Statelogs: Un nouveau monde? (Fuites de Wikileaks)Mises à jour permanentes
Avant de juger de la crédibilité de Wikileaks, j'attend de voir si nous aurons quelques infos et sur le 11 septembre et sur le régime sioniste d'Israel, j'ai quelques doutes...je me demande QUI est derrière ce site ?
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Lors de la publication des Warlogs irakiens, WikiLeaks nous avait directement contacté pour fournir l’application qui permettait de naviguer à travers les rapports de situation écrits par l’armée américaine. Cette fois-ci, à quelques heures d’une fuite de mémos diplomatiques qui pourrait être la plus importante de l’organisation, nous avons choisi de nous mettre dans une situation qui ne nous rend pas dépendants d’une clause de confidentialité. Les mains libres, nous sommes accompagnés par Slate.fr et Lesoir.be, partenaires de l’application que nous avons développé, et qui sera en ligne dès dimanche. A partir de lundi, ils mobiliseront leurs équipes pour nous aider à disséquer les documents les plus intéressants.
Les équipes d’OWNI ont convenu d’appeler cette opération #Statelogs.
Voici notre récit, notre travail journalistique, augmenté du travail des développeurs et de nos partenaires.
Pour la suite OWNI
23h59: Notre application devient fonctionnelle
Nos développeurs continuent d’intégrer les premiers Statelogs dans notre application. C’est un travail de très long court qui commence aujourd’hui. Pour le moment, 27 mémos sont déjà disponibles, prêts à être qualifiés et notés.
23h10: Quid de l’open-data?
Dans un tweet cryptique, WikiLeaks annonce plus d’informations concernant un nouvel embargo pour la journée de lundi:
Demain, nous fournirons des informations aux médias qui souhaitent souscrire à notre embargo sur l’accès aux cablegates.
Faut-il s’attendre à ce que WikiLeaks monnaye avec chaque organe de presse des mémos susceptibles de l’intéresser?
22h23: WikiLeaks commence à publier les mémos
Sur cablegate.wikileaks.org, l’organisation commence à publier une partie des Statelogs et annonce qu’ils seront mis en ligne au fil de la semaine. Quelques chiffres saillants émergent déjà:
- 15.365 mémos concernent l’Irak
- La Turquie est le premier pays émetteur avec 7.918 documents
- Le Département d’Etat américain a émis 8.017 télégrammes
- 145.451 Statelogs concernent la politique extérieure
[22h20] La “pieuvre” iranienne. Un grand nombre de documents divulgués font état de la méfiance des dirigeants arabes face au pouvoir iranien. Les cinq journaux contactés par Wikileaks font état de la crainte suscitée par le régime des mollahs, que les diplomates jordaniens comparent à une “pieuvre étendant ses tentacules” qui doivent être “coupés”, rapporte un télégramme en date d’avril 2009 que reprend Le Monde. Les velléités nucléaires du pays inquiètent en particulier la région du Golfe, qui doute de la capacité des États-Unis à trouver un terrain d’entente en la matière avec le pouvoir iranien.
(note de Charlotte :l'Iran et les Etats-Unis ne vont pas être épargnés je le sens ! Qui se trouve donc derrière Wikileaks ?
[22h15] La Corée du Nord en question. Les mémos publiés rendent compte d’une discussion entre autorités sud-coréennes et américaines sur l’éventualité de l’effondrement du régime nord-coréen et la réunification des deux Corées qui s’en suivrait. Les échanges entre diplomates évoquent des accords commerciaux arrangeants avec la Chine afin d’“apaiser l’inquiétude” suscitée par cette réunification.
22h10: “C’est aux gouvernements de protéger les secrets, pas aux journalistes”
Dans une tribune pour le Guardian, l’éditorialiste britannique Simon Jenkins défend la démarche de publication des médias, en expliquant que “c’est aux gouvernements de protéger leurs secrets, pas aux journalistes”. De la même façon, il réfute l’idée selon laquelle la mise en ligne des Statelogs serait dangereuse, en soutenant que “la vulgarité de Nicolas Sarkozy ne fera aucun mal“.
