Rapatriement des réserves d’or du Venezuela : une tâche difficile pour les banques ?
|
Publié le 23 août 2011
| |
| Je ne peux m’empêcher de soupçonner les dernières informations concernant le Venezuela d’avoir quelque chose à voir avec la récente envolée du prix de l’or. Selon moi, elles ont été un facteur déterminant de la flambée du prix du métal jaune non pas uniquement ces quelques derniers jours, mais ces quelques dernières semaines.
Lors de l’annonce par le Venezuela de son intention de rapatrier ses réserves d’or, de multiples communiqués de presses déclaraient la banque d’Angleterre comme détentrice de 211 tonnes de cet or. Quelques jours plus tard, ce chiffre tombait à 99 tonnes, le reste des réserves apparaissant comme étant dispatché entre JP Morgan Chase, Barclays, Standard Chartered et Bank of Nova Scotia – chacune d’elles étant une banque de lingots.
La nomination de ces banques de lingots dans les rapports a contribué à lancer un signal d’alarme sur le marché de l’or. Nous n’entendions plus parler d’or déposé dans les coffres de la banque d’Angleterre, mais d’importantes quantités de métal utilisées pour des opérations de prêt des plus variées. Cela suppose donc une position à découvert imminente sur l’or, position à découvert qui aurait bientôt besoin de se voir couverte. Le Financial Times décrivait ce retrait du Venezuela comme étant le ‘plus important transfert de métal précieux de l’histoire moderne’. Juste après que cette déclaration ait été rendue publique, le prix de l’or s’est à nouveau envolé – s’affichant à hauteur de 1875 dollars l’once dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. De plus, les efforts du Venezuela à récupérer son or pourrait également être l’une des raisons pour lesquelles le prix de l’or a grimpé au cours ces quelques dernières semaines. En d’autres termes, l’éclatement des réserves d’or du Venezuela entre différentes banques de lingots a certainement débuté bien avant que la décision du pays ne soit rendue publique.
Pour faire simple, disons qu’il est très peu probable que l’or du Venezuela soit toujours à cette heure placé dans les coffres des susdites banques, attendant de se voir chargé à bord d’un charter direction Caracas. D’autres avions ont probablement décollé il y a bien longtemps, emportant cet or vers un nombre de plus en plus important de banques, jusqu’à ce que la réserve d’origine soit entièrement fragmentée, atomisée… En clair, il s’avèrera extrêmement complexe pour les banques de rassembler l’ensemble des quantités d’or qui leur ont été prêtées par le Venezuela.
Au cas où les banques manqueraient à parvenir à la matérialisation des quantités requises de métal physique, d’autres nations ou fonds privés pourraient se voir tentés de formuler la même requête. Le tourbillon de panique qui s’en suivrait pourrait bien s’étendre à l’ensemble du secteur bancaire ayant quelque rapport avec l’or. Il est intéressant de noter que ce fut lors de circonstances similaires qu’il y a 40 ans les Etats-Unis fermaient leur guichet de l’or.
Dans le meilleur des scénarios, nous assisterons d’ici peu à un retrait de masse par les investisseurs de leur or du système bancaire. En d’autres termes, une demande bien plus importante que ce que nous pourrions imaginer semble bouillonner sous la surface du marché de l’or.
Michael J. Kosares USAGold - Centennial Precious Metals, Inc. |