Quarante-huit arrêts maladie quasi simultanés au sein d’une compagnie de CRS
Carcassonne
Près d’un tiers de la CRS 57… en arrêt maladie
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Quarante-huit arrêts maladie quasi simultanés au sein d’une compagnie de CRS, en l’occurrence la CRS 57 de Carcassonne, pour un effectif de 160 fonctionnaires… Cette "épidémie" est visiblement révélatrice d’un profond malaise au sein de cette unité.
C’est le mardi 31 août que ce malaise a percé au grand jour, avec l’annulation d’une mission de maintien de l’ordre prévue à Paris : sur les 80 policiers qui devaient embarquer dans les cars, seuls trente étaient présents, les autres venant d’être placés simultanément en arrêt maladie.
Dès hier, Alliance Police Nationale (deuxième syndicat chez les CRS, derrière le SGP Force Ouvrière, majoritaire), s’est ému de ce "couac" dans un communiqué intitulé « CRS 57 : rien ne va plus ». « Si près
Livrant le bilan d’activité de la CRS 57, troisième compagnie en terme d’activité parmi les dix implantées dans la zone Sud (Provence- Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et Corse), avec « 250 jours de déplacement annuel », le syndicat estime que ces chiffres « devraient suffire à témoigner de l’investissement » des policiers de la CRS 57.
« Mais non », déplore le syndicat, qui dénonce « la pression énorme exercée en continu par un élément de la hiérarchie (*), pression portée à son paroxysme au moment des notations individuelles, où seule la "bâtonite" prime, au détriment des qualités inhérentes au métier de CRS ».
Pour sa part, le commandant Thierry Saforcada, "patron" des CRS carcassonnais, n’a pas souhaité s’exprimer sur le fond, invoquant son devoir de réserve. Il indique cependant qu’il n’a « pas particulièrement ressenti de malaise » et que sa compagnie obtient de « bons résultats en mission ». « J’ai la conscience tranquille, j’estime être équitable et juste dans mon management », conclut-il.
Au-delà du communiqué diffusé par son syndicat, David Leyraud, l’un des responsables carcassonnais d’Alliance, met en avant, lui, une situation de « stress professionnel » pour nombre de CRS : « C’est un vrai problème de santé, constaté par un médecin, ce n’est pas de la désertion ». Et de rejeter, de ce fait, toute éventualité de sanctions disciplinaires à l’égard de la cinquantaine de policiers placés quasi simultanément en arrêt maladie.
Il y a trois semaines, un problème similaire était survenu au sein de la compagnie de CRS de Montpellier. Le syndicat Alliance, comme il l’a fait depuis, concernant le contentieux carcassonnais, avait saisi la direction des CRS de la zone Sud et « le problème a été très rapidement résolu », indique David Leyraud, sans autre précision.
(*) De source officieuse, le haut gradé mis en cause dans ce dossier serait l’adjoint au commandant de la CRS 57, ce que le syndicat Alliance n’a pas voulu ni confirmer, ni infirmer. (**) Les responsables audois et régionaux du SGP-FO n’ont, eux, pas souhaité s’exprimer, pas plus que la direction des CRS de la zone Sud et la préfecture de l’Aude, sollicités par Midi Libre.
Source : Midi Libre