Retrouvez notre article “Statelogs, de la profondeur plus que de la transparence”, qui explique les raisons pour lesquelles OWNI publie les mémos.
21h45: La diplomatie du chantage
Selon le New York Times, certains mémos révèlent que les autorités américaines, afin de vider les geôles de Guantanamo, ont savamment fait jouer leurs atouts. Aux autorités slovènes, ils promettent une entrevue avec le président Barack Obama… contre la prise en charge d’un détenu retenu sur l’île cubaine. Aux représentants des îles Kiribati, ils leur suggèrent de prendre en charge quelques prisonniers… moyennant une poignée de dollars.
21h: Le Département d’Etat américain a fourni des éléments de langage
Charles Rivkin, l’ambassadeur des Etats-Unis en France, défend son rôle de diplomate dans une tribune du Monde, intitulée “La diplomatie et la confidentialité“, et s’inquiète de la publication de mémos conçus pour rester confidentiels. Sa prose ressemble étrangement à celle de… l’ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, et quelques passages à la limite du copier-coller semblent attester l’existence d’éléments de langage fournis par l’administration américaine (ci-dessous, une comparaison des deux textes, celui de l’ambassadeur en France puis celui de l’ambassadeur en Haïti):
"Bien sûr, même les alliances les plus solides connaissent des hauts et des bas."
"Certes, même des relations solides peuvent connaître des hauts et des bas."
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"Si un militant engagé dans la lutte contre la corruption fait état d’informations concernant des malversations de la part de personnes haut placées, ou si un travailleur social apporte des preuves de violences sexuelles, le fait de révéler l’identité des coupables peut avoir de sérieuses conséquences."
"Si un militant anti-corruption communique des informations sur telle inconduite officielle, ou si un agent social livre des preuves de violence sexuelle, la révélation de l’identité de cette personne pourrait avoir de graves conséquences, allant jusqu’à l’emprisonnement, la torture et même la mort."
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"Les animateurs du site Internet WikiLeaks prétendent posséder quelque 250 000 documents secrets, dont une grande partie a été communiquée aux médias."
"Les propriétaires du site Web Wikileaks affirment posséder quelque 250.000 documents classés, dont un grand nombre ont été distribués aux médias."
20h45: Espionnage généralisé
D’après certains rapports consultés par Le Monde, l’Intelligence Community américaine, qui regroupe toutes les agences de renseignement, aurait directement incité les diplomates à compiler des informations confidentielles sur des représentants d’autres pays, y compris alliés:
Les diplomates américains à l’ONU doivent transmettre “toute information biographique et biométrique” sur leurs collègues des pays du Conseil de sécurité, y compris les alliés britanniques et français, et sur les dirigeants de nombreux pays.
20h30: Quelques exemples de visualisation
Le Guardian propose une carte interactive qui permet de naviguer à travers les mémos en fonction de leur lieu d’origine et du type de document:
De son côté, El Pais a opté pour une carte plus classique, avec des figurés ponctuels et des cercles proportionnels se basant sur le nombre de télégrammes par pays.
20h10: Des révélations sur l’incident entre Google et la Chine
Dans son édition spéciale, le New York Times évoque les coulisses de l’incident entre Google et la Chine, au mois de janvier. D’après le quotidien américain, le Politburo chinois se serait directement introduit sur les réseaux de l’entreprise américaine, comme en atteste le témoignage d’un informateur chinois auprès de l’ambassade américaine en Chine. Toujours selon le New York Times, ces manoeuvres de piratage seraient diligentées par Pékin depuis 2002, visant les entreprises étrangères ou les soutiens au dalaï-lama.
19h45 : Une carte interactive du Spiegel
Le Spiegel a mis au point une carte interactive mettant en scène les mémos sur le points d’être publiés. On y apprend que 3775 mémos diplomatiques concernent directement la France. En outre, 22 mémos ont pour sujet le Parlement européen à Strasbourg, 93 sont consacrés à l’UNESCO dont le siège est à Paris et 5 ont pour objet Marseille.
