tirent sur les maisons. Ils sortent à grande vitesse des commissariats pour revenir peu après avec leurs<br /> camionnettes pleines de citoyens frappés, humiliés, en sang... <br /> <br /> <br /> <br /> La nuit est le théâtre préféré des limiers. Le couvre-feu, sans garanties constitutionnelles, sans caméras de télévision, ni foule dans les rues, est le moment dont profitent les chiens de la<br /> dictature pour semer la terreur. La nuit dernière, nous avons pu parcourir plusieurs quartiers, et voici ce que nous avons vu :<br /> <br /> <br /> <br /> On nous prévient qu'un commando de policiers est arrivé sans prévenir à l'un des escaliers du quartier et qu'il va perquisitionner un logement. Il s'agit de la<br /> maison d'une peintre très connue du voisinage. Au détour d'un escalier, 8 policiers, comme des chats dans l'obscurité encerclent la maison. La façade porte un graffiti contre le coup d'Etat. Les<br /> policiers cognent sur la porte avec des bâtons, cassent les vitres des fenêtres. L'un d'eux, bombe lacrymogène en main, calcule l'angle nécessaire à<br /> l'atterrissage à l'intérieur de la maison. Le véhicule de la Police Nationale les attend au bas des escaliers. Le policier qui conduit les avertit qu'un groupe de journalistes enregistre. Le chef<br /> de l'opération (le sous-commissaire García) bouche l'objectif d'une de nos caméras. D'autres camouflent le nom qu'ils portent cousu sur leur veste. Quelques<br /> voisins, mis en confiance par la présence de la presse internationale, ouvrent leurs portes et leurs fenêtres pour crier et dénoncer les auteurs de ces actes. Les policiers essaient de se<br /> replier. Le policier García se justifie en disant qu'il vit dans ce quartier et qu'il ne supportait pas que sa voisine ait peint sur la façade: "PUTSCHISTES : LE MONDE VOUS CONDAMNE, VIVE MEL".<br /> Tel fut l'argument du fonctionnaire pour déclencher la terreur contre une humble femme.<br /> <br /> <br /> <br /> Des membres des organisations des Droits de l'Homme et du Front des Avocats contre le Coup d'Etat se présentent, et les policiers, traqués par la dénonciation,<br /> repartent La femme, apeurée, finit par ouvrir ; mais elle va quitter le quartier. Face au risque de les voir revenir plus tard, elle pars dormir en lieu sûr.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Un jeune homme d'une vingtaine d'années marche en pleine nuit dans une rue sombre. Il a le visage en sang et une blessure de 5 centimètres au front. Il est<br /> nu-pieds. Il nous explique : il était sur le seuil de sa maison quand une camionnette de la police est apparue et que, sans dire un mot, ils en sont descendus et se sont mis à plusieurs pour le<br /> frapper. Ils l'ont jeté dans la camionnette et ont démarré. Pendant qu'ils tournaient dans les rues et le frappaient, ils ont fouillé ses poches, le dépouillant de son téléphone et de sa montre.<br /> Toujours sur le sol de la camionnette, il entendait les policiers qui discutaillaient pour savoir qui garderait la montre, qui le téléphone. Ils l'ont jeté de la camionnette, loin de chez lui. Le<br /> jeune homme ne veut pas porter plainte. Il ne veut plus de problèmes avec la police. Terrorisé, il veut juste que nous le ramenions chez lui.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Un autre jeune est arrêté à l'angle de sa rue. Avant de le mettre dans leur camionnette, quatre policiers lui donnent une raclée. Puis ils lui vident une bombe de<br /> peinture sur le visage. Le jeune homme respire avec difficulté. A l'hôpital, pendant qu'on nettoie la peinture de ses yeux enflammés par les coups, il nous raconte que l'un des policiers, tout en<br /> le frappant, lui disait : "Tu es de la résistance? Alors résiste!"<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Sur un pont, un poste de contrôle. Ils nous arrêtent et nous entamons une conversation avec les policiers sur n'importe quel thème, pour pouvoir continuer. Un<br /> véhicule de passage voit la guérite et recule lentement. L'un des policiers regarde la voiture qui recule et, amusé, nous invite à regarder ce qui va se passer maintenant, mais en nous obligeant<br /> à garder nos caméras éteintes. Sous le pont, dans la rue qu'avait prise l'auto qui essayait d'éviter la guérite, il y a un groupe de policiers qui donnent la chasse à ceux qui tentent de<br /> s'évader. Ils l'arrêtent.<br /> <br /> <br /> Du haut du pont, on ne voit pas bien, mais on entend... On entend la porte qui s'ouvre... On entend la rage et les insultes des policiers, les coups contre<br /> l'auto... On entend d'autres coups et les cris du conducteur. Et on n'entend plus rien. La voiture a continué sa route peu après.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> On entend des tirs dans une avenue parallèle à un quartier populaire. C'est une camionnette pleine de policiers qui tirent dans la nuit, à l'aveuglette, contre les<br /> maisons du quartier. Ils ne se pressent pas. Rien ne les menace. Ils tirent encore et encore. Ils ne visent même pas. Ils ne font que semer la terreur sur leur passage.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Dans un commissariat, à minuit, les membres d'organisations des droits de l'homme, des avocats et la presse internationale s'intéressent aux détenus que nous venons<br /> de voir descendre d'une patrouille de camionnettes (elles étaient au moins dix). Maniant le sarcasme, l'officier nous dit qu'ils n'ont aucun prisonnier ici. Mais les prisonniers crient qu'ils<br /> appartiennent à la Résistance. Ils crient leurs noms. L'officier continue de nier l'évidence. L'insistance des avocats et des défenseurs des droits de l'homme permettra d'en relâcher la moitié et<br /> de faire venir un médecin pour constater l'état physique des autres. Tous victimes de coups et en sang. Le lendemain matin, les avocats de la résistance obtiendront leur libération.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Dans un autre commissariat, derrière un portail noir, on entend les voix d'au moins une vingtaine de personnes déclinant leurs noms. Dehors, bon nombre de mères et<br /> d'épouses tentent d'établir le contact avec les leurs, tentent de reconnaître leurs voix. La scène fait rire ceux qui portent l'uniforme. Ils s'approchent et<br /> frappent le portail... Et les familles.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> Quelle horreur Roland, et lequel de nos merdias en parle, ce sont tous des larves, des lavettes, des merdes. En ce moment ricains et englishes bombardent des opposants yéménites, et c'est normal<br /> pour ces conards puisque ce sont des membres d'al qaeda au Yémen on en rirait si l'envie de vomir ne nous prenait pas en lisant ou en regardant le 20h à  la tv.<br /> Et dire que nous nous souhaitons une bonne année 2010, c'est la coutume mais nous n'y croyons pas un seul instant que cette année sera bonne !<br /> Tous mes voeux quand même Roland.<br /> Amicalement<br /> <br /> <br />