19h28 : La mise en ligne des leaks est engagée
Le New York Times, le Guardian, El Pais, le Spiegel et Le Monde ont tous mis en ligne leur couverture des mémos.
Le Monde confirme par ailleurs travailler sur les mémos concernant la France.
Nous travaillons actuellement à la mise en ligne opérationnelle de notre application et intégrerons les leaks au fur et à mesure de la soirée.
19h24 : Pour Jean-Dominique Merchet, “Ces divulgations ne changeront pas la face du monde”
Le journaliste, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et spécialiste des questions de défense, a expliqué à OWNI que la nouvelle fournée à venir ne créera pas de séisme diplomatique. “Dans les cas de l’Afghanistan et de l’Irak, les révélations n’ont pas changé la vision des choses sur le fond”. En revanche, les Etats-Unis ne sortiront pas indemne d’une telle opération:
“Les diplomates du monde entier vont être réticents à partager des informations avec le pays, redoutant de les voir sur Internet dans les six mois qui suivent. Une chose est sûre: Wikileaks affaiblit les Etats-Unis politiquement.”
19h06 : L’Iran et les banques turques seraient au coeur des mémos diplomatiques
Selon des hauts-fonctionnaires britanniques cités par le Telegraph, les informations qui vont être divulguées par WikiLeaks pourraient mettre en danger les efforts entrepris pour mettre un terme au programme nucléaire iranien. Les services britanniques se seraient en effet infiltrés au sein d’une plaque tournante au Qatar qui fournirait en matériel le programme nucléaire de Téhéran. La publication de cette information pourrait sérieusement compromettre cet effort, selon le Telegraph.
D’autres informations contenues dans les mémos révéleraient le rôle des banques turques dans le financement du terrorisme par Téhéran et la rétribution d’experts nord-coréens chargés de la construction d’infrastructures nucléaires en Iran.
Enfin, toujours selon le Telegraph, les informations contenues dans les mémos mettraient en évidence le rôle joué par les services de l’ambassade britannique à Téhéran dans les évènements survenus après les élections, et notamment leurs efforts pour “évincer” Ahmadinejad.
17h36 : Le site de Wikileaks pris d’assaut
Selon son compte Twitter, le site de Wikileaks subirait actuellement une attaque de déni de service. Difficile de savoir d’où provient cette attaque, et surtout si cela va affecter les révélations prévues pour ce soir. Selon le compte twitter de Wikileaks les rédactions d’El País, du Spiegel, du Guardian et du New-york Times publieront les documents ce soir quoiqu’il arrive. Ce message confirme nos informations.
17h00 : Position flottante du Quai d’Orsay
Joint par téléphone, le ministère des Affaires Etrangères a affirmé “ne pas avoir de position” officielle quant à la publication imminente des mémos diplomatiques. Concernant le dispositif mis en place pour gérer le contenu de cette publication, le ministère explique qu’il n’a “rien prévu pour le moment”. Le Quai d’Orsay doit nous recontacter pour davantage de précisions.
17h15 : Le porte-parole de la présidence de la République a expliqué “ne pas avoir de commentaire à faire” sur la publication des mémos, sans préciser si une position officielle allait être établie.
16h15: Cette dernière fuite abordera “tous les grands sujets”
Dans une vidéo-conférence de presse cet après-midi Julian Assange a annoncé que les révélations des “StateLogs” traiteraient “toutes les questions majeures, des assassinats au Timor oriental aux agissements des banques privées américaines”
15h15: Der Spiegel déjà en vente à Bâle
Sur son compte Twitter, un internaute affirme que l’édition spéciale du Spiegel concernant les Statelogs serait déjà en vente dans les kiosques de Bâle. Il y révèle plusieurs éléments importants:
- Les documents couvriraient une période qui s’étend de décembre 1966 au 28 février 2010
- Il y aurait 50.000 mémos sur la seule année 2008, quand Barack Obama est arrivé au pouvoir
- Les Etats-Unis en savent plus sur les secrets de la politique allemande que les politiciens allemands eux-mêmes.
- “Barack Obama n’a pas de lien émotionnel avec l’Europe”
- Les Etats-Unis ne s’intéressent plus à l’Europe, préférant se tourner vers la Chine
Par ailleurs, l’internaute poste deux photos, l’une représentant la couverture du magazine, et l’autre un article sur “Angela ‘Teflon’ Merkel”:
[14h25] L’Italie souhaite l’ouverture d’une enquête sur Wikileaks. Selon le quotidien espagnol ABC, qui relaie le Corriere della Sera, le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini veut que la justice italienne ouvre une enquête sur Wikileaks. Les révélations des câbles diplomatiques par WikiLeaks, que Frattini considère comme un délit, pourraient gravement endommager l’image internationale de l’Italie. Il y aurait dans ces documents des informations compromettantes sur les relations entre l’Italie et la Lybie, les États-Unis et la Russie. Silvio Berlusconi et Vladimir Poutine seraient particulièrement visés.
“Préoccupé”, le ministre appelle les membres de l’opposition à être “responsables” et à ne pas commenter ces informations au nom de “l’intérêt national”. Franco Frattini affirme également ne pas craindre “un complot”, alors que ces nouvelles révélations embarrassantes s’ajoutent à d’autres, comme le rappelle l’AFP.
13h30: La grande majorité des documents concernerait la période post-2004
Selon plusieurs sources, (dont l’article du Spiegel mis en ligne hier puis retiré), la grande majorité des documents concernerait une période qui commence en 2004. Le nombre de dépêches serait en constante augmentation au fil des années: 9 005 dépêches seraient ainsi datées des deux premiers mois de l’année 2010. Vous pouvez consulter l’article du journal allemand ici.
[13h] Le New-York Times aurait briefé la Maison Blanche. Dans un article intitulé “Wikileaks déshabille la diplomatie US”, Alain Lallemand, notre confrère du Soir.be avec qui nous collaborons sur ce dossier, analyse les enjeux de cette nouvelle fuite. Il revient aussi sur les raisons pour lesquelles “le New York Times, partenaire historique de Wikileaks, aurait briefé dès lundi dernier la Maison Blanche sur la nature des documents qui vont fuir.”
[12h15] Les Statelogs pourraient contenir des informations concernant la corruption en Asie centrale
Reuters révèle que les documents bientôt publiés pourraient contenir des informations sensibles sur des contrats frauduleux en Russie, Afghanistan, et dans les républiques d’Asie centrale. Des responsables américains auraient affirmé que ces révélations seraient “suffisamment importantes pour mettre sérieusement les gouvernements concernés dans l’embarras”.
[11h50] Des alternatives à Wikileaks existent. Il n’est plus possible de transmettre des documents à Wikileaks depuis plusieurs semaines, ce qui encourage les initiatives similaires. L’une d’entre elles est le service allemand Privacy Box, qui permet de transmettre messages et informations anonymement. Depuis quelques semaines, nous avons ouvert une adresse, à toute fins utiles:
[11h40] La publication des documents serait prévue pour 22h30
Nous l’avions évoqué hier soir à l’AFP: l’heure de diffusion “officielle” des documents pourrait être de 22h30, comme le laisse entendre le Spiegel sur sa page d’accueil en précisant que l’édition numérique du magazine sera exceptionnellement disponible à cette heure. On peut néanmoins envisager que des fuites aient lieu tout au long de la journée.
Mises à jour ci-dessus
10h30: Le Département d’Etat écrit à Julian Assange
Nous ne nous engagerons pas dans des négociations concernant la publication et la dissémination d’informations classifiées sur le gouvernement américain, obtenues illégalement. Comme vous le savez, si une partie des informations que vous vous apprêtez à publier a été fournie par des fonctionnaires du gouvernement, ou tout autre intermédiaire bénéficiant d’une autorisation, ces informations auront été fournies en violation de la loi américaine et sans considération pour les conséquences d’un tel acte.
C’est ce qu’écrit Harold Koh, l’un des adjoints d’Hillary Clinton au sein du Département d’Etat, dans un courrier transmis à Julian Assange et son avocat. Selon la presse australienne, cette lettre aurait été envoyée dès mercredi, pour anticiper la manœuvre de WikiLeaks. En outre, Koh souligne le “danger” que fait courir l’organisation aux personnes mentionnées dans les mémos.
[10h15] Un nouvel éclairage sur l’attentat de Lockerbie? Par ailleurs, le tabloïd britannique croit savoir que les mémos mettent en lumière un vieil incident diplomatique entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, consécutif à l’attentat de Lockerbie, en 1988.
10h: Mandela mentionné
A en croire le Daily Mail, Nelson Mandela, l’ancien président sud-africain et héros de la réconciliation nationale, serait cité dans les Statelogs américains. Il y serait vivement critiqué, en compagnie d’autres leaders pas toujours recommandables, tels que le président du Zimbabwe Robert Mugabe, son homologue afghan Hamid Karzai, ou le despote libyen Mouammar Khadafi.
Dimanche, 9h45: Quand la Pravda joue la diplomatie
Même si elle n’est plus ce quotidien soviétique inféodé au Parti communiste pendant huit décennies, la Pravda ne se détache pas de cette image de presse d’Etat. Et pourtant, sur son site internet, dans une tribune titrée “WikiLeaks and Washington: So What?”, la rédaction russe prend non seulement la défense de l’organisation de Julian Assange, mais elle joue la carte de l’apaisement avec l’administration américaine:
Ce n’est pas le bon moment pour critiquer gratuitement Washington. A un moment où la communauté et l’économie internationales ont besoin de se rassembler, il est temps de réparer les clôtures, de bâtir des ponts, et d’accueillir la nouvelle posture du président Obama, élu massivement par les citoyens des Etats-Unis.
22h30: Une publication au compte-goutte?
Dans le Telegraph, une source britannique affirme que les Statelogs pourraient être “plus embarrassants que dangereux [...] pour le précédent gouvernement travailliste”, en précisant que les documents devraient être publiés “par lots” et “au goutte à goutte” tout au long de la semaine.
22h: On a retrouvé l’article du Spiegel
Si vous souhaitez consulter l’article sur le déroulé des opérations dépublié par le Spiegel, vous pouvez le retrouver ici.
[21h30] Le cofondateur de Wikipedia apostrophe WikiLeaks. Via Twitter, Larry Sanger, cofondateur de Wikipedia, s’en prend directement à la démarche de WikiLeaks (la suite dans un second tweet):
En ma qualité de cofondateur de Wikipedia, je vous considère comme des ennemis des Etats-Unis – pas seulement du gouvernement – mais aussi du peuple. Ce que vous nous faites subir est irresponsable et ne saurait être excusé par des prêches sur la liberté d’expression ou la transparence.
(MàJ de 10h40: Un de nos internautes apporte un éclairage intéressant sur la position de Sanger: “À propos de la réaction de Larry Sanger sur Twitter, il est bon de rappeler que cet individu, en dépit de la mise en avant de sa qualité de “co-fondateur de Wikipédia” — il oublie au passage sa qualité de fondateur de Citizendium, qu’on nous présentait un peu partout comme devant tailler des croupières à ladite Wikipédia, on a vu le flop qui en a résulté… — ne saurait en aucune façon se présenter, même implicitement, comme pouvant parler au nom de la communauté des contributeurs de Wikipédia.”)
21h15: Obama dans l’œil du cyclone?
Dans le Telegraph, Toby Harnden, le correspondant du quotidien britannique à Washington, se demande si les Statelogs ne vont pas mettre à mal l’image de “nice guy” de Barack Obama. Ainsi, le journaliste évoque “un danger pour la politique extérieure des Etats-Unis”, à travers des jugement peu amènes sur l’ex-Premier ministre britannique Gordon Brown et son successeur, David Cameron.
Cette fuite pourrait s’avérer d’autant plus compliquée à gérer pour le locataire de la Maison Blanche que sa côte de popularité est au plus bas, et que la politique extérieure est le seul atout qu’il n’a pas encore abattu:
Dans une série de discours, il a cultivé une position qui consiste à s’excuser pour les actions passées des Etats-Unis, en promettant une Amérique plus aimable, plus gentille.
20h45: La France critiquée
D’après le Daily Mail, la France pourrait bien être vexée lorsqu’elle aura pris connaissance des rapports la concernant, échangés entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni. S’exprimant dans les colonnes du tabloïd, un officiel britannique souligne le consensus contre les Français:
Se plaindre des Français était presque devenu un sport.
[20h40] La Pologne prévenue. D’après Polska Agencja Prasowa, l’agence de presse polonaise, la Pologne aurait également été contactée par le Département d’Etat.
[20h30] 85% d’opinions favorables. Après avoir demandé à ses internautes si WikiLeaks devait sortir les Statelogs, le site de la télévision canadienne CBC offre les premiers résultats sur un panel suffisant en valeur absolue: au total, 84,62% des votants (soit près de 50.000 votes) se montrent favorables, contre 11,54% d’opinions négatives (6.705 voix).
[20h15] Jeff Jarvis s’interroge. Curieux, le journaliste américain se demande “à quoi ressemblerait la diplomatie si elle se déroulait dans la sphère publique”, avant d’ajouter: “Nous le saurons bientôt”.
[20h] Un journaliste du Guardian s’avance. Sur son compte Twitter, David Leigh, journaliste au Guardian, annonce l’imminence de la publication des Statelogs:
The truth about the #wikileaks cables is going to come out in the #guardian soon.
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La vérité à propos des mémos de WikiLeaks sortira bientôt dans le Guardian.
19h30: SIPRNET, qu’est-ce que c’est?
Evoqué par le Spiegel, le réseau SIPRNET (pour Secret Internet Protocol Router Network) est le système qui permet aux employés du Département d’Etat et du Département de la Défense américains de communiquer entre eux des informations potentiellement sensibles. En ce sens, ce réseau interconnecté assure la confidentialité des communications jusqu’au niveau de classification “secret”. Aussi Global Security nous apprend-il que le réseau est utilisé pour transmettre des documents “SECRET NOFORN” (Secret – Not Releasable to Foreign Nationals, Secret – à ne pas divulguer à des pays tiers)
Depuis sa généralisation au milieu des années 90, SIPRNET s’est démocratisé au sein de l’administration, au point de devenir le canal standard pour l’échange de données.
[18h50] Lesoir.be lance un Storify. Sur un blog dédié, Lesoir.be propose de suivre le dévoilement des “secrets de l’Amérique”. Par l’intermédiaire d’un Storify, nos partenaires reprennent des extraits de notre live-blogging pour y ajouter des éléments de contexte.
18h15: “Discréditer les Etats-Unis”
Sur la BBC, Sir Richard Dalton, ex-ambassadeur du Royaume-Uni en Iran, explique que les Statelogs pourraient “causer des dommages considérables” aux parties concernées. Parce que le travail des diplomates consiste à rendre compte de réalités pas toujours élégantes, “cela peut vous sauter au visage”, explique-t-il. Il rappelle en outre que par le passé, la publication de rapports diplomatiques britanniques a pu “affecter les relations avec certains pays pendant des mois, voire des années”. De son côté, John Bolton, ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, affiche son inquiétude:
J’ai peur que cette manœuvre ne vise qu’à discréditer les Etats-Unis, et je crains qu’elle n’y parvienne.
[17h50] L’Inde aussi concernée. Selon The Economic Times, qui cite P.J. Crowley, le porte-parole du Département d’Etat, l’Inde aurait été contactée par les Etats-Unis.
17h45: Entre 500 et 1.000 documents sur la France
Selon nos sources, entre 500 et 1.000 mémos concerneraient directement la France. Par ailleurs, les rédactions partenaires devraient publier le fruit de leurs investigations dimanche à 22h30.
[17h30] La Chine aurait également été contactée. D’après la télévision hongkongaise RTHK, les équipes d’Hillary Clinton auraient contacté les autorités chinoises pour prévenir les effets de la fuite. La Secrétaire d’Etat se serait même entretenue personnellement au téléphone avec le ministre des Affaires étrangères, Yang Jiechi.
17h: Der Spiegel fournit les détails
Partenaire de WikiLeaks depuis les Warlogs afghans, le magazine allemand Der Spiegel prend l’initiative de publier les repères chiffrés des Statelogs (MàJ de 17h55: l’article a été dépublié par Der Spiegel):
- 251.287 mémos diplomatiques seront publiés (ce qui corrobore la thèse initiale)
- Parmi ceux-ci, 8.000 documents sont des directives du Département d’Etat américain
- Cinq rédactions sont partenaires: New York Times, Der Spiegel, le Guardian, El Pais et Le Monde
- 15.652 mémos sont classifiés “secret”
- 2,5 millions de fonctionnaires américains ont accès au système SIPRnet
Voici une visualisation de la distribution géographique des mémos selon une capture d’écran du site de Der Spiegel à 17h:
Samedi, 16h30: OWNI ouvre le bal
Samedi, 16h15: Les méandres de l’information classifiée
Sur son compte Twitter, Mike Allen, le correspondant de Politico à la Maison Blanche, répercute la position officielle du gouvernement américain:
Il n’y a pas un seul document top secret dans la fuite de WikiLeaks. Tous sont classifiés au niveau secret.
A deux détails près: quand les Warlogs détaillaient la guerre au ras du sol, les mémos diplomatiques s’adressent aux décideurs; et contrairement aux précédentes publications, cette nouvelle livraison concerne plus de parties, plus d’Etats, et démultiplie le danger.
Samedi, 16h: Le conditionnel disparaît
Dans plusieurs médias, les journalistes ne s’embarrassent plus du conditionnel pour évoquer les Statelogs. Sur la radio canadienne 98,5 FM, Normand Lester, spécialiste de la diplomatie américaine depuis plusieurs décennies, prédit un désastre, “la plus grande catastrophe diplomatique de l’histoire des relations internationales”. Il évoque une “chronique crue” des rapports entre les Etats, et cite cinq rédactions: le New York Times, Der Spiegel, le Guardian, mais aussi El Pais et Le Monde. A la différence des trois premiers journaux cités, les deux derniers ne seraient en possession que d’une partie des documents, qui concerneraient leur propre pays.
Vendredi, 18h: Le Royaume-Uni oppose un veto aux rédactions
S’appuyant sur un particularisme typiquement britannique, les autorités du Royaume-Uni ont décidé de lancer une DA-Notice à destination des rédactions (pour Defence Advisory Notice). Cette procédure – non coercitive, qui porte sur cinq points – incite la presse à ne pas publier certaines informations au nom de la sécurité nationale. Sur son blog, le blogueur Guido Fawkes reproduit l’email envoyé à tous les patrons de presse par le maréchal Andrew Vallance, secrétaire du Comité:
Je vous prie de me contacter avant de publier ou de retransmettre toute information provenant de la fuite coordonnée par WikiLeaks [...] En particulier, je vous demande de considérer avec prudence les informations qui pourraient relever de la DA-Notice 1 (opérations militaires britanniques, objectifs et moyens) ou de la DA-Notice 5 (services secrets et forces spéciales) [...] Je vous rappelle aussi qu’une telle publication est susceptible de mettre en danger la vie de citoyens britanniques vivant ou travaillant dans des régions hostiles, qu’il s’agisse de l’Irak, du Pakistan ou de l’Afghanistan.
Sur son blog, le journaliste de Sky News Simon Bucks, qui représente les médias dans la commission concernée, rappelle que les DA-Notices ont quasiment toujours été suivies, au moins par le biais de compromis, “dans lesquels les journalistes s’engagent à omettre certains éléments”.
Vendredi, 16h: La Turquie et la Russie impliquées?
Avant même la mise en ligne, certains médias s’avancent sur l’identité des parties concernées. Le quotidien arabe al-Hayat, basé à Londres, avance ainsi le nom de la Turquie. Cité par le Jerusalem Post, le journal avance deux informations: d’une part, l’incapacité du gouvernement turc à maîtriser les mouvements à sa frontière irakienne, la rendant poreuse au trafic d’armes à destination des groupuscules terroristes; d’autre part, il évoque le rôle de l’administration américaine dans la guérilla kurde opérée par le PKK, le mouvement armé indépendantiste, à qui Washington aurait fourni des armes depuis 1984. Dans ses colonnes, le quotidien turc Hurriyet reprend ces accusations d’“aide bilatérale au terrorisme”.
Dans un autre registre, c’est à l’est qu’il faudra peut-être guetter les réactions. D’après le site sud-africain IOL, qui cite le quotidien russe Kommersant, certains documents pourraient dépendre une réalité relativement crue des relations entre Moscou et Washington, en publiant notamment les échanges entre des diplomates américains et des hommes politiques russes.
Vendredi, 12h: Le Département d’Etat américain monte au créneau
Anticipant la publication de plusieurs centaines de milliers de documents diplomatiques par WikiLeaks, le Département d’Etat a pris les devants, se préparant “au pire scénario”, comme l’a déclaré P.J. Crowley, le porte-parole d’Hillary Clinton. Ainsi, plusieurs ambassades auraient contacté les autorités des pays dans lesquels elles se trouvent, pour mieux prévenir les effets d’une révélation massive d’échanges diplomatiques:
- le Royaume-Uni
- l’Australie
- le Canada
- le Danemark
- la Norvège
- Israël
- la Russie
- la Turquie
- l’Arabie Saoudite
- Emirats Arabes Unis
- Finlande
- Afghanistan
Interrogé par OWNI, le porte-parole de l’ambassade américaine à Paris ne cache pas les échanges, tout en refusant d’en préciser le contenu:
L’ambassadeur est en contact direct, quotidien et régulier avec l’Elysée, Matignon et le Quai d’Orsay, et ils se disent beaucoup de choses. Mais je ne veux pas me prononcer sur le contenu de leurs échanges, pour le moment.
Vendredi, 10h: Le site de WikiLeaks est instable
Nous vous l’annoncions déjà le 23 novembre, mais le site de WikiLeaks continue de sauter régulièrement. Notre application Warlogs ayant également subi les mêmes désagréments, le nœud du problème est peut-être à chercher du côté de Bahnhof, qui héberge une partie des serveurs. Les raisons ont peut-être également à voir avec PRQ, l’hébergeur de Pirate Bay, que WikiLeaks a précipitamment quitté le 22 novembre. En cas de problème, vous pouvez tenter de consulter le site miroir.
“Fuite imminente”
Le 24 novembre, le blog Threat Level de Wired (réputé pour ses rapports conflictuels avec Julian Assange) et Bloomberg annoncent prudemment la “publication imminente de mémos diplomatiques”, en s’appuyant sur un email envoyé par Elizabeth Levy, secrétaire aux affaires législatives du Département d’Etat. Dans celui-ci, la fonctionnaire indique aux destinataires – un comité du Sénat – qu’ils seront “briefés dès que [l'administration] en saura plus”. Elle cite également le New York Times, le Guardian et Der Spiegel comme les partenaires de la publication.
Cette nouvelle livraison devrait donc concerner les fameux diplomatic cables qu’auraient transmis l’analyste Bradley Manning aux équipes de WikiLeaks, en même temps que la vidéo de Collateral Murder, sur la bavure de l’équipage d’un hélicoptère Apache en Irak.. A ce détail près: alors que la presse avait avancé le chiffre de 260.000 en juin, cette publication contiendrait en fait près de 3 millions de documents (MàJ de 20h: Selon les informations du Spiegel, la fuite concernerait bien 250.000 documents)
Un modèle connu
Au mois de janvier, WikiLeaks avait déjà publié un mémo en provenance de l’ambassade américaine à Reykjavik, concernant le plan de sauvetage des banques islandaises. Celui-ci laisse augurer du format des documents:
Cliquer ici pour voir la version grand format du document
Notre couverture de la dernière semaine de WikiLeaks
Notre couverture des Warlogs afghans (application, liveblogging)
Notre couverture des Warlogs irakiens (application, liveblogging)
Retrouvez tous nos articles étiquettés WikiLeaks en cliquant ici
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Crédits photo: CC Agents of Chaos
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